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La procureure principale dans l’inculpation de Netanyahu prend sa retraite

Liat Ben-Ari, qui avait aussi dirigé les poursuites contre Ehud Olmert, a invoqué une "lourde charge" de travail et de responsabilité pour justifier son départ

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Liat Ben-Ari arrivant pour une audience, au tribunal de Tel Aviv, le 18 décembre 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Liat Ben-Ari arrivant pour une audience, au tribunal de Tel Aviv, le 18 décembre 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Liat Ben-Ari, procureure principale au sein du bureau de la procureure générale, qui a mené les efforts visant à inculper le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a annoncé mercredi soir son intention de prendre sa retraite à la fin du mois de janvier.

Ben-Ari, 59 ans, a commencé à travailler pour le bureau du procureur de l’État en 1998 dans le département des crimes financiers du district de Tel Aviv et a été nommée procureure adjointe de l’État en 2019.

Outre la gestion des enquêtes contre Netanyahu, Ben-Ari a également géré les enquêtes contre l’ancien Premier ministre Ehud Olmert, qui a finalement été reconnu coupable de fraude, de corruption et d’obstruction à la justice.

« J’étais, et je suis toujours, fière d’appartenir à une organisation professionnelle, consciencieuse et de grande qualité, déterminée à mener à bien sa mission de protection de la société israélienne dans un souci de justice et de respect des droits de l’homme », a déclaré Ben-Ari lors de l’annonce de son départ à la retraite.

Elle a ajouté que sa fonction de procureure adjointe pour les crimes financiers depuis 2019 avait impliqué un « lourd fardeau » de travail et de responsabilité, ce qui l’a également amenée à considérer qu’elle avait accompli tout ce qu’elle pouvait.

La procureure principale a en outre déclaré explicitement que son départ à la retraite n’était lié à aucun aspect de la procédure judiciaire en cours contre Netanyahu. Le Premier ministre est jugé dans trois affaires et nie tout méfait dans chacune d’entre elles.

La procureure Liat Ben-Ari arrivant au tribunal de Jérusalem pour une audience dans le procès pour corruption de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 12 juillet 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le procureur Amit Aisman a remercié Ben-Ari pour son « dévouement, sa détermination et son professionnalisme exceptionnels » ainsi que pour sa « contribution significative à la lutte contre la corruption et la criminalité économique en Israël ». Il a également souligné qu’elle avait mené des « affaires sensibles et complexes » et qu’elle avait été « une figure centrale » au sein du bureau des procureurs de l’État.

Ben-Ari et les accusations portées contre Netanyahu

Netanyahu a commencé à témoigner devant le tribunal en décembre et, au cours de six séances, il a vivement contesté certains aspects de l’acte d’accusation dans l’Affaire 4 000 – la plus grave des affaires dont il fait l’objet, avec des accusations de corruption, de fraude et d’abus de confiance. Cela a conduit les juges à remettre en question certaines des preuves apportées par l’accusation.

Bien que Ben-Ari ait joué un rôle de premier plan au sein du bureau de la procureure générale dans la mise en accusation de Netanyahu, d’autres avocats de l’accusation ont plaidé l’affaire devant le tribunal ces derniers temps, et Ben-Ari leur a apporté son plein soutien.

Elle a déclaré dans un communiqué que les affaires contre Netanyahu étaient gérées par « une équipe de procureurs expérimentés et professionnels » qui, selon elle, ont été impliqués dans l’affaire « tout au long du processus de prise de décision et de la gestion de l’affaire devant le tribunal ».

Ben-Ari a été critiquée par Netanyahu et ses partisans pour son rôle dans l’inculpation de ce dernier au cours de la période d’enquête.

Au cours de la phase d’instruction des affaires pénales contre Netanyahu, Ben-Ari a plaidé en faveur de l’inculpation du Premier ministre pour corruption dans les trois affaires le concernant.

En fin de compte, le procureur général de l’époque, Avichaï Mandelblit, n’a inculpé Netanyahu que pour corruption dans l’Affaire 4 000.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu consulte son avocat Me Amit Hadad dans une salle d’audience du tribunal de Tel Aviv avant le début de son témoignage, le 23 décembre 2024. (Crédit : Reuven Kastro/POOL)

Lors de la déposition du Premier ministre devant le tribunal en décembre, Netanyahu et son avocat Me Amit Hadad ont cherché à saper l’accusation de corruption en particulier. Netanyahu aurait accepté un pot-de-vin sous la forme d’une couverture médiatique favorable de la part du site d’information Walla, en échange de l’approbation de décisions réglementaires qui, selon l’accusation, ont largement bénéficié au propriétaire de Walla et au magnat des affaires Shaul Elovitch.

Netanyahu et Me Hadad ont cependant démontré devant le tribunal qu’à de nombreuses reprises au cours de la période concernée, la couverture de Walla avait été extrêmement hostile au Premier ministre, ce qui remettait en question la probabilité d’une condamnation au titre de l’accusation pour corruption.

Avant même le témoignage de Netanyahu, le tribunal de Jérusalem chargé de l’affaire avait recommandé à l’accusation d’abandonner les charges de corruption, en précisant qu’il serait difficile d’obtenir une condamnation.

Les affaires contre Netanyahu

Netanyahu est jugé dans le cadre de trois affaires de corruption. Il est accusé de fraude et d’abus de confiance dans les Affaires 1 000 et 2 000 et de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 4 000.

Dans l’Affaire 1 000, Netanyahu et son épouse, Sara, sont accusés d’avoir reçu des cadeaux coûteux de manière illicite de la part du magnat hollywoodien Arnon Milchan – des cadeaux à hauteur de 700 000 shekels. Netanyahu aurait par ailleurs violé les lois sur les conflits d’intérêts en offrant son aide à Milchan quand ce dernier avait dû renouveler son visa de résidence à long-terme aux États-Unis, cherchant aussi à l’aider lorsqu’il avait rencontré des problèmes fiscaux.

Dans l’Affaire 2 000, le Premier ministre doit répondre de fraude et d’abus de confiance. Il avait semble-t-il tenté de conclure un accord avec le propriétaire du journal Yedioth Aharonoth, Arnon (Noni) Mozes, dans lequel le journal s’engageait à couvrir de manière positive l’actualité liée à Netanyahu et à sa famille. En échange, le chef du gouvernement aurait fait avancer une réglementation qui aurait affaibli le principal rival du quotidien, le journal gratuit Israel Hayom.

L’Affaire 4 000, qui est également connue sous le nom d’Affaire Bezeq-Walla, est la plus grave des dossiers touchant le Premier ministre. Ce dernier y est en effet accusé d’avoir autorisé des réglementations qui avaient bénéficié financièrement à Shaul Elovitch, actionnaire principal du géant des télécommunications Bezeq, qui avait ainsi engrangé des centaines de millions de shekels. En retour, Netanyahu avait profité, semble-t-il, d’une couverture favorable sur le site d’information Walla, dont Elovitch était également propriétaire.

Netanyahu ne cesse de clamer son innocence, affirmant que ces accusations ont été créées de toutes pièces dans le cadre d’un coup d’État politique mené par la police et des responsables judiciaires israéliens.

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