La Jordanie menace Israël des “conséquences” des “violations” au mont du Temple
Le royaume hachémite appelle Israël à empêcher les visites de “colons”, réduit les effectifs en pleine intensification de la sécurité et hausse des visites juives pour Pessah

La Jordanie a averti dimanche Israël contre les violations du statu quo au mont du Temple de Jérusalem, après la visite de plusieurs centaines de juifs et de touristes sur le contesté lieu saint au premier jour intermédiaire de la fête de Pessah.
Le royaume hachémite est le gardien du site religieux incendiaire, qui est le site le plus saint du judaïsme et le troisième lieu le plus saint de l’islam.
Les « violations contre les fidèles » d’Israël sur le lieu saint « sont une violation des lois et conventions internationales » et pourraient avoir « de dangereuses, dangereuses conséquences », a déclaré dans un communiqué à l’agence de presse officielle Petra Muhammad Al-Momani, le porte-parole du gouvernement jordanien.
Momani n’a pas précisé les violations, mais il faisait probablement référence aux mesures de fête prises ces derniers jours, dont l’autorisation d’heures étendues pour les visites de juifs et l’interdiction de l’accès aux fidèles palestiniens pendant certaines heures, ainsi qu’à une présence policière renforcée.
Momani « a demandé aux autorités d’occupation israélienne de cesser immédiatement de telles actions, d’empêcher l’entrée des colons et des forces israéliennes dans l’enceinte du sanctuaire saint et de permettre aux fidèles palestiniens d’enter dans la mosquée », selon Petra.
En plus des fidèles musulmans, 1 043 personnes ont visité le site dimanche, dont 158 étaient des juifs israéliens et les autres des touristes étrangers, a annoncé la police.
Treize visiteurs juifs ont été exclus du complexe du mont du Temple pour avoir « perturbé la paix », selon la police, dont trois mineurs. Un Palestinien a été exclu.
La police n’a pas précisé pourquoi elle avait exclu les 13 personnes du site, connu par les musulmans sous le nom de complexe d’Al-Aqsa, mais les juifs sont souvent exclus pour avoir prononcé des prières sur le site, qui est gouverné par un statu quo de plusieurs décennies qui permet les visites de juifs mais interdit les prières juives.

Le mont du Temple a été le centre de tensions depuis plusieurs mois entre Israël et les Palestiniens, par peur d’une présence juive croissante sur le site, qui accueille aussi la mosquée Al-Aqsa.
Les officiels de la sécurité israéliens craignent qu’une attention supplémentaire sur le site pendant la fête ne déclenche de nouveaux troubles, après six mois de combats mortels qui semblaient diminuer ces dernières semaines.
Il a été interdit aux députés et aux ministres de se rendre sur le mont du Temple pendant Pessah « pour des raisons de sécurité ».
La Jordanie avait menacé dans le passé de prendre des mesures contre Jérusalem en raison des tensions au mont du temple, dont le rappel des diplomates et la dégradation des relations.
Un plan négocié par les Etats-Unis pour installer des caméras sur le mont du Temple pour apaiser les tensions a échoué la semaine dernière, quand la Jordanie a déclaré que les Palestiniens s’opposaient à leur mise en place.
Israël a déclaré vouloir toujours des caméras.