Lapid et Gantz : les menaces du Hezbollah pourraient conduire à une escalade
Le Premier ministre a déclaré qu'Israël souhaitait que le Liban soit un "voisin stable", mais que les actions du Hezbollah étaient "inacceptables"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le Premier ministre Yair Lapid et le ministre de la Défense Benny Gantz ont lancé mardi un avertissement sévère au Hezbollah, soutenu par l’Iran, un jour après que le groupe terroriste a vraisemblablement fait voler un drone au-dessus de la frontière avec Israël et une semaine après que son chef a menacé de faire la guerre à Israël.
Le Hezbollah a récemment intensifié sa rhétorique et ses actions dans le cadre d’un conflit frontalier, après qu’Israël a déplacé un navire de forage de gaz naturel dans son champ de Karish, que le Liban considère comme une zone contestée. Dans un geste des plus audacieux, le Hezbollah a envoyé quatre drones vers la plate-forme de Karish il y a environ trois semaines, qui ont tous été interceptés par Tsahal.
« Israël est préparé et prêt à agir contre toute menace. Nous ne cherchons pas à aller à la confrontation, mais quiconque tente de porter atteinte à notre souveraineté ou aux citoyens d’Israël découvrira très rapidement qu’il a commis une grave erreur », a déclaré Lapid lors d’une visite du Commandement du Nord de Tsahal et de la frontière libanaise.
Lundi, Tsahal a abattu un autre drone que le Hezbollah aurait fait voler au-dessus de la frontière.
La semaine dernière, le chef du groupe terroriste, Hassan Nasrallah, a averti que les drones envoyés sur le champ gazier de Karish n’étaient « que le début » et que son groupe entrerait en guerre au nom de ce champ.
« Le Liban et ses dirigeants sont bien conscients que s’ils choisissent la voie du feu, ils seront gravement brûlés et blessés », a déclaré Gantz selon des informations fournies par son bureau.

Au cours de la visite de mardi, Lapid et Gantz ont reçu un briefing des responsables de la sécurité, et ont tenu une évaluation de la situation à la frontière nord d’Israël.
« Israël s’intéresse au Liban en tant que voisin stable et prospère qui ne saurait être une plateforme pour le Hezbollah ni un outil iranien », a déclaré Lapid. « Les activités du Hezbollah mettent en danger le Liban, ses citoyens et leur bien-être. »
« Nous n’avons aucun intérêt à une éventuelle escalade. Mais l’agression du Hezbollah est inacceptable et pourrait conduire toute la région à une escalade inutile, en particulier lorsque le Liban a une réelle opportunité de développer ses ressources énergétiques », a-t-il déclaré.
« Israël agit et continuera d’agir contre toutes les branches terroristes iraniennes dans la région en particulier et de façon générale. L’Iran est le plus grand exportateur de terrorisme au monde. Nous agirons en notre nom, et en coopération avec d’autres pays de la région, afin d’empêcher l’Iran de saper la stabilité régionale », a ajouté Lapid.
Gantz a déclaré qu’Israël était « prêt à faire beaucoup pour que ses voisins prospèrent, et est prêt à agir pour protéger ses citoyens. »
« S’ils choisissent la voie de la stabilité, ils aideront les citoyens du Liban », a-t-il ajouté.

Le 2 juillet, l’armée israélienne a intercepté trois drones du Hezbollah qui se dirigeaient vers le champ de gaz de Karish. Le Hezbollah a confirmé avoir lancé les drones après avoir menacé le champ, qui se trouve dans une zone maritime que le Liban et Israël revendiquent tous deux. Lors d’un autre incident, le 29 juin, un drone lancé par le groupe terroriste a été abattu au-dessus des eaux libanaises.
Ces drones étaient « une production iranienne« , selon le Gantz.

Certains dirigeants libanais ont critiqué le groupe terroriste pour avoir lancé les drones, affirmant qu’il s’agissait d’une action inutilement risquée.
Selon un article publié lundi, Ali Hamieh, ministre libanais affilié au groupe terroriste Hezbollah, a exigé qu’Israël donne au Liban le contrôle d’un tunnel ferroviaire fermé depuis longtemps, qui part de la ville frontalière nord d’Israël de Rosh Hanikra et s’étend sur des centaines de mètres au Liban.
Les commentaires de Hamieh ont été perçus comme une tentative de torpiller les pourparlers entre Israël et le Liban visant à résoudre leur frontière maritime contestée et la question de savoir qui a des droits sur les champs de gaz offshore lucratifs.