La taxe à l’achat, les Houthis et le dollar fort font grimper le prix des voitures
Les ministères des Transports, de l'Énergie et de l'Environnement préviennent que la hausse de la taxe d'achat des VE nuira aux efforts d'Israël pour réduire les émissions
L’achat d’une voiture en Israël est très coûteux, et ce, principalement en raison des taxes d’achat élevées imposées par le gouvernement. Pour les véhicules à essence et diesel, ces taxes peuvent atteindre 83 % du prix, mais se situent généralement entre 60 % et 70 %.
En 2019, pour encourager les Israéliens à abandonner l’essence et le diesel, le gouvernement a mis en place un cadre fiscal (disponible en hébreu), inscrit dans la loi, pour les voitures électriques (VE), hybrides rechargeables (VHR) et hybrides.
En 2020, la taxe sur l’achat de VE avait été fixée à 10 %, cette année elle est passée à 20 %, et à partir du 1er janvier 2024, elle sera de 35 %.
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Les VHR, qui bénéficient cette année d’une taxe d’achat de 55 %, auront les mêmes droits que les voitures ordinaires en janvier.
La batterie électrique des voitures hybrides joue un rôle moins important que celle des VHR, où elle constitue la principale source d’énergie.
Mardi, les ministères de l’Environnement, de l’Énergie et des Transports ont uni leurs forces à la commission des Finances de la Knesset pour protester contre l’augmentation de la taxe à l’achat sur les VE.
Guy Samet, le directeur-général du ministère de l’Environnement, a affirmé aux législateurs que les véhicules étaient responsables de 40 % des émissions qui polluent l’air et qu’il appartenait au gouvernement de les réduire, de protéger la santé publique et d’amener Israël au niveau des normes européennes en matière de qualité de l’air et d’émissions.
« Les pays avancés appliquent deux méthodes principales pour encourager les VE, à savoir des mesures incitatives et des mécanismes réglementaires », a-t-il déclaré.
« Lorsque vous dites à un importateur qu’il y a un plafond sur certaines émissions et qu’il doit assurer le bon mélange (de voitures) sous peine de se voir infliger une amende, cela fonctionne ».
La proposition du Trésor réduirait à néant toute mesure incitative, a-t-il ajouté.
Le directeur-général du ministère de l’Énergie, Kobi Blitshtein, a averti que cette mesure pourrait « saboter l’élan de la révolution des véhicules électriques », en ne permettant qu’aux plus riches d’acquérir des VE.
Or, ces véhicules constituent un élément important des objectifs de la politique nationale israélienne visant à accroître l’efficacité et l’indépendance énergétiques, à réduire l’utilisation du pétrole (un combustible fossile dont la combustion est l’un des principaux facteurs du réchauffement de la planète) et à diminuer la pollution.
Blitshtein a indiqué que son ministère travaillait depuis des années à l’application des pratiques européennes et américaines consistant à obliger les importateurs de voitures à introduire progressivement sur le marché une quantité de plus en plus importante de VE. Il a demandé au ministère des Finances de reporter la hausse des taxes jusqu’à ce que les véhicules électriques atteignent une « masse critique » d’un véhicule sur dix sur les routes, un objectif qui devrait être atteint au cours des trois prochaines années.
Moshe Ben-Zaken, directeur général du ministère des Transports, a affirmé que son ministère continuerait à lutter pour l’environnement et contre l’augmentation du coût de la vie.
Le marché israélien des VE n’a réellement décollé qu’au début de l’année 2021, lorsque Tesla a commencé à vendre ses véhicules dans le pays.
Aujourd’hui, selon le ministère des Transports, environ 13 % des véhicules privés sont électriques.
Ce chiffre est bien inférieur à ceux des pays leaders en matière de VE tels que la Norvège (plus de 80 % de part de marché d’ici 2022), l’Islande (41 %), la Suède (32 %), les Pays-Bas (24 %) et la Chine (22 %), selon le World Resources Institute.
En septembre, le ministère de l’Energie a déclaré s’attendre à ce que le nombre de VE atteigne 1,3 million d’ici 2030, ce qui représenterait une part de marché de 30 %.
Mais les VE sont plus chers à produire, et donc à acheter, que les voitures ordinaires.
Le prix de toutes les voitures devrait augmenter pour les Israéliens l’année prochaine en raison de la hausse du dollar.
En outre, les attaques des rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, contre les navires remontant la mer Rouge ont contraint plusieurs compagnies maritimes à éviter cette zone, tandis que d’autres vont devoir payer des primes d’assurance supplémentaires, qui seront au final répercutées sur le consommateur.
Le mois dernier, les Houthis se sont emparés du Galaxy Leader, un énorme navire transportant des voitures pour l’homme d’affaires Rami Ungar, propriétaire de Telkar, l’importateur des voitures Kia.
Avec moins de voitures arrivant dans les ports israéliens, les détaillants ne pourront pas faire de stocks cette année, qu’ils auraient pu vendre l’année prochaine à des prix reflétant la taxe d’achat payée en 2023.
À partir de 2024, les véhicules ordinaires, hybrides et hybrides rechargeables continueront à bénéficier de réductions fiscales, jusqu’à une valeur d’environ 17 000 shekels, en fonction de leurs performances environnementales. (Des réductions sont également prévues pour les mesures de sécurité).
Le rabais fiscal à l’achat d’une voiture électrique ne peut excéder 50 000 shekels par rapport au coût TTC du même modèle fonctionnant à l’essence ou au diesel (cette année, le plafond a été fixé à 60 000 shekels).
Toutes les voitures sont soumises à la TVA, et certaines importées d’Extrême-Orient sont également soumises à des droits de douane.
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