Israël en guerre - Jour 435

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La politique de la coalition en Cisjordanie nuirait au soutien américain – sources

Selon les fonctionnaires israéliens, l'absence de réponse à la violence des résidents d'implantations et les mesures prises pour punir l'AP "détournent l'attention" de Washington

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Une image qui semble montrer des résidents d'implantations masqués près du village de Qusra en Cisjordanie, le 11 octobre 2023. (Crédit : Capture d'écran X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)
Une image qui semble montrer des résidents d'implantations masqués près du village de Qusra en Cisjordanie, le 11 octobre 2023. (Crédit : Capture d'écran X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)

Les politiques de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu en Cisjordanie ont « exaspéré » l’administration du président américain Joe Biden ces derniers jours, « détournant » Washington de sa capacité à fournir un soutien plus complet à Israël au milieu de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, ont déclaré deux responsables israéliens au Times of Israel, s’exprimant sous couvert d’anonymat car ils critiquent le gouvernement.

S’exprimant jeudi, l’un des responsables a souligné le problème de longue date de la violence des résidents d’implantations extrémistes, que le gouvernement a rarement condamnée et contre laquelle il ne s’est pas prononcé depuis le début de la guerre contre le Hamas, alors que le phénomène a refait surface, risquant d’entraîner une escalade des violences et d’ouvrir un front supplémentaire en Cisjordanie.

« Il ne s’agit pas seulement d’une question soulevée par le Département d’Etat. Elle est remontée jusqu’au président qui en a parlé publiquement et en privé au milieu d’une guerre », a déploré le responsable israélien, semblant pointer sa frustration vers Jérusalem plutôt que vers Washington.

Le groupe israélien de défense des droits Yesh Din a déclaré la semaine dernière qu’il y avait eu plus de 100 incidents de violence et de harcèlement de la part de résidents d’implantations à l’encontre de Palestiniens dans au moins 62 villes et communautés palestiniennes de Cisjordanie depuis l’assaut sauvage du Hamas contre Israël le 7 octobre et le début de l’opération militaire israélienne contre le groupe terroriste palestinien à Gaza. Ces opérations auraient conduit au meurtre de sept civils palestiniens, ainsi qu’à de nombreux cas où des Palestiniens ont été contraints de quitter leur domicile.

Un soldat de Tsahal qui n’était pas en service a été arrêté dimanche par la police militaire. Il est soupçonné d’avoir abattu un Palestinien qui récoltait des olives près du village d’As-Sawiya, dans le nord de la Cisjordanie, le 28 octobre. Aucune autre arrestation n’a été signalée.

Selon les médias israéliens, l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet a averti le gouvernement qu’il craignait une éruption des violences en Cisjordanie si les résidents d’implantations extrémistes n’étaient pas maîtrisés.

Des résidents d’implantations israéliens de Cisjordanie lors d’un incident près de Naplouse au cours duquel, selon les Palestiniens, un résident d’implantation a abattu un oléiculteur palestinien, le 28 octobre 2023. (Crédit : Capture d’écran vidéo)

S’exprimant à Tel Aviv vendredi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les dirigeants israéliens l’avaient assuré qu’ils condamneraient la vague actuelle de violences commises par les résidents d’implantations et qu’ils prendraient des mesures pour enrayer le phénomène et pour que les auteurs de ces violences soient tenus pour responsables de leurs actes.

« La violence extrémiste contre les Palestiniens doit cesser », a déclaré Blinken à la presse. « Nous veillerons de près à ce que nos amis respectent cet engagement. »

L’autre fonctionnaire israélien qui a parlé au Times of Israel a souligné l’annonce du ministre des Finances Bezalel Smotrich en début de semaine qu’il ne transférerait pas les recettes fiscales appartenant à l’Autorité palestinienne (AP) en raison de ce que le législateur d’extrême-droite a affirmé être le soutien de Ramallah au massacre du 7 octobre par 3 000 terroristes du Hamas et d’autres terroristes de Gaza, au cours duquel plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart d’entre elles étant des civils, massacrés au milieu de brutales atrocités. Le cabinet a finalement rejeté l’idée et voté le transfert des fonds sous la pression de Washington, mais il a déclaré qu’il déduirait ce qui s’élèverait à environ 100 millions de dollars pour compenser les transferts de l’AP à Gaza.

Le chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, publiant une déclaration soutenant la version des événements des résidents d’implantations dans le meurtre de Bilal Muhammed Saleh, le 28 octobre 2023. (Crédit : Conseil régional de Samarie)

« L’administration a le sentiment qu’Israël s’est efforcé au fil des ans d’affaiblir l’Autorité [palestinienne] aux dépens du Hamas, et des décisions comme celle-ci ne font que renforcer cette affirmation », a déclaré le responsable israélien.

Le fonctionnaire a également souligné les tweets de membres d’extrême-droite du gouvernement, tels que le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu et la députée Galit Distal-Atbaryan (Likud), qui ont appelé à l’anéantissement de tout Gaza en réponse à l’assaut du Hamas. Selon lui, ces appels ont également attiré l’attention des États-Unis et suscité la colère des responsables.

« Nous avons besoin du soutien total de l’administration en ce moment, et tout ce qui nous prive de ce soutien nuit aux intérêts d’Israël », a souligné le fonctionnaire israélien.

Le comportement du ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, a également attiré l’attention de Washington. Le quotidien Haaretz a rapporté qu’il a exaspéré les responsables de l’administration Biden en tenant une conférence de presse au cours de laquelle il a distribué des armes américaines aux escadrons de sécurité civile que le gouvernement a armés de manière agressive à la suite de l’assaut du Hamas du 7 octobre.

Suite aux réactions négatives, les responsables israéliens ont assuré à l’administration Biden que les armes ne sont distribuées que par la police et l’armée, et non lors d’événements politiques, a rapporté Haaretz.

Le second responsable israélien a également souligné les mesures prises par Ben Gvir ces dernières semaines pour intensifier les restrictions imposées aux prisonniers de sécurité palestiniens, ce que certains membres de l’establishment de la Défense craignent de voir se détériorer davantage à l’intérieur et à l’extérieur des prisons israéliennes.

Mercredi, le gouvernement a nommé Zvi Sokot (HaTzionout HaDatit), député ultra-nationaliste et militant radical du mouvement pro-implantations, au poste de président de la sous-commission de la Knesset pour la Judée et la Samarie – en d’autres termes, la Cisjordanie.

Cette nomination a été condamnée par de nombreux députés de l’opposition, ainsi que par des groupes de lutte contre l’expansion de la présence juive, qui ont souligné que Sokot a un long passif de radicalisme dans le mouvement pro-implantation.

Les commissions et sous-commissions de la Knesset sont chargées d’examiner et de superviser les activités du gouvernement dans les domaines relevant de leur compétence. La sous-commission pour la Judée et la Samarie s’occupe généralement des questions de sécurité dans le territoire ainsi que du fonctionnement de l’armée par rapport aux menaces sécuritaires palestiniennes et au traitement des résidents d’implantations par Tsahal.

Les députés de l’opposition ont condamné la nomination de Sokot, la cheffe du parti Avoda, Merav Michaeli, le qualifiant de « l’une des personnes les plus dangereuses en Israël, un raciste, un pyromane, un partisan du terrorisme, une cible du Shin Bet ».

« Il s’agit essentiellement d’une décision visant à accélérer l’explosion en Judée et en Samarie, ce qui, selon tous les responsables de la sécurité, ouvrirait un autre front et nuirait à la guerre contre le Hamas », a écrit Michaeli sur X – anciennement Twitter.

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