Israël en guerre - Jour 527

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Opinion

L’accord avec les EAU, – le plus grand progrès diplomatique d’Israël depuis 1994

L'accord donne vie au plan de paix de Trump, offre des perspectives de paix encore plus vastes, justifie Netanyahu, évite son plan préjudiciable et unilatéral d'annexion

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

(De gauche à droite, à l'arrière) Le conseiller présidentiel principal Jared Kushner, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et le conseiller à la sécurité nationale Robert O'Brien applaudissent le président Donald Trump après l'annonce d'un accord entre les Émirats arabes unis et Israël visant à normaliser les relations diplomatiques, à la Maison Blanche, le 13 août 2020. (Brendan Smialowski / AFP)
(De gauche à droite, à l'arrière) Le conseiller présidentiel principal Jared Kushner, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et le conseiller à la sécurité nationale Robert O'Brien applaudissent le président Donald Trump après l'annonce d'un accord entre les Émirats arabes unis et Israël visant à normaliser les relations diplomatiques, à la Maison Blanche, le 13 août 2020. (Brendan Smialowski / AFP)

L’annonce de jeudi, selon laquelle Israël et les Émirats arabes unis ont convenu d’établir des relations diplomatiques complètes, mérite toutes les épithètes
« historiques » avec lesquelles elle a été dévoilée à Washington par le président américain Donald Trump et accueillie à Jérusalem par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le désir fondamental d’Israël d’établir de bonnes relations avec ses voisins, et son intérêt stratégique à maintenir des liens pacifiques dans la région, a pour la première fois, abouti à un accord avec un État non adjacent du Moyen-Orient – un pays influent et technologiquement avancé. Cet accord apporte également la promesse d’un réchauffement des liens avec d’autres voisins, prêts peut-être à briser le tabou de la normalisation.

L’accord renforce les partenaires de paix existants d’Israël, l’Égypte et la Jordanie, et c’est un coup dur pour les ennemis d’Israël, menés par l’Iran.

Il reporte aussi la promesse contre-productive de Netanyahu d’annexer unilatéralement la Cisjordanie.

Le plan de Trump prend vie

L’annonce marque un succès retentissant pour le président et son administration, notamment le conseiller principal de la Maison Blanche Jared Kushner, sept mois après l’annonce de la vision de Trump, baptisée « Peace to Prosperity »; pour un accord israélo-palestinien.

Le président Donald Trump accueille le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, prince héritier d’Abou Dhabi, à la Maison Blanche à Washington, le 15 mai 2017. (Crédit : AP Photo / Susan Walsh)

Les EAU, comme noté dans la déclaration conjointe publiée jeudi par Trump au nom des États-Unis, d’Israël et des EAU, étaient présents quand cette vision a été dévoilée. Aujourd’hui, l’accord entre Abou Dhabi et Israël donne une résonance tangible à cette vision.

Cette avancée diplomatique, telle qu’elle est annoncée, comprend l’engagement de la part d’Israël de « suspendre » l’intention, pourtant maintes fois déclarée, de Netanyahu d’annexer les 30 % de la Cisjordanie alloués à Israël dans le plan de Trump. Au lieu de cela, précise la déclaration conjointe, Israël « concentrera désormais ses efforts sur la propagation de ses relations avec d’autres pays du monde arabe et musulman ».

Un reportage de la Douzième chaîne jeudi dernier suggère qu’une cérémonie de signature entre les États-Unis, Israël et les Émirats arabes unis, en seulement quelques semaines, pourrait attirer d’autres participants régionaux à s’associer publiquement à Israël. Kushner, dans un briefing, a déclaré que de nouvelles relations étaient désormais « plus inévitables ».

Alors que l’annexion unilatérale avait le potentiel de compliquer – si ce n’est pire – les accords de paix existants, L’annonce de jeudi offre la possibilité alléchante de nouveaux partenariats. « Les États-Unis, Israël et les Émirats arabes unis sont convaincus que des avancées diplomatiques supplémentaires avec d’autres nations sont possibles », déclare le communiqué conjoint, « et travailleront ensemble pour atteindre cet objectif ».

Les Émirats arabes unis, en effet, officialisant et rendant publiques des années de renseignements, de commerce et de contacts diplomatiques informels, ont souligné la contrepartie de la suspension de l’annexion comme un élément central pour la normalisation des relations.

