Gantz: Les drones du Hezbollah lancés vers le champ gazier Karish étaient iraniens
Le ministre de la Défense a juré d'augmenter les financements et d'accélérer le développement de systèmes de défense antiaérienne laser, qu'il montrera à Biden lors de sa venue
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a déclaré jeudi que les drones lancés par le groupe terroriste libanais du Hezbollah en direction d’un champ de gaz offshore israélien étaient une production iranienne.
Samedi dernier, l’armée israélienne a intercepté trois drones du Hezbollah libanais qui se dirigeaient vers le champ de gaz de Karish. Le Hezbollah a confirmé être à l’origine du lancement des drones après avoir proféré des menaces à l’encontre du champ, qui se trouve dans une zone dont la propriété est revendiquée à la fois par Israël et le Liban.
Après l’incident, des pièces détachées des drones ont été récupérées et elles ont été examinées.
« Le Hezbollah a utilisé des drones produits en Iran lors de son opération contre le champ de gaz de Karish », a dit Gantz lors d’une conférence de presse en hébreu réunissant les journalistes militaires.
« Il faut le dire : le Hezbollah agit au nom de l’Iran et ses armes sont fabriquées par l’Iran, qu’elles soient fabriquées directement là-bas ou sur la base du savoir-faire acquis par le Hezbollah en Iran », a-t-il ajouté.
La conférence de presse a été donnée avant le déplacement attendu du président américain Joe Biden en Israël, en Cisjordanie et en Arabie saoudite, la semaine prochaine.
Au cours de sa visite qui aura lieu du 13 au 17 juillet, les systèmes de défense antiaérienne israéliens devraient être montrés à Biden – notamment le systèmes Arrow, celui de la Fronde de David, le système du Dôme de fer et les systèmes d’interception par laser à grande puissance qui sont encore en développement – sur un site d’exposition du ministère de la Défense sur la base aérienne Palmachim, a indiqué le ministère.
Cela fait plusieurs années que le ministère teste ce système de défense au laser, qui est parvenu à abattre des drones, des roquettes non-guidées et des missiles antitanks au cours d’une série d’essais qui s’est déroulée au mois de mars.
Le site d’information Walla a fait savoir que Jérusalem espérait établir un partenariat avec Washington sur ce projet, avec notamment des investissements américains qui pourraient aider à développer davantage et à déployer le système.
« Nous continuerons à accélérer le développement du laser, nous avons investi des centaines de millions dans cette initiative jusqu’à présent et j’ai l’intention d’apporter encore une nouvelle augmentation de budget très bientôt de manière à ce que les investissements dépassent le demi-milliard de shekels dans un avenir proche », a poursuivi Gantz.
D’autres médias ont suggéré qu’Israël avait l’intention de demander à Biden d’approuver la délivrance de ce système aux pays arabes alignés contre la menace iranienne – avec l’Arabie saoudite parmi eux.
Le système laser terrestre, qui est en cours de développement avec le fabricant d’armes israélien Rafael, n’est pas destiné à remplacer le Dôme de fer ou les autres systèmes de défense aérienne d’Israël, mais à les compléter, en abattant les petits projectiles et en laissant les plus gros pour les batteries de missiles plus robustes.
Des centaines de millions de shekels ont été alloués aux phases de développement finales et aux essais – le système sera alors installé sur la frontière de la bande de Gaza. Il est difficile de dire quand ce déploiement initial aura lieu.
Selon le ministère de la Défense, tant qu’il y a une source constante d’énergie pour le laser, il n’y a aucun risque de se trouver à court de munition. Les responsables ont salué une arme « qui change la donne » dans la bataille contre les attaques au missile.
L’inconvénient du système laser est son fonctionnement peu satisfaisant en cas de faible visibilité, si la couche nuageuse est importante ou s’il y a d’autres types d’intempéries, par exemple. Pour cette raison, le ministère a aussi l’intention d’installer le système sur des avions, ce qui aiderait à contourner cette limitation en plaçant le système au-dessus des nuages, même s’il faudra encore plusieurs années avant que ce soit réalisable, ont déclaré les officiels du ministère.
Le groupe terroriste libanais du Hezbollah serait en possession d’un arsenal d’environ 150 000 roquettes, missiles et obus de mortier qui, selon l’armée israélienne, pourraient être utilisés contre l’État juif dans une future guerre.
Les deux groupes terroristes les plus importants de la bande de Gaza, le Hamas et le Jihad islamique, détiendraient chacun des milliers de roquettes et d’obus de mortier, même après le lancement d’environ 4 000 projectiles contre Israël pendant la guerre qui avait eu lieu au mois de mai de l’année dernière.
Les responsables militaires israéliens disent avoir constaté une augmentation du nombre d’attaques au drone de la part de l’Iran, ces dernières années – des attaques qu’ils appellent dorénavant « le terrorisme au drone » de la république islamique.
Contre ces menaces et les autres, Israël a mis en place toute une gamme de système de défense antiaérienne – une gamme constituée du Dôme de fer qui s’attaque aux missiles à courte portée ; de la Fronde de David, qui intervient contre les projectiles à moyenne portée et les systèmes Arrow et Patriote, qui prennent en charge les missiles à longue portée.