La police ferme les 3 derniers clubs de strip-tease de Tel Aviv
Ces fermetures ont eu lieu après que la procureure de l'État a déclaré que les danses érotiques pouvaient être illégales en vertu des lois sur la prostitution
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
La police a fermé trois clubs de strip-tease à Tel Aviv lundi, a nom des lois relatives à la prostitution en vertu desquelles les danses suggestives proposées peuvent être considérées comme illégales, dans certaines circonstances.
Avec l’émission des arrêtés administratifs de fermeture des clubs Babydolls, Shendu et Gogo, Tel Aviv ne compte plus aucun club de strip-tease en activité.
Ces arrêtés font suite à des infractions liées à la prostitution et à l’interdiction des danses érotiques (lap-dances), considérées comme un délit dans certains cas, a expliqué la police dans un communiqué.
Ces fermetures ont été réalisées en coopération avec les procureurs du district de Tel Aviv, l’Agence nationale de sécurité sociale, le ministère de la Santé et les autorités fiscales.
La procureure Nitzan Kahane, directrice du groupe de travail sur la traite des êtres humains et la prostitution, s’est félicitée de cette évolution.
« C’est une étape nécessaire, après des années où des femmes courageuses ont parlé des dégâts considérables que leur avait causé l’exploitation dans les clubs de strip-tease », a-t-elle indiqué au site internet Ynet.
Kahane a exhorté les autorités à traduire les propriétaires de ces clubs en justice pour délits de prostitution. Le communiqué de la police ne précise pas si des poursuites pénales seront engagées contre eux.
L’année dernière, le procureur Shai Nitzan a publié une directive sur l’application des lois sur la prostitution, selon laquelle les lap-dances sont considérées comme de la prostitution s’il y a contact intime entre la danseuse et le client.
Bien que le proxénétisme, le trafic sexuel et l’exploitation d’une maison close soient punis par la loi israélienne en vigueur, la prostitution elle-même reste légale. Cependant, le proxénétisme a été rendu illégal à la fin de l’année 2018. Une nouvelle loi, adoptée le 31 décembre 2018, sanctionne la sollicitation des services d’une prostituée, ainsi que la présence dans un lieu principalement utilisé pour la prostitution, tel qu’une maison close.
La loi devait entrer en vigueur courant 2020 pour donner à l’État le temps de mettre en place des mécanismes de réhabilitation pour les travailleurs du sexe et leur permettre de trouver d’autres moyens de subsistance.
En août dernier, le journal Haaretz a rapporté que le plan de réhabilitation des travailleurs du sexe n’avait pas encore été mis en œuvre, la plupart des fonds du programme n’ayant pas été débloqués.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.