L’armée lance un exercice simulant une guerre sur plusieurs fronts
Pendant l'entraînement "Main Ferme", qui durera deux semaines, l'armée de l'air se livrera à des simulations de frappe "stratégique" dans les profondeurs du territoire ennemi
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a lancé, lundi, un entraînement à grande échelle dans tout le pays qui durera deux semaines, simulant une guerre potentielle sur de multiples fronts.
Une source militaire a indiqué que lors de cet entraînement, l’armée de l’air simulera notamment des « frappes stratégiques » dans les profondeurs du territoire ennemi dans le cadre d’un scénario de guerre totale et que la marine, de son côté, mettra à l’épreuve ses actions offensives et défensives.
Tsahal a précisé que des soldats réservistes ou non, appartenant à presque toutes les unités, prendront part à cet exercice qui a été baptisé « Main Ferme ».
« Les forces relèveront des défis et elles devront répondre simultanément à des événements soudains survenant sur de multiples fronts », a noté l’armée.
Selon les militaires, cet exercice était prévu de longue date – ce qui signifie qu’il n’a pas été décidé suite aux récentes évaluations réalisées en matière sécuritaire.
L’armée a averti que les forces de sécurité et les avions survolant le territoire seraient bien plus nombreux que d’habitude pendant toute la durée de l’entraînement.
L’année dernière, Tsahal avait organisé son exercice le plus important depuis des décennies. Les « Chariots de feu » – c’est le nom qui avait été donné à cet entraînement exceptionnel – s’étaient focalisés sur des événements soudains éclatant sur de multiples fronts au même moment tout en mettant tout particulièrement en exergue des combats contre le Hezbollah au Liban, le groupe terroriste soutenu par l’Iran.
L’exercice qui vient de débuter survient alors que le chef d’état-major, Herzi Halevi, a déclaré, mardi dernier, que des « développements négatifs » pouvaient potentiellement se produire au regard des avancées du programme nucléaire iranien – des développements susceptibles de pousser Israël à réagir.
Pendant son discours prononcé lors d’une conférence à Herzliya, Halevi avait déclaré que les capacités israéliennes contre l’Iran « sont bonnes… Nous devons les renforcer davantage afin de pouvoir mener une large campagne » contre la république islamique.
Il avait ajouté qu’une guerre potentielle contre l’Iran ne serait pas menée de la même manière qu’une bataille sur un seul théâtre. « Avec un jeu qui nous oppose à cinq joueurs, la force de notre puissance sera plus grande », avait-il dit.
Israël exerce des pressions sur les États-Unis afin qu’ils se préparent à la possibilité d’une action militaire dans le but d’empêcher l’Iran de se doter d’une arme atomique. Le président américain Joe Biden a indiqué qu’il était prêt à utiliser la force militaire si nécessaire mais qu’il préférait épuiser d’abord toutes les voies diplomatiques.
Au vu de l’absence de progrès concernant une réintégration de l’Iran dans l’accord nucléaire de 2015 qui avait été conclu avec les puissances mondiales, l’armée a néanmoins accru ses efforts, depuis deux ans, visant à mettre en place une menace militaire crédible contre les sites nucléaires de l’Iran.
Pendant l’exercice des « Chariots de feu », l’année dernière, des dizaines d’avions de chasse israéliens avaient fait des manœuvres en mer Méditerranée, simulant des frappes contre les structures nucléaires du régime de Téhéran.