La justification de Netanyahu

Cette avancée marque une réussite remarquable pour Netanyahu, qui aurait négocié l’accord sans impliquer ses partenaires de la coalition Kakhol lavan. En soulignant leurs inquiétudes face à l’annexion unilatérale lors de discussions avec l’administration, le ministre de la Défense Benny Gantz et le ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi ont probablement joué un rôle important, mais ce succès est celui du Premier ministre.

Comme il l’a souligné lors d’une conférence de presse jubilatoire jeudi soir, Netanyahu a travaillé avec ténacité pendant des années pour entretenir des liens avec certaines des nations relativement modérées de la région, notamment en se rendant à Oman et en rencontrant le président du Soudan.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu discute de l’accord de normalisation entre Israël et les EAU au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 13 août 2020. (Yonatan Sindel/ Flash90)

Il avait soudainement quitté jeudi une discussion du cabinet pour une conversation de 16 minutes avec Trump et le prince héritier des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed Bin Zayed, le point culminant de ses efforts.

Pour la première fois, il peut se placer aux côtés de Menachem Begin, avec le traité égyptien de 1979, et Yitzhak Rabin, avec l’accord de Jordanie de 1994, et déclarer son sentiment de plaisir et de privilège « d’établir le troisième accord de paix entre Israël et un État arabe. »

Elyakim Rubinstein (à l’extrême gauche) montre au Premier ministre Yitzhak Rabin où signer le traité de paix israélo-jordanien, alors que le président américain Bill Clinton protège ses yeux du soleil, et le Premier ministre jordanien Abdul-Salam Majali, (à droite), signe également le traité, au passage Wadi Araba, près de Eilat, Israël, le 26 octobre 1994. (AP Photo/Joe Marquette)

Annexion « temporairement suspendue » ?

Il sera intéressant de découvrir à quel point les représentants pro-annexion étaient au courant des négociations du Premier ministre.

Ravis de la perspective de l’annexion imminente d’Israël à la fin janvier, certains se sont trouvés profondément désillusionnés alors que le temps faisant, l’annexion s’est retrouvée hors de l’ordre du jour. Tout en félicitant l’accord Israël-Émirats arabes unis, Naftali Bennett, le dirigeant pro-annexion du parti renaissant Yamina, a déploré que Netanyahu ait raté une occasion unique d’étendre la souveraineté israélienne dans la région historique de Judée-Samarie.

Cependant, Netanyahu ne sera pas surpris par de telles critiques. Pendant sa conférence de presse, il a essayé de désarmer l’opposition et les partisans de l’annexion… en insistant sur le fait qu’il est leur seul défenseur crédible. Il a dit rester attaché à la souveraineté israélienne en Judée et Samarie, qu’il a toujours dit qu’elle devait être coordonnée avec les États-Unis, qu’elle n’apparaît dans le plan de Trump qu’à sa demande, et que Trump avait simplement demandé « une suspension temporaire. »

Suggérant que les sceptiques le prennent au mot, Netanyahu a également rappelé qu’il s’était vu « ridiculisé » pour avoir insisté sur le fait qu’Israël serait en mesure d’élargir ses liens avec le monde arabe sans avoir à revenir aux frontières d’avant 1967, et avait maintenant raison. Il serait sage de le croire aussi sur parole quant à l’extension de la souveraineté, a-t-il suggéré.

Mahmoud Abbas, à gauche, président de l’Autorité palestinienne, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant des négociations de paix au département d’Etat américain, à Washington, le 2 septembre 2010. (Crédit : Jason Reed/Pool/Getty Images via JTA)

Le temps nous dira si l’accord justifie également la conviction, souvent exprimée par Netanyahu, que de nouveaux partenaires pour Israël dans la région pourraient pousser les Palestiniens à s’engager dans un processus diplomatique fiable.

Il se peut que l’annonce de jeudi marque un premier pas dans cette direction. Ou, plus vraisemblablement, il est possible que l’Autorité palestinienne – qui, jeudi soir, organisait une réunion d’urgence de ses dirigeants avant de rappeler son envoyé d’Abou Dhabi – insiste pour rester en dehors de ce que Netanyahu pense être un plus large éventail de nouveaux alliés.

Pour l’instant, l’accord avec les Émirats arabes unis est un motif de célébration à part entière. Potentiellement l’avancée diplomatique la plus importante depuis un quart de siècle, elle constitue une étape majeure dans l’effort central d’Israël vers la consolidation et la normalisation de sa présence dans cette région complexe, difficile et en constante métamorphose.

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