Lars Faaborg-Andersen : « l’UE perd patience avec les colonies »
L'Espagne et l'Italie ont émis des avertissements contre les liens commerciaux avec la Cisjordanie, tandis que l'ambassadeur de l'UE met en garde que d'autres pays suivront ces exemples
L’ambassadeur de l’Union européenne en Israël, Lars Faaborg-Andersen, a mis en garde une fois de plus sur l’idée que les Etats européens sont en train de « perdre patience » avec la croissance continue des implantations juives en Cisjordanie.
Le commentaire est survenu vendredi, après que l’Espagne et l’Italie ont rejoint la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni dans la mise en garde de leurs citoyens contre un engagement dans des relations commerciales avec les implantations de Cisjordanie.
La France a émis une déclaration similaire le 24 juin, alors que les bureaux à l’étranger de l’Allemagne et la Grande-Bretagne l’ont fait il y a plusieurs mois.
« Ces avertissements ne nous surprennent pas », a déclaré Faaborg-Andersen aux journalistes lors d’un événement à Genève vendredi.
« Les États [de l’UE] sont en train de perdre patience quand il s’agit de la construction continue dans les colonies, et si la tendance se poursuit, plusieurs pays se joindront à ces mises en garde contre les entreprises opérant sur la Ligne verte », a-t-il averti, selon le média israélien NRG.
Le ministère espagnol des Affaires étrangères, qui a posté l’avertissement sur son site Internet jeudi cite la politique de l’Union européenne comme une politique qui considère les implantations israéliennes comme illégales en Cisjordanie, à Jérusalem Est et dans le Golan. Ces implantations « constituent un obstacle à la paix » au conflit israélo-palestinien et à la solution à deux Etats, pouvait-on lire dans le communiqué.
« Les acheteurs et les investisseurs potentiels doivent savoir que l’avenir d’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens, ou entre Israël et la Syrie pourrait avoir des conséquences à la fois pour les biens acquis et pour les activités économiques promues dans lesdits établissements, » pouvait-on lire dans la déclaration émise par l’Espagne. « En cas de litige, il pourrait être très difficile pour les États membres de garantir la protection de leurs intérêts. »
Un fonctionnaire diplomatique israélien a ignoré les mises en garde vendredi les qualifiant de « déclaration politique déguisée en juridique, et en tant que tel qui ne fait que reprendre les anciennes et bien connues positions européennes », selon le site NRG.