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La radicalisation de Mohamed Merah

Écroué, le terroriste se demandait combien de victimes pouvait-on faire avec un camion et affirmait être prêt à “lever l'étendard et combattre au nom d'Allah”

Mohammed Merah. (Crédit : capture d'écran France 2)
Mohammed Merah. (Crédit : capture d'écran France 2)

« Je sais précisément ce que je vais faire en sortant » : le jihadiste Mohamed Merah, dont le frère comparaît depuis une semaine devant la cour d’assises de Paris, s’est radicalisé en prison après une condamnation qu’il estimait « injuste », selon des témoignages rapportés lundi.

« Il avait un sentiment d’injustice de se retrouver en prison pour un vol de sac à main », a expliqué à l’audience un commandant de police d’une section anti-terroriste.

« C’est une épreuve mais je sais précisément ce que je vais faire en sortant. Je souhaite qu’Allah me venge de ces kouffars » [non croyants], a confié Mohamed Merah dans une lettre à son frère Abdelkader, selon le policier.

A l’ouverture de la deuxième semaine d’audience du procès du frère de Mohamed Merah jugé pour « complicité », la cour s’est penchée sur les conditions de la radicalisation du tueur.

Entre le 11 et le 19 mars 2012, sept personnes dont trois enfants juifs – Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Jonathan, Gabriel et Aryeh Sandler et Myriam Monsonégo – ont été tués au nom du jihad à Toulouse et Montauban par le jeune Toulousain de 23 ans avant qu’il ne soit abattu par la police le 22 mars dans son appartement.

Les portraits des sept victimes de Mohamed Merah pendant une cérémonie de commémoration organisée par le CRIF à Toulouse, le 19 mars 2014. (Crédit : Rémy Gabalda/AFP)
Les portraits des sept victimes de Mohamed Merah pendant une cérémonie de commémoration organisée par le CRIF à Toulouse, le 19 mars 2014. (Crédit : Rémy Gabalda/AFP)

Petit délinquant, auteur d’actes de violence durant son adolescence, Mohamed Merah a découvert l’univers carcéral à sa majorité après une condamnation le 9 janvier 2008 à 18 mois de prison ferme pour un vol de sac à main commis le 18 décembre 2007.

Après dix mois, il bénéficiera d’un placement extérieur mais retrouvera la prison deux mois plus tard pour un refus d’obtempérer à un contrôle routier. Condamné à six mois ferme, il sera incarcéré jusqu’au 13 septembre 2009 après la révocation de quatre précédentes condamnations avec sursis. Le jour de Noël 2008, il tentera de se suicider par pendaison et sera placé quinze jours en hôpital psychiatrique.

‘Ecraser avec un camion’

Le jihadiste a fait remonter sa conversion à l’islam à février 2008. Encore incarcéré, il était alors interrogé par des gendarmes dans un dossier de « car-jacking », une affaire où il était impliqué mais à laquelle il a échappé, faute de preuve. « Pour lui, une aide divine l’aurait sauvé », a expliqué un policier.

Il s’intéresse alors au prophète Youssouf (Joseph) dont il prendra le prénom comme nom de guerre. La revendication de ses attentats par un groupe proche d’Al-Qaïda sera faite au nom de « Youssouf le Français ».

Abdelkader Merah à l'ouverture de son procès à Paris, le 2 octobre 2017. (Crédit : Benoit Peyrucq/AFP)
Abdelkader Merah à l’ouverture de son procès à Paris, le 2 octobre 2017. (Crédit : Benoit Peyrucq/AFP)

« Tout musulman incarcéré essaye de trouver un modèle. Le prophète Youssouf a subi l’épreuve de la prison, accusé injustement, avant d’être libéré et reconnu innocent », a expliqué dans le box son frère Abdelkader qui lui avait fourni des livres et CD sur la religion lors de ses visites.

La semaine dernière, un autre policier avait rendu compte des témoignages de codétenus de Merah attestant de sa radicalisation.

« Mohamed Merah était à fond dans la religion, pratiquait les cinq prières [quotidiennes de l’islam]. Il m’avait demandé combien de personnes on pouvait écraser avec un camion », a raconté l’un d’eux, bien des années avant que ce procédé soit utilisé dans plusieurs attentats en France et en Europe.

« Il voulait pas que j’écoute de la musique », a dit un autre. « En cellule, il s’habillait en djellaba et babouches jaunes et mettait du khôl autour des yeux », a témoigné un autre co-détenu.

Après sa sortie de prison, Merah est parti à l’étranger : Algérie, Syrie, Liban, Turquie, Israël, Egypte… Pour tenter d’entrer en contact avec un groupe de combattants jihadistes.

A son frère Abdelkader, il avait expliqué vouloir chercher un « filon » pour rejoindre Al-Qaïda. En août 2011, il finira par le trouver dans les zones tribales du Pakistan auprès du groupe jihadiste Jund Al Khalifat, affilié à Al-Qaïda.

Abdelkader Merah a affirmé avoir appris l’existence de ce dernier voyage une semaine seulement avant les faits. Mohamed Merah lui aurait alors dit qu’il était « prêt à lever l’étendard et combattre au nom d’Allah. »

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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