Israël en guerre - Jour 502

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Le chef de l’armée de l’époque était opposé à l’opération d’Entebbe

Des documents déclassifiés révèlent que Motta Gur pensait qu’il valait mieux garder « l'imagination » pour écrire de la fiction

Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

Retour des otages après l'opération Entebbe, avec Michel Bacos marchant sur la passerelle, à gauche, le 4 juillet 1976. (Crédit : Archives de l'armée israélienne)
Retour des otages après l'opération Entebbe, avec Michel Bacos marchant sur la passerelle, à gauche, le 4 juillet 1976. (Crédit : Archives de l'armée israélienne)

La Deuxième chaîne a publié lundi les retranscriptions déclassifiées de l’évaluation préliminaire de l’opération Entebbe de 1976. Le chef d’état-major, Motta Gur, était initialement opposé à cette opération et l’a fait vivement savoir. Il appuie son refus sur un manque de renseignements.

Lors de la conversation entre le ministre de la Défense, Shimon Peres, et des responsables militaires en préparation de l’opération, les responsables n’étaient pas d’accord sur ses chances de réussite. Ils craignaient une possibilité de fuite des informations et ont évoqué l’impossibilité qu’un agent du Mossad puisse infiltrer les forces ougandaises et réunir des informations.

Pendant le débat, Gur a affirmé que la campagne
n’était « pas un jeu d’enfant » et il ajoute que « s’il n’y pas de renseignements militaires au sujet de la mission, il n’y aura pas de mission. Il y a des risques que nous prenons et des risques que nous ne prenons pas », continue-t-il.

« Si vous lisez mes livres, vous verrez que j’ai autant d’imagination que n’importe qui d’autre, [mais] je le [réserve] pour mes chiens, et non pour l’armée », ajoute-t-il. Il fait référence au roman dont il est l’auteur Azeet, Paratrooper Dog [Azeet, le Chien parachutiste].

Cependant, l’ancien chef d’état-major précise que si les négociations diplomatiques pour libérer les otages échouaient (ce qui est arrivé), « le niveau de risque que j’accepterais de prendre changera – c’est une autre histoire ».

Au regard des détails révélés, il est impossible de savoir précisément quand cette conversation a eu lieu, et si les forces israéliennes ont fini par réussir à réunir suffisamment d’informations pour obtenir l’approbation de Gur, ou si l’échec des négociations l’a obligé à mettre en place l’opération.

Dans la retranscription, le commandant de l’armée de l’air, Benny Peled, souligne que l’une des lacunes du plan proposé est le problème des fuites d’informations possibles.

« Nous ne savons pas à quel point nous sommes sensibles aux fuites – à la minute où ils [les Ougandais] reçoivent l’alerte, l’opération échouera », déclare Peled.

« Ils vont envoyer quelques camions et ça sera la fin. Une autre source d’incertitude est la manière dont les Ougandais vont répondre à une force hostile ».

Lorsque Peres lui demande de donner une estimation sur les chances de succès, Peled répond : « Sans fuite, je lui donne 80 % de réussite. Avec une fuite, même pas 1 % ».

A ce moment, Dan Shomron, le commandant des brigades des parachutistes et de l’infanterie, est intervenu pour indiquer que pour lui les chances de succès s’élevaient à près de 100 %, alors que le chef des renseignements de l’armée de l’air, Rafi Bar-Lev, a pondéré les propos de Shomron, en précisant que les probabilités s’élevaient plutôt à 70 %.

Peres s’est alors interrogé sur la possibilité que les agents israéliens puissent s’infiltrer en Ouganda et réunir des informations. « Est-ce que le gars du Mossad est sur le terrain ? », demande-t-il. Le commandant Yekutiel ‘Kuti’ Adam lui a répondu qu’il était improbable qu’un agent puisse s’infiltrer car « ils ne laissent pas beaucoup de blancs rentrer » et ajoute « qu’il n’y a aucun renseignement ».

Peres est resté prudent tout au long de la conversation, affirmant qu’il ne prendrait aucune décision qui irait à l’encontre des recommandations du chef de l’état-major. Il précise aussi qu’il s’inquiète du fait que les risques soient plus élevés que les avantages qu’il pourrait retirer de cette opération.

« Si nous intervenons militairement, personne nous comprendra, mais tout le monde nous respectera – si nous réussissons », précise Peres. « La question est de connaître les chances de réussite [de cette opération] ».

Israël a lancé son action militaire de secours le 4 juillet 1976, pour récupérer les 100 otages – pour la plupart Israéliens – retenus en Ouganda après le détournement d’un avion Air France. Cinq Israéliens ont été tués pendant l’opération, dont Yoni Netanyahu, le frère de l’actuel Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

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