La plupart des Israéliens insatisfaits de leur équilibre travail-famille – étude
Selon l'étude, ils ne souhaitent pas échanger le congè du vendredi contre le dimanche, ils sont 40 % à travailler malades et la plupart voudraient pouvoir travailler de chez eux
Une majorité de salariés israéliens se disent insatisfaits de leur équilibre travail-famille, d’après une enquête publiée lundi par l’Institut israélien de la démocratie, un think tank basé à Jérusalem.
D’après l’étude — réalisée sur 600 employés de plus de 18 ans — 57 % des Israéliens n’apprécient pas leur équilibre actuel entre travail et vie de famille, et un pourcentage similaire se plaint de leurs employeurs inflexibles qui ne les autorisent pas à travailler de chez eux.
Environ 5 % ont indiqué avoir le droit de travailler de chez eux quand ils le souhaitent, tandis qu’ils sont 36 % à y être parfois autorisés, selon l’étude.
L’Institut israélien de la démocratie a également estimé que les longs trajets domicile-travail coûtent à l’économie israélienne 25 heures de travail perdues par mois.
Près de 31 % des salariés ont indiqué que leurs trajets duraient entre 30 minutes et une heure, et 29 % passent entre une et deux heures dans les transports ou sur la route.
Quelque 47 % des salariés interrogés ont indiqué qu’ils faisaient des heures supplémentaires chez eux, jusqu’à deux heures par semaine, et ils sont 24 % à travailler le week-end au moins une fois par mois. Plus d’un quart des sondés, soit 27 %, ont rapporté qu’ils « travaillent souvent ou toujours pendant les vacances ou les jours fériés ».
Ils sont 40 % à travailler alors qu’ils sont officiellement en congé maladie, les salariés gagnant plus que la moyenne (52 %) étant plus concernés que ceux touchant un salaire moyen ou inférieur (35 % et 32 %, respectivement).
À la question de savoir s’ils préféreraient avoir le dimanche chômé plutôt que le vendredi, la plupart des personnes interrogées (62 %) ont répondu ne pas souhaiter changer.
Par ailleurs, les employeurs israéliens sont à la traîne lorsqu’il s’agit de bénéficier de formations de remise à niveau.
D’après l’étude, 67 % des salariés « n’ont pas profité de formations professionnelles destinées à rester à jour des évolutions technologiques dans le monde du travail ».
Bien que la productivité israélienne soit inférieure à celle des principaux pays développés, donnant lieu à une plus grande disparité salariale et une pauvreté plus élevée, 65 % des employés estiment que « leur emploi correspond à leur niveau de formation professionnelle ».
« Les résultats de cette enquête révèlent le besoin urgent d’adapter le marché du travail israélien au 21e siècle », a commenté Daphna Aviram Nitzan, la directrice du Centre pour la gouvernance et l’Économie de l’Institut, dans un communiqué.
« Les employeurs des secteurs privé comme public doivent procéder à des réformes, en particulier en formulant de nouvelles conventions de travail et en remaniant leur système de formation professionnelle, pour qu’ils s’alignent sur les besoins changeants du marché. Cela permettra de combler le fossé actuel entre le niveau de professionnalisme et la productivité des employés israéliens en comparaison avec leurs homologues des pays de l’OCDE ».
Cette étude présente une marge d’erreur de 4,1 %± et a été réalisée par l’IPanel Institute pour le compte de l’Institut israélien de la démocratie.
Le mois dernier, l’OCDE a publié un rapport qui prévoyait que la croissance économique d’Israël se poursuivrait, mais à un rythme plus lent.
Selon une autre étude publiée cet été, l’institut de recherche socio-économique Shoresh, un centre de recherche indépendant et non partisan, Israël perd certains de ses plus brillants et meilleurs cerveaux alors que les professionnels des technologies, les ingénieurs et autres universitaires quittent le pays, le privant de nombreux potentiels nécessaires pour son économie.
Pour chaque Israélien diplômé de l’université arrivé en Israël en 2014, 2,6 universitaires israéliens avaient choisi de quitter le pays. En 2017, ce chiffre s’est élevé à 4,5. Israël compte une population de 9 millions d’individus, mais, selon le rapport, un nombre « exceptionnellement bas » de personnes – moins de 130 000 – contribue à maintenir l’économie et le système de santé du pays à flot. La nation dépend donc d’eux.