La demande de levée d’immunité de Meyer Habib écartée
La présidente de l'Assemblée nationale a invoqué le principe d'irresponsabilité qui présente un caractère absolu et qu'aucune procédure ne permet de "lever"
La présidente de l’Assemblée nationale française a rejeté une demande de levée de l’immunité parlementaire du député Meyer Habib, formulée par 39 députés de la Nupes qui l’accusaient d’ « apologie de crimes de guerre ».
Dans une réponse rendue publique samedi par des députés du mouvement de gauche radicale La France insoumise (LFI), Yaël Braun-Pivet écrit que « les propos tenus par un parlementaire dans l’hémicycle de l’Assemblée sont couverts, conformément à l’article 26 de la Constitution, par le principe d’irresponsabilité, lequel présente un caractère absolu et qu’aucune procédure ne permet de ‘lever' ».
Des députés socialistes, écologistes et de LFI avaient mis en cause une phrase prononcée par Meyer Habib, député des Français établis hors de France qui est juif, lors de la séance des questions au gouvernement mardi.
« Alors que la ministre (des Affaires étrangères française Catherine Colonna) était invitée à réagir à la mort d’un agent du Quai d’Orsay suite à des bombardements israéliens sur un bâtiment d’habitation abritant des civils, le député Meyer Habib a prononcé distinctement, et par deux fois, les mots : ‘Et ce n’est pas fini !’ « , des propos pouvant « s’apparenter à l’apologie de crimes de guerre », avaient jugé ces députés.
Meyer Habib, dont la circonscription comprend Israël, soutient la riposte militaire israélienne contre les terroristes du Hamas, qui a été déclenchée après des attaques sans précédent commises par le Hamas, d’autres groupes terroristes et des civils le 7 octobre dernier en Israël.
Le député avait vivement réagi à la démarche de ces élus de gauche, estimant que « leur pétard mouillé n’est qu’un contre-feu grossier pour tenter de faire oublier l’apologie du terrorisme répétée, le négationnisme et l’antisémitisme à l’œuvre dans leurs rangs depuis le 7 octobre ». LFI, qui définit le Hamas comme un groupe de résistants, est par ailleurs largement accusée de flirter avec l’antisémitisme.
La décision de la présidente de l’Assemblée de rejeter la demande de levée d’immunité suscitait samedi un vif mécontentement dans les rangs de la gauche radicale.