Le gouvernement annonce l’octroi de fonds pour un second institut médico-légal
Abu Kabir est débordé ; Il existait des projets d'extension avant le 7 octobre, mais l'urgence s'est imposée suite au massacre et aux erreurs médico-légales
Le gouvernement a autorisé l’allocation de fonds pour la construction d’un nouvel institut médico-légal, afin de soulager la charge de travail de l’Institut national de médecine légale d’Abu Kabir, a rapporté dimanche le radiodiffuseur public Kan.
L’institut Abu Kabir – le seul en Israël, à Jaffa – n’a pas pu traiter la majorité des victimes du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre dernier, et la plupart des corps ont été transférés au siège du rabbinat de l’armée israélienne, dans la base de la Choura, près de Ramle.
Le 7 octobre, près de 3 000 terroristes venus de Gaza sous la conduite du Hamas ont envahi Israël, pour tuer près de 1 200 personnes, essentiellement des civils, et faire plus de 240 otages de tous âges, le tout dans une débauche de violences sexuelles à grande échelle.
Le grand nombre des corps et leur manipulation dans des installations – celles du rabbinat – non conçues pour de telles analyses n’ont pas permis aux autorités médico-légales de réunir les preuves de tous les viols et atrocités commis par les terroristes, ce qui pourrait rendre difficile le dépôt de plaintes pour ces crimes.
Avant le 7 octobre déjà, l’institut Abu Kabir, en sous-effectif, croulait sous sa charge de travail. Après le massacre, les effectifs ont été renforcés par l’arrivée de plusieurs bénévoles et de conscrits.
Dès 2019, le quotidien économique Calcalist indiquait que le vice-ministre de la Santé de l’époque, Yaakov Litzman, avait décidé de créer un second institut de médecine légale, dans le cadre d’un projet global en vertu duquel l’institut existant aurait migré vers l’hôpital Shamir (anciennement Assaf Harofeh), à Tzrifin. L’institut Abu Kabir fonctionne sous les auspices du Centre médical Shamir depuis 2004.
La semaine dernière, le ministère de la Santé a fait savoir que les ministères de la Santé et des Finances souhaitaient poursuivre le transfert de l’actuel institut dans les locaux de l’hôpital Shamir et allouaient des fonds pour résoudre les problèmes de sous-effectif de l’institut. Cette déclaration ne fait aucunement mention de la création d’un nouvel institut.
Le ministre de la Santé, Uriel Buso, a expliqué que la guerre à Gaza avait conduit le gouvernement à revoir ses priorités. Entre autres choses, a-t-il dit, le renforcement de l’Institut national de médecine légale s’est imposé comme « une obligation pressante, qui ne saurait être reportée ».
L’Institut national de médecine légale (Abu Kabir) a été ouvert en 1955 et a fonctionné sous les auspices de la police israélienne avant de passer sous la responsabilité de la faculté de médecine de l’Université de Tel Aviv, et enfin celle de l’hôpital Shamir. C’est l’unique institut en Israël habilité à pratiquer des autopsies médico-légales sur des personnes décédées brutalement, qui joue donc un rôle dans la détection et la preuve des actes criminels.