L’armée sanctionne un soldat qui a mélangé lait et viande dans le même frigo
Un député du parti Yisrael Beytenu a dénoncé la sanction contre un soldat qui a mélangé fromage et viande dans un frigo : "Nous allons avoir l'armée de défense de la loi juive".

Un soldat de l’armée israélienne a été consigné dans une base militaire durant un week-end comme punition pour avoir mis des produits laitiers et de la viande dans le même réfrigérateur.
Selon la Douzième chaîne, il a mis du fromage et de la charcuterie sur la même étagère dans un réfrigérateur de sa base.
En vertu des lois alimentaires juives, respectées par Tsahal, il est interdit de mélanger la viande et des produits laitiers.
Dans un communiqué sur le confinement du soldat, un membre du Corps blindé, l’armée israélienne a déclaré qu’il avait contrevenu aux règles de la base, bien qu’il en avait connaissance.
Un député du parti Yisrael Beytenu a condamné samedi la sanction infligée par l’armée au soldat, mettant en garde contre d’autres restrictions religieuses pour les soldats.
« Aujourd’hui, ils interdisent de mettre du lait et de la viande dans le même réfrigérateur. Demain, ils interdiront aux filles de s’enrôler dans l’armée. Après demain, nous deviendrons l’armée pour la défense de la loi juive », a écrit Evgeny Sova sur Facebook.
« Il faut arrêter ça rapidement », a-t-il ajouté.

Sova, ancien journaliste russophone, a déclaré avoir pris contact avec le bureau du chef d’état-major de l’armée au sujet de l’incident mais n’a toujours pas reçu de réponse.
Les derniers chiffres relatifs à l’incarcération des soldats ont été publiés la semaine dernière, indiquant que quelque 10 000 soldats israéliens, soit environ un militaire sur 15, ont fait un séjour dans une prison militaire l’année passée.
L’avocat en chef de la défense militaire, Ran Cohen, dont l’unité représente les soldats en jugement, a déclaré que la pratique consistant à laisser le jugement et la punition à la discrétion des commandants pour les infractions mineures donne beaucoup trop de pouvoir aux officiers, qui utilisent la prison « comme choix par défaut plutôt que comme ultime recours » et réclame une remise en question du système.
Yisrael Beytenu, un parti laïc de droite qui reçoit une grande partie de son soutien des immigrés russophones, a fait des questions religieuses et de l’Etat un élément central de sa campagne pour les élections à la Knesset du 17 septembre.
Des élections ont été convoquées après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne soit pas parvenu à former un gouvernement après les élections nationales d’avril, un échec dont il accuse Yisrael Beytenu et son chef Avigdor Liberman car sans les cinq sièges dup arti, il manquait un siège au Premier ministre pour lui permettre de former une majorité gouvernementale.
Tandis que Liberman invoquait une litanie de raisons pour son refus de rejoindre le gouvernement proposé par Netanyahu, le principal point de discorde était son appel à l’adoption d’un projet de loi rédigé par le ministère de la Défense réglementant les exemptions au service militaire des étudiants de yeshiva.
Les partis ultra-orthodoxes, qui ont constitué un élément clé des coalitions gouvernementales de Netanyahu, ont rejeté la demande de Liberman d’adopter la loi sans changement.

Samedi également, Eli Avidar, député Yisrael Beytenu, a dénoncé ce qu’il a dit être un manque d’opposition efficace à Netanyahu à la Knesset.
« Il n’y a pas d’opposition à la Knesset. Netanyahu n’a pas d’opposition au Likud, mes amis là-bas n’ouvrent pas la bouche. Il n’a pas d’opposition à droite, ni dans les partis sionistes religieux, ni dans le parti [d’opposition] Kakhol lavan », a déclaré Avidar lors d’un événement dans la banlieue de Holon, à Tel Aviv.
« [Kakhol lavan] a obtenu 35 sièges, est entré à la Knesset et s’est installé dans [ses] sacs de couchage », a-t-il ajouté.

Avidar a déclaré qu’à cause de ce manque de réaction, « Netanyahu peut promettre le ciel et la terre aux ultra-orthodoxes ».
« Si le public savait ce qu’il a promis aux partis ultra-orthodoxes, il serait en état de choc », a déclaré le député de Yisrael Beytenu.
Avidar n’a pas dit quelles étaient ces promesses, mais plus tôt ce mois-ci, la Treizième chaîne a rapporté que Netanyahu avait accepté une demande des ultra-orthodoxes visant à autoriser une séparation des sexes dans les espaces publics.
En réponse à ces informations, le parti du Likud de Netanyahu a déclaré que la question n’avait pas été réglée et que le Premier ministre avait cherché à assouplir les exigences des factions ultra-orthodoxes et sionistes religieuses en matière de religion et d’Etat pendant les négociations de coalition.