La croissance « robuste » d’Israël devrait ralentir ces prochaines années – OCDE
Un rapport prévoit que une légère diminution du PIB en 2020 et 2021 mais il avoisinera les 3% avec une hausse du chômage à 4,3% - encore historiquement bas
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
L’économie israélienne devrait continuer à croître au cours des deux prochaines années, à un rythme de croissance toutefois légèrement plus lent, selon un rapport publié jeudi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La croissance économique devrait « s’atténuer légèrement mais elle restera encore proche des 3% en 2020 et 2021 », note l’OCDE dans son rapport de projection des perspectives économiques.
« La croissance reste robuste et proche du taux potentiel », précise l’organisation.
« La production industrielle reste résiliente. La confiance des entreprises et des consommateurs reste solide malgré l’incertitude politique prolongée », estime l’OCDE.
« La croissance pourrait être plus forte en cas de développement plus rapide que prévu des champs gaziers, ce qui réduirait les importations énergétiques et stimulerait les exportations », dit le rapport en évoquant les ressources en gaz naturel offshore israéliennes en méditerranée et un accord lucratif d’approvisionnement en gaz conclu avec l’Egypte.
« En comparaison, la hausse continue du shekel et des tensions géopolitiques accrues pourraient également nuire à la croissance », selon l’OCDE.
« Le ralentissement international affaiblit les exportations » pour Israël et la « croissance de la consommation privée va se modérer alors que le marché du travail se refroidit légèrement, mais de faibles taux d’intérêt et le début des exportations de gaz soutiendront l’activité du pays », explique le rapport.
Le Produit intérieur brut (PIB) mondial devrait ralentir en s’établissant à 2,9 % – 3 % en 2020 et 2021, selon l’évaluation de l’OCDE, qui décrit les perspectives globales des deux prochaines années comme « instables ». L’expansion du PIB mondial s’était élevé à 3,5 % en 2018.
L’OCDE a aussi remarqué que le déficit budgétaire général du gouvernement avait « augmenté de manière marquée » en passant de 1,1% en 2017 à 4,1% – selon les projections – en 2019 en raison, selon l’organisation, d’une « forte hausse des dépenses » et de l’abaissement de certains taux fiscaux. Le déficit, selon les prévisions, devrait chuter à 3,6 % d’ici 2021.
Le chômage qui, en 2019, s’élevait à 3,9 % – ce qui est proche de son niveau historique le plus bas – devrait grimper à 4,3 % à l’horizon 2021.
Israël se trouve actuellement dans une impasse politique et sans gouvernement élu, malgré l’organisation deux cycles électoraux en l’espace de six mois. Alors que les initiatives de rassembler une coalition ont échoué suite au dernier scrutin qui a eu lieu au mois de septembre, le pays devrait se diriger vers un nouveau vote – à moins que des négociations de dernière minute ne parviennent à produire un gouvernement d’unité.