La Jordanie demande à Israël de stopper ses projets d’extension au mur Occidental
Un ministre d’Amman déclare que l’ouverture d’un lieu mixte viole la juridiction du Waqf sur les lieux saints de Jérusalem
La Jordanie proteste contre les projets israéliens pour étendre la place du mur Occidental dans le cadre de l’accord historique qui ouvrira les lieux aux prieurs pluralistes, déclarant que cette action endommagera des ruines d’un palais du 7e siècle qui se tenait autrefois sur les lieux.
Un ministre jordanien a exprimé samedi le déplaisir du royaume hachémite à l’annonce d’Israël d’allouer une partie du mur Occidental aux prieurs mixtes.
Le ministre jordanien de la Communication et des Affaires médiatiques Muhammad Momani a exhorté Israël « à ne pas se mêler » de la zone des palais Umayyad, utilisant un autre terme pour une zone au sud du mur Occidental, adjacent au mont du temple.
Dans une décision historique prise la semaine dernière, le gouvernement israélien a voté en faveur d’un projet d’extension de la place du mur Occidental vers une zone permettant d’autoriser les services pluralistes, mixtes et non-orthodoxes sur le site, le plus saint où les juifs peuvent prier.

Momani a appelé Israël à retourner la juridiction de la zone au Waqf jordanien, qui administre le mont du Temple, connu comme l’esplanade Al-Aqsa par les musulmans, dans le cadre d’un accord en place depuis 1967.
Les Palestiniens se sont aussi exprimés contre ce projet d’extension. Des querelles sur les contrôles de cette poudrière sainte et des accusations de violations [du statu quo] ont souvent eu lieu lors de périodes de tensions israélo-palestiniennes accrues et de spirale de violence.

La zone accueille déjà une petite plate-forme de bois mise en place pour les prieurs non orthodoxes.
L’agence de presse officielle Petra a parlé de la petite plate-forme et du nouveau projet comme de « violations israéliennes continues contre les sites et l’héritage islamiques de Jérusalem occupée ».
Les palais Ommeyade étaient deux larges bâtiments construits à la fin du 7e et au début du 8e siècle, dont certains chercheurs pensent qu’ils ont été autrefois les palais des Umayyad, qui ont dirigé Jérusalem de 660 à 750 et construit le Dôme du Rocher et nombre d’autres symboles de Jérusalem.
Les bâtiments ont été détruits par un tremblement de terre en 749 et ont été retrouvés dans des fouilles israéliennes dans les années 1970. Ils font aujourd’hui partie d’un parc archéologique adjacent au coin sud-ouest du mont du Temple qui est ouvert au public.
La Jordanie avait protesté contre les fouilles, accusant Israël de détruire l’héritage islamique, et la semaine dernière le dirigeant du Waqf à Jérusalem, Khatib Tamimi a envoyé une lettre exhortant Israël à cesser de travailler sur le site.
Alors que le Waqf, dirigé par les Jordaniens, gouverne le haut du mont de Temple – le site des temples juifs bibliques qui est connu comme l’esplanade Al-Aqsa par les musulmans et accueille le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa – Israël maintient son contrôle sur l’accès au site ainsi qu’aux zones sous le mont, dans le cadre de l’accord de statu quo en place depuis 1967. Israël n’autorise pas les juifs à prier sur le mont du Temple.

La semaine dernière, le ministre palestinien du Waqf et des Affaires religieuses, Youssef Ideiss, a déclaré que le projet israélien était « une autre tentative israélienne de changer le statu quo au mont du Temple ».
Israël utilisera l’extension de la section non orthodoxe pour mener des fouilles archéologiques et « judaïciser le lieu saint », a-t-il affirmé.
Ideiss a affirmé que le mur Occidental faisait partie du complexe du mont du Temple et était « un site islamique saint exproprié par Israël en 1967 ». Selon la tradition musulmane, le mur Occidental est l’endroit où le prophète Mahomet a attaché sa monture ailée Buraq, qu’il montait la nuit où il est monté aux cieux.