Les Houthis affirment, à tort, avoir détourné un navire israélien en mer Rouge
Le bureau du Premier ministre accuse les rebelles soutenus par Téhéran de commettre "un nouvel acte de terrorisme iranien" avec la saisie du navire "Galaxy Leader"
Les terroristes houthis du Yémen ont affirmé dimanche avoir détourné un cargo israélien qui traversait la mer Rouge. L’État hébreu a rejeté la responsabilité de l’incident sur l’Iran et a nié que le navire était israélien.
Les Houthis, soutenus par Téhéran, ont publié un communiqué dans lequel ils revendiquent la responsabilité de l’attaque. Le porte-parole du groupe, Yahya Saree, a déclaré que son organisation « avait mené une opération militaire en mer Rouge, qui a abouti à la capture d’un navire israélien et à son transfert vers la côte yéménite ».
Il a ajouté que les Houthis « s’occupaient de l’équipage du navire conformément aux enseignements et aux valeurs de notre religion islamique », réitérant les menaces répétées de prendre pour cible tout navire lié à Israël en mer Rouge en raison de « l’agression brutale » d’Israël contre les terroristes palestiniens du Hamas à Gaza.
Deux responsables américains de la Défense ont confirmé que les Houthis s’étaient emparés du navire, un transporteur de véhicules baptisé Galaxy Leader, en mer Rouge. Les combattants sont descendus sur le cargo en repoussant la descente d’un hélicoptère, ont indiqué les responsables, confirmant des détails rapportés pour la première fois par NBC News. Les responsables ont parlé sous le couvert de l’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à discuter publiquement de cette affaire.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a qualifié le détournement du Galaxy Leader « d’incident très grave à l’échelle mondiale ».
Le navire battant pavillon des Bahamas est enregistré sous le nom d’une société britannique, qui appartient en partie au magnat israélien Abraham Ungar, connu sous le nom de Rami. Le navire était loué à une société japonaise au moment du détournement.
#SONDAKİKA
El Arabiya: "Yemen'deki Husiler, Kızıldeniz'de 22 İsrailli mürettebatın bulunduğu bir İsrail gemisini ele geçirdi."▪️İsrailli hesaplar, ele geçirilen geminin Galaxy Leader isimli gemi olduğunu aktarıyor. pic.twitter.com/8eKOSMrbFN
— EHA MEDYA (@eha_medya) November 19, 2023
Selon l’armée, le navire naviguait de la Turquie vers l’Inde avec un équipage civil international, sans aucun Israélien à bord.
« Il ne s’agit pas d’un navire israélien », a affirmé Tsahal, tout en imputant directement la responsabilité du détournement aux Houthis.
Une base de données de l’ONU sur les navires a identifié les propriétaires du navire comme étant une société basée à Tel Aviv, Ray Shipping Ltd, fondée par Ungar. Les appels à Ray Shipping sont restés sans réponse dimanche, et les responsables de la société n’ont pas encore répondu à une demande écrite de commentaire.
Ungar a déclaré à l’Associated Press qu’il était au courant de l’affaire, mais qu’il ne pouvait pas faire de commentaires, en attendant les détails.
Le monde complexe du transport maritime international implique souvent une série de sociétés de gestion, de pavillons et d’armateurs répartis dans le monde entier pour un seul et même navire.
Un navire lié à Ungar avait connu une explosion en 2021 dans le golfe d’Oman. Des responsables israéliens cités par les médias avaient alors imputé la responsabilité de l’explosion à l’Iran.
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a également blâmé l’Iran pour l’attaque de dimanche.
Le bureau du Premier ministre a identifié le navire comme étant un navire britannique exploité par une société japonaise qui a été « détourné sur un caprice iranien par la milice Houthi au Yémen ». Il a ajouté qu’il y avait à bord 25 membres d’équipage originaires d’Ukraine, de Bulgarie, des Philippines et du Mexique, mais aucun Israélien.
« Il s’agit d’un nouvel acte de terrorisme iranien qui marque une avancée dans l’agression iranienne contre les citoyens du monde libre et qui a des implications internationales en ce qui concerne la sécurité des routes maritimes mondiales », précise le communiqué.
Les données de suivi par satellite de MarineTraffic.com analysées par l’AP ont montré que le Galaxy Leader voyageait en mer Rouge au sud-ouest de Jeddah, en Arabie saoudite, il y a plus d’un jour. Le navire se trouvait à Korfez, en Turquie, et se dirigeait vers Pipavav, en Inde, au moment de la saisie signalée.
Les données montrent que son système d’identification automatique (AIS) était éteint. Les navires sont censés garder leur AIS actif pour des raisons de sécurité, mais les équipages le désactivent s’il semble qu’ils soient pris pour cible ou qu’ils fassent de la contrebande.
Selon le United Kingdom Maritime Trade Operations de l’armée britannique, qui fournit des avertissements aux marins dans le golfe Persique et la région, le détournement s’est produit à quelque 150 kilomètres de la ville portuaire de Hodeida, au Yémen, près de la côte de l’Érythrée.
Ce détournement intervient alors que les Houthis se sont engagés à prendre pour cible tout navire « portant le drapeau de l’entité sioniste », appartenant à une société israélienne ou exploité par une telle société.
Les Houthis ont tiré plusieurs missiles balistiques et drones sur Eilat depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas le mois dernier, mais tous ont été interceptés ou ont manqué leur cible. L’un des missiles sol-sol a été abattu par le système de défense aérienne le plus avancé d’Israël, le Arrow 3, marquant ainsi la première interception réussie d’un missile par ce système.
Les Houthis ont déclaré qu’ils agissaient dans le cadre de « l’axe de la résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes anti-Israël] » contre Israël, qui comprend des groupes terroristes soutenus par l’Iran au Liban, en Syrie et en Irak. Le slogan du groupe rebelle yéménite est : « Dieu est grand, mort à l’Amérique, mort à Israël, malédiction sur les Juifs, victoire de l’islam. »
Le chef des Houthis, Abdul Malik al-Houthi, a réaffirmé que les tirs de missiles et de drones en direction du sud d’Israël « se poursuivront ».
Les récentes attaques constituent la première entrée dans une guerre étrangère pour les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen appauvri et combattent une coalition dirigée par l’Arabie saoudite depuis 2015.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.