Les nouvelles discussions avec le Liban visent à normaliser les relations – officiel
Les groupes de travail se concentreront sur la frontière, la présence de Tsahal et les détenus libanais ; Jérusalem chercherait à conclure un accord global, mais son voisin dément

Israël chercherait à « parvenir à une normalisation » dans le cadre des nouveaux pourparlers avec le Liban, a déclaré mercredi un haut responsable israélien au Times of Israel, au lendemain de la rencontre entre Israël, le Liban, la France et les États-Unis dans le sud du Liban.
Après la réunion de mardi entre les deux armées au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) à Naqoura, Israël et le Liban se sont mis d’accord pour ouvrir des négociations afin de délimiter la frontière entre les deux pays, a indiqué le bureau du Premier ministre.
Israël et le Liban ne se reconnaissent pas, mais avaient signé un accord de paix de courte durée en 1983. Par le passé, Israël entretenait des liens militaires et économiques étroits avec les factions chrétiennes du Liban.
En 2020, Israël a normalisé ses relations avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. Il entretient également des liens de longue date avec l’Égypte et la Jordanie.
Jérusalem et l’administration du président américain Donald Trump avaient annoncé mardi la création de groupes de travail réunissant Israël, le Liban, la France et les États-Unis. Ces discussions porteront sur la démarcation de la frontière israélo-libanaise, la présence des troupes de l’armée israélienne dans le sud du Liban et la question des prisonniers libanais incarcérés en Israël.
Contrairement à la veille qui était une rencontre entre responsables militaires, la prochaine réunion se tiendra au niveau politique entre Israël et le Liban, a précisé le responsable.

« Cela suppose une représentation diplomatique officielle d’Israël au Liban. »
Israël a libéré cinq prisonniers libanais mardi, a indiqué le responsable, un geste visant à permettre au nouveau président libanais Joseph Aoun de prouver à l’opinion publique qu’il peut obtenir des avancées pour le pays sans recourir à un conflit militaire destructeur.
« Je viens et j’essaie la voie diplomatique, et j’obtiens des résultats », a déclaré le responsable israélien, paraphrasant ce qu’Israël espère voir Aoun présenter comme un succès auprès des Libanais.
Aoun a été élu en janvier après plus de deux ans de vacance du poste le plus élevé du pays, tandis que le diplomate et ancien chef de la Cour pénale internationale (CPI) Nawaf Salam a été nommé Premier ministre. Aoun et Salam ont tous deux déclaré qu’ils s’efforceraient d’améliorer les relations avec les pays arabes et de mettre en œuvre des réformes.

L’élection d’Aoun et de Salam a été considérée comme un coup dur pour le Hezbollah, le groupe terroriste chiite soutenu par l’Iran contre lequel Israël se bat depuis des décennies.
Le Liban a déclaré avoir reçu quatre « otages » libanais remis par Israël, un cinquième devant être relâché mercredi, selon un communiqué du bureau du président libanais publié le réseau social X.
Citant deux responsables américains, Axios a rapporté que l’un des ressortissants libanais libérés par Israël est un terroriste du Hezbollah.
Selon des informations parues au Liban, un total de onze ressortissants libanais seraient actuellement détenus par Israël.

Selon Axios, les groupes de travail pourraient se réunir dès le mois prochain.
Après qu’un responsable israélien a déclaré au Times of Israel que le pays visait une normalisation avec le Liban lors des prochains pourparlers, une source libanaise a déclaré à la chaîne pro-Iran Al-Mayadeen que les liens avec Israël n’étaient pas à l’ordre du jour.
« Les trois groupes de travail ne sont pas distincts de la résolution 1701 et ne participeront pas aux négociations directes entre le Liban et Israël », a déclaré la source.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a mis fin au précédent conflit entre Israël et le Hezbollah en 2006, interdit au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah de maintenir une présence armée au sud du fleuve Litani.
« Tout ce qui a été dit sur le fait que ces groupes de travail seraient un prélude à la normalisation est complètement faux », a insisté la source libanaise.
Jérusalem et Beyrouth avaient conclu un accord sur leur frontière maritime en 2022, un accord négocié par les États-Unis, mais les deux pays n’ont pas encore adopté de frontière terrestre officielle.
Le 27 novembre 2024, l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu au Liban a mis fin à plus d’un an d’hostilités initiées par le Hezbollah, dont deux mois de guerre de grande ampleur au cours desquels Israël a déployé des troupes au sol.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a commencé à mener des attaques transfrontalières quasi-quotidiennes contre le nord d’Israël le lendemain du pogrom perpétré par son allié, le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre 2023, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres enlevées et emmenées de force à Gaza. 60 000 civils israéliens du nord ont été évacués en raison de ces attaques.

« Toutes les parties concernées restent déterminées à maintenir l’accord de cessez-le-feu et à en appliquer pleinement toutes les conditions », a déclaré l’envoyé spécial du vice-président américain, Morgan Ortagus, dans un communiqué.
« Nous sommes impatients de convoquer rapidement ces groupes de travail dirigés par des diplomates afin de résoudre les questions en suspens, avec nos partenaires internationaux. »
Dimanche, Massad Boulos, le conseiller aux affaires arabes et du Moyen-Orient du président américain Donald Trump, a reçu un leader pro-implantations chez lui, à Washington, et a déclaré à propos des peuples « d’Israël, du Liban et de toute la région […] que nous aspirons à la paix et que nous visons la paix ».
« Avec l’aide de Dieu, nous espérons y parvenir bientôt. »
Le mois dernier, Israël avait procédé au retrait de toutes ses troupes du sud du Liban, à l’exception de cinq points stratégiques, affirmant avoir reçu le feu vert des États-Unis pour rester à ces postes et invoquant la nécessité d’empêcher le Hezbollah de revenir dans la région et de menacer Israël.