La diva israélienne Dana International se dévoile dans un docu-réalité
La chanteuse transgenre évoque sa vie privée dans « Viva La Diva », une nouvelle série de Yes Studios
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

La diva israélienne Dana International accueille les journalistes dans le confort d’un trône de fortune, un fauteuil en velours tapissé de flamants roses.
Ses longues jambes revêtues d’une combinaison noire et chaussées de bottes hautes sont remontées sur le bras du fauteuil, ses ongles laqués roses légèrement repliés sur son ventre.
Il s’agit d’évoquer l’actualité de la chanteuse, à savoir l’émission « Viva la Diva » (« Dana Kama » en hébreu), docu-réalité produit par les Studios Yes et Sting TV, diffusé sur les petits écrans en mars, à propos de la vie de Dana.
L’idée de cette série en 15 épisodes est venue de Yes Studios, explique Dana, et elle a accepté l’offre après les deux années de pandémie.
« Je me suis beaucoup ennuyée, alors j’ai finalement dit oui », confie Dana, assignée homme à la naissance, mais identifiée comme femme dès son plus jeune âge et devenue transgenre à 13 ans.
Elle confie avoir un peu regretté d’avoir accepté au début.
Le tournage a été intensif – de trois à quatre jours de tournage par semaine – et émaillé de nombreuses disputes avec son manager et l’équipe de production sur ce qu’il fallait révéler dans l’émission.
L’émission est produite par Teddy Productions, le monteur Yonatan (Jonny) Koniak et le réalisateur Ilan Abudi, qui rêvaient depuis des années de filmer la chanteuse qui a remporté l’Eurovision de la chanson 1999 pour Israël avec « Diva », et son manager de toujours, Shai Kerem.
« C’est complètement nouveau », assure Abudi, pourtant un spécialiste du genre.
« Ce que j’ai appris sur la vraie Dana m’a fait changer d’avis, du fait de la différence entre l’image de Dana et ce qu’elle est en réalité. »
On y voit des images de Dana avec sa mère et ses frères, lors de repas de famille, de rendez-vous, de réunions, dans sa loge, sans maquillage.
« Je n’aime pas les longs tournages et tout ceci a été très difficile pour moi », dit-elle.
Plus important encore, ajoute Dana, il n’y a aucun message explicite sur l’identité de genre, l’identité sexuelle et l’orientation sexuelle.
« Vivez votre vie et laissez les autres vivre la leur – voilà mon message », affirme-t-elle.
« J’aimerais aider les gens à aimer les autres et les accepter tels qu’ils sont, sans les juger. »

Pour l’heure, elle est inquiète pour Israël et l’état de la nation.
« J’espère que le monde viendra à notre secours », confie-t-elle.
« J’espère que Joe Biden, qui a le pouvoir, secouera Bibi [Netanyahu] et lui dira ce qu’il faut. Je suis inquiète : le pays est fracturé, nous ne sommes plus unis. Les gens tentent de recoller les morceaux, un peu partout dans le monde. J’ai peur que les extrémistes du gouvernement portent un coup fatal à notre démocratie. Cela me fait peur. »
En ce qui concerne la série, Dana, dont le véritable nom est Sharon Cohen, dit avoir voulu arrêter dès le premier épisode mais en avoir été dissuadée par son entourage.
Elle assure qu’elle ne regardera pas la série lors de sa diffusion en mars prochain.