Lapid à Sissi : une enquête sur le charnier de soldats égyptiens sera ouverte
Le président a soulevé la question après la publication dans Haaretz d'un article sur des commandos égyptiens enterrés près de Latrun pendant la guerre de Six Jours

Le Premier ministre Yair Lapid a affirmé dimanche au président égyptien Abdel Fattah el-Sissi qu’il avait chargé son cabinet de vérifier les informations selon lesquelles les corps de dizaines de commandos égyptiens qui ont affronté Israël pendant la guerre des Six Jours seraient enterrés dans une fosse commune dans le centre d’Israël.
Le Premier ministre a « chargé le secrétaire militaire, le général de brigade Avi Gil, de procéder à un examen approfondi de la question », a indiqué le cabinet de M. Lapid, qui a promis de tenir les Égyptiens dûment informés.
Lapid et Sissi se sont entretenus au téléphone pour la première fois depuis que l’accession au poste de Premier ministre de Lapid.
Quelques jours avant l’appel, le quotidien Haaretz avait publié un article sur le charnier d’environ 80 soldats égyptiens situé dans les terres du kibboutz Nahshon.
Les soldats auraient été tués lors d’une bataille avec les troupes de Tsahal pendant la guerre israélo-arabe de 1967. Les autorités israéliennes les auraient ensuite enterrés dans une fosse de 20 mètres, selon l’article paru dans Haaretz.
Les habitants du kibboutz voisin se seraient plaint maintes reprises de la puanteur émanant de la tombe et l’un d’entre eux aurait parlé de l’affaire à la presse israélienne, mais la publication de son témoignage a été interdite par Tsahal. Le site est aujourd’hui le siège de l’attraction touristique Mini Israël, site de répliques de bâtiments emblématiques du pays.
Pendant leur conversation téléphonique, Sissi et Lapid ont parlé de l’importance régionale des liens bilatéraux de sécurité entre les nations, de la visite prochaine du président américain Joe Biden en Israël, en Cisjordanie et en Arabie saoudite, ainsi que de la nécessité d’apaiser les tensions avec les Palestiniens. Les deux hommes ont en outre discuté des moyens d’assurer la sécurité alimentaire régionale en raison des pénuries provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, selon le communiqué israélien.
Bien qu’Israël et l’Égypte aient signé un accord de paix en 1979, les relations sont restées glaciales jusqu’à un dégel plus récent ces dernières années. Les pays entretiennent des liens étroits en matière de sécurité et partagent des intérêts sécuritaires dans la bande de Gaza ainsi que dans le Sinaï et la Méditerranée orientale, mais la plupart des Égyptiens rejettent les liens avec Israël. Le Caire, comme Jérusalem, considère les dirigeants du Hamas de Gaza comme une menace sérieuse et a restreint le passage vers et depuis l’enclave.
Israël a commencé à exporter du gaz naturel vers l’Égypte, début 2020, marquant un moment historique pour les deux pays. Le mois dernier, Israël, l’Égypte et l’Union européenne ont signé au Caire un mémorandum d’entente qui permettra à Israël d’exporter son gaz naturel vers le bloc pour la première fois.