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La commission électorale autorise la Liste arabe unie à se présenter en mars

La décision intervient quelques heures après que le panel a voté contre la candidature d'une députée du même parti, Heba Yazbak, pour avoir, selon lui, cautionné le terrorisme

Le dirigeant de la Liste arabe unie Ayman Odeh (à gauche) avec son collègue Ahmad Tibi lors de la discussion de la commission centrale électorale sur les demandes de disqualification du candidat de leur parti Heba Yazbak aux prochaines élections nationales, le 29 janvier 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)
Le dirigeant de la Liste arabe unie Ayman Odeh (à gauche) avec son collègue Ahmad Tibi lors de la discussion de la commission centrale électorale sur les demandes de disqualification du candidat de leur parti Heba Yazbak aux prochaines élections nationales, le 29 janvier 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

La commission centrale électorale a approuvé mercredi la candidature de la Liste arabe unie pour les prochaines élections, quelques heures après avoir rejeté celle de l’une des députées les plus influentes de l’union à majorité arabe.

L’organe composé de représentants de toutes les formations actuelles de la Knesset a voté à 18 voix contre 4 le rejet d’une requête déposée par le parti d’extrême droite Otzma Yehudit demandant que l’ensemble de la Liste arabe unie soit disqualifiée en raison d’allégations selon lesquelles elle soutient le terrorisme. La Liste arabe unie a remporté 13 sièges lors des élections de septembre.

Les représentants des partis religieux de droite Yamina, Yahadout HaTorah et Shas n’étaient pas présents.

Le président d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, a pris note de leur absence dans une déclaration après le vote, reprochant notamment au président de Yamina, Naftali Bennett, de ne pas avoir envoyé de représentant pour participer à la séance.

Le président d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, s’exprime lors de la discussion de la commission centrale électorale sur les demandes de disqualification du candidat du parti de la Liste arabe unie, Heba Yazbak, pour les prochaines élections de la Knesset, le 29 janvier 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

« Après que Bennett m’a écarté de sa liste, il a confirmé aujourd’hui la participation d’un parti qui soutient le terrorisme », a déclaré Ben Gvir, en référence au veto du chef de Yamina à l’adhésion du président d’Otzma Yehudit à son alliance de partis sionistes religieux.

Lors de la séance de mercredi de la commission électorale, Ben Gvir a présenté des dizaines de preuves qui, selon lui, prouvent que les membres de la Liste arabe unie soutiennent les actes de terrorisme contre les civils israéliens – accusations que le parti a niées, affirmant que s’il soutient la lutte des Palestiniens pour l’indépendance, mais qu’il s’oppose à la violence.

Plus tôt mercredi, la même commission électorale a voté en faveur de la disqualification de la députée Heba Yazbak de la Liste arabe unie.

Par 27 voix contre 7, la commission, dirigée par un juge de la Cour suprême, a accepté la requête déposée contre l’élue par le député du Likud Ofir Katz, qui a affirmé qu’elle avait « systématiquement, pendant des années, soutenu les terroristes et les espions qui ont commis des crimes horribles contre l’État d’Israël et ses résidents ».

Heba Yasbak, membre du parti de la Liste arabe unie, lors de la discussion de la commission centrale électorale sur les demandes de disqualification de sa candidature aux prochaines élections, à la Knesset, le 29 janvier 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

Les lois électorales israéliennes interdisent à toute personne qui soutient ouvertement le conflit armé contre Israël ou qui incite au racisme de se présenter à la Knesset.

« Il n’y a pas de place à la Knesset pour ceux qui soutiennent le meurtrier d’une fillette de 4 ans avec la crosse d’un fusil, les espions pour les terroristes du Hezbollah et les terroristes qui tirent sur des civils », souligne la requête.

Heba Yazbak, membre du parti nationaliste arabe Balad de l’alliance Liste arabe unie, a fait l’objet de critiques spécifiques pour deux publications sur Facebook : l’une en 2015 faisant l’éloge du terroriste libanais Samir Kuntar, qui a participé en 1979 au meurtre sauvage de membres d’une famille israélienne dans la ville de Nahariya, dans le nord du pays ; l’autre saluant la fin de la peine de neuf ans de prison d’Amir Makhoul, qui a plaidé coupable d’avoir transmis des informations sensibles au groupe terroriste libanais Hezbollah.

Elle a également été critiquée pour ses déclarations que certains ont interprétées comme une approbation de la violence contre les soldats israéliens.

S’adressant à la commission, l’intéressée a qualifié ces affirmations « [d’]absurdes » et a déclaré que les attaques dont elle fait l’objet étaient « fondées sur le racisme ».

Presque tous les députés juifs de la Knesset se sont unis derrière les efforts visant à l’exclure de la course électorale, y compris le parti centriste Kakhol lavan et certains membres de l’union de gauche Parti travailliste-Gesher-Meretz.

La commission centrale électorale discute d’une requête visant à exclure la députée Heba Yazbak des élections de la Knesset de mars 2020, le 29 janvier 2020. (Yonatan Sindel/Flash90 )

Malgré cette décision, toute résolution de la commission d’interdire un candidat doit également être confirmée par la Cour suprême, qui pourrait adopter la position du procureur général Avichai Mandelblit selon laquelle Heba Yazbak ne devrait pas être exclue.

Mandelblit a publié lundi un communiqué dans lequel il s’oppose à la disqualification de la députée, indiquant qu’elle a frôlé les critères d’exclusion de la Knesset, mais n’a pas tout à fait franchi la ligne.

La commission a également voté à l’unanimité mercredi la disqualification du parti politique créé par l’épouse de Yigal Amir, l’assassin du Premier ministre Yitzhak Rabin.

Le panel a voté par 13 voix contre 0 l’interdiction de Mishpat Tzedek (Procès équitable), dirigé par Larissa Trimbobler-Amir, qui demande un nouveau procès pour le tueur condamné et « toutes les autres personnes innocentes injustement incarcérées ».

Le procureur général Avichai Mandelblit a déclaré mardi au panel que le parti ne devrait pas être empêché de se présenter à la Knesset, notant que Larissa Trimbobler-Amir avait signé une déclaration sous serment indiquant que le parti ne justifiait pas le meurtre de Rabin, mais qu’il cherchait plutôt à obtenir la libération d’Amir par un nouveau procès.

Amir, aujourd’hui âgé de 49 ans, purge une peine de prison à vie pour l’assassinat de l’ancien Premier ministre en 1995. Il est toujours à l’isolement, bien qu’il se soit marié en prison en 2004 après une longue bataille juridique.

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