Le Hamas revendique l’attaque meurtrière d’Ariel
Le groupe terroriste de Gaza, qui salue souvent et revendique peu les attentats commis contre des Israéliens, a noté que ce ne serait "pas la dernière"

Initiative rare : l’aile militaire du Hamas a revendiqué la responsabilité, lundi, d’une attaque à l’arme à feu meurtrière qui a fait un mort – un gardien de sécurité israélien – à l’entrée de l’implantation d’Ariel, en Cisjordanie, vendredi soir.
« Cette attaque entre dans le cadre d’une série de ripostes suite à la profanation de la mosquée al-Aqsa et aux agressions commises à son encontre », ont indiqué les brigades Ezzedine al-Qassam dans un communiqué.
Seize Israéliens ont été tués dans une vague meurtrière d’attentats terroristes depuis la mi-mars. Les responsables du Hamas ont encouragé et salué ces attaques, mais c’est la première fois que le groupe en revendique une.
Cet attentat « héroïque et valeureux ne sera pas le dernier, avec l’aide de Dieu », ont ajouté les brigades.
L’aile militaire du Hamas n’a que rarement revendiqué la responsabilité d’attentats au cours des dernières années. Même lorsque des membres reconnus du Hamas ont pu commettre des attaques – comme cela avait été le cas, par exemple, d’un enseignant originaire de Jérusalem-Est qui avait tué un Israélien dans la Vieille Ville, au mois de janvier dernier –, l’organisation salue les meurtres sans pour autant s’en attribuer la responsabilité.
Une vidéo qui avait circulé sur les réseaux sociaux après l’attaque avait semblé indiquer que les brigades des martyrs d’al-Aqsa – un ensemble de groupes armés plus ou moins affiliés au Fatah, le principal adversaire du Hamas – avaient revendiqué l’attentat perpétré aux abords d’Ariel. Cette revendication n’avait toutefois pas pu être confirmée, les brigades des martyrs d’al-Aqsa n’ayant aucun canal de communication officiel.
Deux Palestiniens — Yousef Assi, 21 ans et Yahya Marei, 20 ans — ont été arrêtés par les forces israéliennes en lien avec l’attaque dans la journée de samedi. Ils sont originaires de la ville de Qarawat Bani Hassan, dans le nord de la Cisjordanie. Le Hamas a fait savoir, lundi soir, que les deux jeunes Palestiniens appartenaient aux brigades Ezzedine al-Qassam.

« Les brigades al-Qassam veulent faire part de leur fierté face à ces combattants, face à ces fils bénis d’al-Qassam en Cisjordanie occupée, qui brandissent encore et toujours ‘le sabre de Jérusalem' », a indiqué le groupe terroriste, faisant référence au nom donné par le Hamas au conflit qui l’avait opposé à l’État juif au mois de mai 2021.
De son côté, la victime de l’attaque de vendredi, Vyacheslav Golev, un gardien de sécurité âgé de 23 ans, a été inhumée dimanche à Beit Shemesh, dans le centre d’Israël. Golev est mort en tentant de protéger de son corps sa fiancée, Victoria Fligelman, qui travaillait avec lui au poste de garde pris d’assaut par les terroristes.

« Il a toujours défendu tout le monde, que ce soit ses frères et sœurs, ses amis, tous ceux qu’il connaissait. Si quelque chose arrivait, il était toujours le premier à les défendre », a déclaré Daniel Zilbergstein, l’un des amis d’enfance de Golev, devant les caméras de la Douzième chaîne.
Les tensions entre Israël et les Palestiniens se sont fortement intensifiées ces dernières semaines. La vague meurtrière de terrorisme contre des civils israéliens a amené les forces de sécurité israéliennes à renforcer leurs activités en Cisjordanie pour réprimer cette spirale de violence.
Les affrontements qui ont accompagné ces raids israéliens ont fait plusieurs morts du côté palestinien. Un grand nombre d’entre eux étaient des combattants ou des membres de groupes terroristes mais d’autres – comme une femme malvoyante qui a été tuée dans une ville située près de Bethléem, début avril – semblent avoir été des civils non-armés.
Par ailleurs, des émeutiers palestiniens se sont heurtés à la police israélienne sur le mont du Temple à Jérusalem, où se trouve la mosquée al-Aqsa. Les Palestiniens ont jeté des pierres sur les agents qui ont riposté à l’aide de balles en caoutchouc, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène, faisant des centaines de blessés.
Les scènes de violences sur ce lieu saint – le site le plus saint du judaïsme et le troisième sanctuaire le plus sacré de l’Islam – ont laissé craindre une nouvelle guerre entre l’État juif et les Palestiniens. Mais hormis quelques tirs sporadiques de roquettes depuis Gaza, à la mi-avril, la situation ne s’est pas détériorée pour le moment.
Samedi après-midi, le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a prononcé un discours menaçant Israël. Il a aussi exhorté les Palestiniens de Cisjordanie à commettre des attentats terroristes.

« Notre peuple en Cisjordanie, la jeunesse de Cisjordanie, n’attend la décision de personne ! La réussite exceptionnelle des actions individuelles a été prouvée », a déclaré Sinwar dans une allocution qui a duré une heure.
Il a expliqué que toute nouvelle « violation » de la mosquée al-Aqsa entraînerait des attentats contre des synagogues, dans le monde entier.
« Ceux qui prendront la décision de laisser les mêmes images se produire devant nos yeux – prendront la décision de permettre que des milliers de synagogues et de temple juifs soient profanés dans le monde entier », a continué Sinwar.