La cloison hommes/femmes interdite sur la place égalitaire du mur Occidental
Le bureau de Lapid a ordonné de bloquer l'entrée sur le site à tout individu tentant d'introduire cette cloison après des perturbations et la police pourra être sollicitée
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Le Bureau du Premier ministre a interdit mardi l’installation d’une mehitza, une cloison qui sert à séparer les hommes et les femmes, dans la section réservée à la prière égalitaire au mur Occidental, une décision prise suite à une série de graves troubles sur le site.
Les activistes extrémistes orthodoxes qui ont perturbé, de manière répétée, les offices sur le site – conçu pour les Juifs non-orthodoxes qui veulent prier dans ce lieu saint du Judaïsme – ont annoncé mardi, en réponse à l’interdiction, qu’ils organiseraient leurs propres offices avec une barrière de séparation entre les hommes et les femmes sur la place égalitaire.
Drorit Steinmetz, à la tête du département des Budgets et des Projets au sein du bureau du Premier ministre, a écrit lundi au directeur de la Compagnie du Développement et de la Rénovation du quartier juif, Herzl Ben Ari, en lui donnant pour instruction de s’assurer que toute personne cherchant à faire entrer une mehitza sur le site sera bloquée à ses abords.
L’organisation est responsable de la gestion et de l’administration de la section de prière, tandis qu’un comité de direction comprenant deux responsables du bureau du Premier ministre en plus de Ben Ari assure la coordination entre l’organisation et le gouvernement.
Steinmetz, à la tête du comité de direction, a noté dans sa lettre que les agents de la compagnie ne devaient pas utiliser la force pour empêcher l’entrée d’une mehitza mais qu’ils devraient demander l’aide de la police dans de telles circonstances.
Cette section de prière, au sud du mur Occidental, a été mise en place pour accueillir la prière mixte, mais des activistes extrémistes orthodoxes opposés aux offices de prière non-orthodoxes dans le lieu le plus saint du judaïsme ont fréquemment perturbé les prières sur cette place égalitaire.
A plusieurs occasions, ils sont entrés de force sur le site, posant une mehitza pour tenir un office de prière orthodoxe.
Et le mois dernier, ces activistes ont perturbé trois bar et de bat mitzvas, ils ont déchiré un livre de prière, sifflant et insultant les fidèles réunis pour les cérémonies.
Ils ont parfois amené une mehitza et pris le contrôle du site.
Cette initiative a été saluée par le Mouvement réformé en Israël qui a néanmoins déclaré qu’elle ne garantissait pas que le site ne serait pas perturbé d’autres manières, et qui a réclamé des mesures plus fortes pour y maintenir l’ordre.
« J’appelle le Premier ministre à transformer la section égalitaire en espace public digne permettant à tous les Juifs de la Diaspora de prier conformément à leurs habitudes », a indiqué la directrice en Israël du Mouvement réformé, Anna Kislanski.
Le groupe de pression sioniste-religieux libéral Neemanei Torah VaAvodah s’est, lui aussi, félicité de cette décision, disant qu’elle était nécessaire dans le cadre « du conflit violent mené par les groupes orthodoxes de la ligne dure et ultra-orthodoxes contre les Juifs qui viennent prier au mur Occidental ».
Le député Avi Maoz, qui représente la faction ultra-nationaliste et ultra-conservatrice Noam au sein du Parti sionisme religieux, a dénoncé cette interdiction en disant qu’elle « viole la loi juive, la tradition juive et la loi », ajoutant que le Premier ministre Yair Lapid, « une fois encore, humilie ce qui est sacré aux yeux du peuple juif ».
Le compte Twitter du parti Noam a ensuite publié un tweet appelant les Israéliens en général à se joindre à un service de prière orthodoxe, avec séparation entre les sexes, sur la place égalitaire dans la soirée de mardi.