La fac du Maryland revient sur son autorisation d’une manifestation anti-Israël le 7 octobre
Une "veillée" annoncée par les groupes SJP et JVP visait à pleurer les victimes palestiniennes sans mentionner le meurtre de 1 200 Israéliens par le Hamas lors du pogrom qui a déclenché la guerre
JTA – L’université du Maryland a révoqué une autorisation accordée à des groupes pro-palestiniens pour organiser un événement à l’occasion de la première commémoration du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre en Israël, suite aux inquiétudes de groupes juifs qui craignent qu’un tel événement ne glorifie les tueries perpétrées par le groupe terroriste palestinien.
Selon la section du campus de Students for Justice in Palestine (SJP), l’événement prévu était une « veillée » organisée conjointement avec la section de l’école du groupe anti-sioniste Jewish Voice for Peace (JVP).
Le recteur de l’université, Darryll Pines, a annoncé ce changement dans une lettre adressée à l’établissement dimanche, écrivant que « de nombreux appels ont été lancés pour annuler et restreindre les événements qui auront lieu ce jour-là ».
« En tant que communauté universitaire, nous reconnaissons l’importance de la commémoration du 7 octobre et les horribles souffrances qu’il représente pour les personnes de notre campus et du monde entier », a écrit Pines. Sans nommer d’événements particuliers, il a précisé que « seuls les événements parrainés par l’université qui favorisent la réflexion » seraient autorisés ce jour-là, et que « tous les autres événements expressifs » seraient repoussés avant ou après la date du 7 octobre. Le porte-parole de l’université s’est refusé à tout autre commentaire.
Cette annulation a été saluée par une coalition de groupes juifs et pro-Israël sur le campus, dont Maryland Hillel, Terps for Israel, l’Union des étudiants juifs et une section du campus affiliée au Conseil israélo-américain.
« Le 7 octobre, le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah, est un jour de deuil pour la communauté juive et israélienne », ont écrit les groupes sur Instagram. « Nous sommes soulagés que SJP ne puisse plus s’approprier les souffrances de notre famille et de nos amis pour les faire correspondre à leur récit faux et dangereux. »
Le conflit sur le campus à propos du 7 octobre est un exemple des lignes de fracture émergentes à travers les communautés juives et anti-Israël mondiales sur ce que cette commémoration signifie et comment elle devrait être marquée. Les groupes juifs et pro-Israël espèrent mettre cette journée à profit pour pleurer les 1 200 Israéliens brutalement assassinés par le groupe terroriste palestinien du Hamas, ainsi que les 251 otages enlevés et emporter de force à Gaza – dont le citoyen israélo-américain Hersh Goldberg-Polin assassiné quelques jours à peine avant que sont corps soit localisé et rapatrié- en même temps que cinq autres otages – par l’armée israélienne samedi.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par Tsahal.
Des groupes anti-Israël, dont JVP, considèrent cette date avant tout comme le début de la guerre « sanglante » d’Israël contre le Hamas à Gaza, qui, selon des chiffres invérifiables publiés par le ministère de la Santé contrôlé par le groupe terroriste palestinien, aurait fait des dizaines de milliers de morts à ce jour – et passent largement sous silence, voire soutiennent, les massacres.
Tout cela survient alors que les universités se préparent plus généralement au retour d’un militantisme étudiant controversé autour d’Israël cet automne. La saga du Maryland s’est également déroulée au moment même où l’on apprenait que les six otages israéliens avaient été exécutés à bout portant par leur geôliers dans un tunnel de Rafah, au sud de la bande de Gaza.
Pines n’a pas fait référence aux otages dans sa lettre, mais a indiqué qu’il avait ordonné une évaluation de la situation sécuritaire autour des événements prévus et que la police du campus avait déterminé « qu’il n’y avait pas de menace immédiate ou active ».
Avant même que la mort des six otages soit annoncée, le Maryland s’était rapidement retrouvé au cœur d’une campagne de pression de la part de parents juifs qui soutenaient à la fois que permettre à SJP de se rassembler à la date anniversaire était inapproprié, et que l’établissement ne parvenait pas à classer une série de discours anti-Israël comme antisémites.
Dans leur déclaration, les groupes juifs ont indiqué que le fait que seuls les événements officiels de l’université aient lieu le 7 octobre 2024 – une décision qui empêcherait vraisemblablement les groupes juifs d’organiser leur propre événement – n’était « pas une situation idéale », ajoutant que « nous aurions aimé pouvoir utiliser l’espace du campus pour faire notre deuil ensemble, en tant que communauté ». Un événement commémoratif est prévu dans le bâtiment de Maryland Hillel, qui n’est pas régi par l’université.
La section Maryland de JVP, qui s’est organisée sur le campus de College Park après le 7 octobre 2023 et s’est alignée sur SJP lors d’autres manifestations, a déclaré sur Instagram qu’elle était « déçue » et « furieuse » de cette décision. Les deux groupes ont déclaré que l’événement prévu aurait été pacifique, et ont fait valoir qu’ils avaient tout autant le droit d’utiliser la journée pour pleurer les Palestiniens tués par les soldats israéliens à Gaza.
« Certains membres de la communauté juive de notre campus prétendent que le 7 octobre est un jour pour le deuil juif et le deuil juif seulement », a écrit JVP.
« Ils refusent systématiquement de nous laisser pleurer la perte de 186 000 Palestiniens assassinés par Israël » – une estimation des morts de Gaza qui est bien plus importante que celle du ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, mais que la section SJP, citant une lettre sur la crise sanitaire publique de Gaza publiée dans la revue médicale The Lancet, a promue lors d’autres événements sur le campus.
Dans sa longue déclaration, SJP a qualifié la campagne de pression contre le groupe de « raciste » et n’a fait aucune référence au Hamas ni aux 1 200 Israéliens assassinés par le groupe terroriste le 7 octobre. Au lieu de cela, le groupe d’étudiants a décrit la date comme « un an depuis que l’entité sioniste a commencé sa plus récente campagne génocidaire contre le peuple palestinien ».
SJP a ajouté que l’annulation de l’université était due « aux pressions et aux menaces sionistes ».
« Nous honorons la vie de tous les martyrs de ce génocide, alors que les sionistes de ce campus célèbrent la mort et la destruction de la vie palestinienne. »
« Une veillée pleurant la perte de centaines de milliers de vies innocentes ne constitue pas une menace pour la communauté juive de notre campus », ont affirmé les deux groupes dans une déclaration commune publiée avant l’annulation de l’événement.
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