Katz : Tsahal restera sur les 5 points au sud-Liban, malgré les discussions en cours
Selon le ministre de la Défense ce maintien "indéfini" est nécessaire pour protéger les habitants du nord ; Tsahal frappe une cible du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa

Le ministre de la Défense, Israel Katz, a déclaré vendredi que l’armée israélienne resterait déployée sur les cinq points stratégiques du sud du Liban « jusqu’à une date indéterminée », indépendamment des nouvelles discussions sur les treize points contestés à la frontière.
Lors d’une évaluation qui a eu lieu jeudi avec le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, et d’autres hauts responsables militaires, Katz « a précisé que les soldats se maintiendront aux cinq points qui contrôlent la zone tampon au Liban, indéfiniment, dans le but de protéger les habitants du nord, et ce sans aucun lien avec les futures négociations sur les points de litige à la frontière », a indiqué son bureau dans un communiqué.
Katz a ordonné à l’armée de fortifier ses positions aux cinq points stratégiques et de se préparer à y rester pendant une longue période, a ajouté son bureau.
Israël et le Liban ont tenu des pourparlers directs en début de semaine pour résoudre des questions de longue date concernant leur frontière commune. Par ailleurs, Israël a libéré le dernier des cinq détenus qu’Israël s’était engagé à remettre en liberté dans le cadre de ce que le cabinet du Premier ministre a qualifié de « geste envers le président libanais », suite à des négociations exceptionnelles entre les deux pays.
L’armée est restée sur les cinq points depuis le début du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024, mettant fin à plus d’un an d’hostilités déclenchées par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, dont deux mois de guerre totale au cours desquels Israël a envoyé des troupes terrestres à travers la frontière nord.
Alors qu’un responsable israélien a déclaré que les discussions visaient à normaliser les relations bilatérales, une source libanaise citée par la chaîne pro-Iran Al-Mayadeen a affirmé que les relations avec Israël n’étaient pas à l’ordre du jour.

Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes, des missiles et des drones sur Israël le lendemain du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre dans cette région. La guerre totale avec le Hezbollah a éclaté en septembre, lorsqu’Israël a mené une vague de frappes aériennes intenses et éliminé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi que la plupart de ses principaux commandants.
Les tirs de roquettes persistants en provenance du Liban sur les communautés frontalières et les postes militaires, ont forcé quelque 60 000 Israéliens à évacuer leurs habitations dans le nord du pays.
Le communiqué relatant les déclarations de Katz a été publié alors que Tsahal confirmait avoir mené une frappe aérienne contre une installation de fabrication et de stockage « d’armes stratégiques » du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa au Liban.
« L’armée israélienne continuera à œuvrer pour éliminer toute menace contre l’État d’Israël », a déclaré Tsahal.
غارات إسرائيلية على منطقة جنتا عند الحدود اللبنانية السورية شرقي لبنان pic.twitter.com/M8JtYMcOmi
— Annahar النهار (@Annahar) March 13, 2025
Les installations du Hezbollah ont été frappées plusieurs fois par l’armée de l’air israélienne ces derniers mois.
En vertu du cessez-le-feu négocié par les États-Unis, Israël devait se retirer progressivement du sud du Liban et le Hezbollah devait déplacer ses troupes de la frontière pour être remplacé par les forces armées libanaises (LAF).
Cependant, Israël a depuis accusé le Hezbollah d’avoir violé les termes de l’accord en restant dans la zone frontalière et l’armée libanaise de ne pas s’être déployée correctement.
Tsahal a mené de nombreuses frappes contre des cibles du Hezbollah, dont certaines profondément en territoire libanais. Israël considère que ce droit préventif est inscrit dans le cessez-le-feu.

Parallèlement, le Liban a annoncé la nomination d’un nouveau commandant en chef des LAF, Rodolphe Haykal, pour succéder à Joseph Aoun, élu en janvier président de la République, ainsi que celle des responsables des principaux organes de sécurité.
« Le brigadier général Rodolphe Haykal a été nommé commandant en chef des forces armées », a déclaré le ministre de l’Information Paul Morcos après une réunion du cabinet, confirmant également plusieurs autres nominations dans le domaine de la sécurité.
En juin dernier, le général Haykal, 56 ans, avait été nommé directeur des opérations de l’armée, après avoir été commandant du secteur au sud du fleuve Litani, dans le sud du Liban frontalier d’Israël, selon le site des LAF.
Cette zone a été la plus touchée par les échanges de tirs quasi-quotidiens entre Israël et le Hezbollah pendant plus d’un an d’hostilités qui ont pris fin avec le cessez-le-feu du 27 novembre.
Selon une source sécuritaire citée par l’AFP, Haykal devrait jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, ajoutant qu’il était le candidat privilégié d’Aoun pour ce poste.
Selon le système de partage du pouvoir au Liban, le chef de l’armée doit être un chrétien maronite.
Morcos a également annoncé trois nominations à la tête des Forces de la sécurité intérieure, de la Sûreté générale et de la sécurité de l’État.
Le gouvernement a en outre approuvé la demande du ministère de la Défense de « poursuivre le recrutement de 4 500 soldats » au cours de l’année 2025, afin de renforcer le déploiement des LAF dans le sud du pays aux côtés des Casques bleus dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu.