Le contenu de l’habitation de Yehonatan Geffen offert à des villages palestiniens
Shira Geffen, la fille du chanteur, affirme que ce geste est un message adressé aux habitants de Masafer Yatta, menacés d'expulsion par Tsahal - celui qu'ils "ne sont pas ignorés"
Le contenu de la maison de Yehonatan Geffen, star israélienne de la littérature et de la musique qui est décédée en avril, a été offert par sa fille à des villages palestiniens situés sur les collines du sud de Hébron, dont les habitants sont menacés d’expulsion.
Shira Geffen a déclaré à Yedioth Ahronoth dans un article publié mercredi qu’en vidant la maison de son père, elle avait décidé de donner un camion rempli d’objets à Masafer Yatta, un groupe de hameaux où vivent plus de 1 000 Palestiniens qui risquent d’être expulsés prochainement, Tsahal ayant désigné ce secteur comme zone d’entraînement militaire.
Breaking the Silence, une organisation qui recueille et diffuse des témoignages, pour la plupart anonymes, d’anciens soldats israéliens sur les violations présumées faites aux droits de l’homme qui sont commises à l’encontre des Palestiniens, a facilité ce don.
« Je ne sais pas ce que peuvent ressentir ces gens qui sont sur le point d’être expulsés de chez eux par un régime militaire étranger, je ne sais pas s’ils trouveront un usage à ces objets, mais pour moi, ce geste a pour but de leur faire savoir qu’ils ne sont pas ignorés », a déclaré Geffen au journal.
Lors des funérailles de son père, Shira Geffen portait un T-shirt sur lequel était écrit « Pas de démocratie sous occupation », en référence au contrôle exercé par Israël sur la Cisjordanie.
L’ordre d’expulsion de Masafer Yatta avait été confirmé en mai dernier par la Cour suprême d’Israël, après une bataille juridique qui aura duré vingt ans. La plupart des habitants de la région sont restés sur place depuis cette décision, même si l’armée israélienne procède régulièrement à des démolitions.
Masafer Yatta est composé de huit hameaux qui se trouvent dans les 60 % de la Cisjordanie connus sous le nom de zone C, où Tsahal exerce un contrôle total en vertu des accords de paix provisoires conclus avec les Palestiniens dans les années 1990. Les structures palestiniennes construites sans permis militaire – des permis qui sont impossibles à obtenir, d’après les habitants – sont menacées de démolition.
La communauté internationale a condamné ces mesures.