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Le Hezbollah évalue à 4 000 le nombre de ses terroristes tués au cours de la guerre

Ce décompte correspond à peu près au nombre de terroristes que Tsahal affirme avoir éliminés et indique que la proportion de civils tués est beaucoup plus faible qu'à Gaza

Des personnes assistant aux funérailles de personnes enveloppées dans des drapeaux du Hezbollah et du Liban, à Haouch al-Rafqa, dans la plaine de la Békaa, au Liban,  le 12 novembre 2024. (Crédit : Nidal Solh/AFP)
Des personnes assistant aux funérailles de personnes enveloppées dans des drapeaux du Hezbollah et du Liban, à Haouch al-Rafqa, dans la plaine de la Békaa, au Liban, le 12 novembre 2024. (Crédit : Nidal Solh/AFP)

Le Hezbollah estime à 4 000 le nombre de ses terroristes tués par Israël au cours de l’année écoulée, ont indiqué des sources cette semaine, alors que le groupe terroriste chiite libanais cherche à entamer le processus d’enterrement de ses morts et de regroupement à la suite de l’accord de cessez-le-feu au Liban.

Trois sources au fait des opérations du Hezbollah ont déclaré à Reuters que le groupe terroriste chiite libanais estime que plusieurs milliers de personnes ont été tuées au cours des quatorze mois écoulés depuis le début des ripostes israéliennes aux tirs transfrontaliers du groupe le 8 octobre 2023. La grande majorité d’entre elles a été tuée au cours des deux derniers mois d’intensification des combats. Les sources ont cité des estimations internes inédites.

Cette estimation dépasse de loin les chiffres publiés par le Hezbollah, mais se rapproche du bilan annoncé par Israël. Elle pourrait donner une idée de la mesure dans laquelle Israël a pu endommager le mandataire iranien, dont la direction a été largement décapitée et l’arsenal de roquettes considérablement réduit, selon les autorités.

Ce chiffre pourrait également indiquer que le nombre de civils tués dans les combats est relativement faible, ce qui contraste fortement avec le nombre élevé de civils revendiqué par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.

Selon les chiffres publiés mardi par le ministère libanais de la Santé, 3 823 personnes auraient été tuées dans des actions israéliennes depuis le 8 octobre 2023, sans faire de distinction entre civils et terroristes.

Selon l’une des sources, le groupe terroriste soutenu par l’Iran pourrait avoir perdu jusqu’à 4 000 éléments, soit plus de dix fois le nombre de personnes tuées lors de la guerre l’ayant opposé à Israël en 2006 et qui avait duré un mois.

Des partisans du Hezbollah posant près d’une rampe de lancement de missiles détruitz à la suite d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entré en vigueur le 27 novembre 2024, à Kfar Tebnit, au Liban. (Crédit : Mohammed Zaatari/AP)

L’armée israélienne a estimé que ses troupes ont éliminé quelque 3 000 terroristes du Hezbollah. Une centaine d’éléments d’autres groupes terroristes auraient également été tués au Liban.

D’octobre 2023 à septembre 2024, le Hezbollah a nommé 521 éléments tués par Israël au cours des combats, principalement au Liban, mais aussi en Syrie, où le groupe terroriste chiite libanais maintient une voie d’approvisionnement en armes en provenance d’Iran, son protecteur.

Lorsqu’Israël a lancé une campagne intensifiée contre le Hezbollah à la fin du mois de septembre, le groupe terroriste a cessé de fournir des mises à jour régulières.

Le chef du groupe terroriste chiite libanais, Hassan Nasrallah, aujourd’hui décédé, s’était targué d’avoir à sa disposition 100 000 terroristes, mais le nombre réel se situerait entre 25 000 et 50 000.

Des personnes rassemblées alors que des secouristes fouillent les décombres d’un bâtiment rasé, suite à une frappe aérienne israélienne qui a visé le quartier de Basta, à Beyrouth, le 23 novembre 2024. (Crédit : Fadel Itani/AFP)

Selon les responsables militaires israéliens, le réseau de roquettes du Hezbollah, autrefois redoutable, a été réduit de 80 % et sa batterie de drones n’est plus que de 30 % de celle d’avant la guerre.

Depuis le 8 octobre 2023, les attaques du Hezbollah contre Israël ont causé la mort de 45 civils israéliens. En outre, 76 soldats et réservistes de l’armée israélienne ont perdu la vie lors d’affrontements transfrontaliers et de l’opération terrestre lancée dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.

Israël a considérablement intensifié ses frappes de représailles en septembre, après environ un an d’attaques transfrontalières quotidiennes du Hezbollah à la roquette et au drone. Le groupe terroriste chiite libanais a commencé ces attaques quelques heures seulement après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, soutenu par l’Iran.

Les frappes aériennes israéliennes ont tué la quasi-totalité des chefs des branches armée et politique du Hezbollah, puis une incursion terrestre a démantelé une grande partie de l’infrastructure du groupe terroriste dans tout le sud du Liban.

L’opération a été lancée dans le but d’assurer le retour de 60 000 personnes évacuées de leurs maisons dans le nord d’Israël en raison des attaques du Hezbollah et des craintes qu’il ne mène une invasion similaire à l’assaut du Hamas sur le sud du pays depuis la bande de Gaza. Lors de ces massacres, plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été prises en otage à Gaza.

Selon les autorités sanitaires libanaises, le bilan des combats s’élève à 717 femmes et 243 mineurs, dont la grande majorité est supposée être des civils.

À Gaza, où les autorités sanitaires sont contrôlées par le Hamas, les responsables affirment que plus de 42 000 personnes auraient été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent, bien que ce bilan ne puisse être vérifié et qu’il ne fasse pas de distinction entre les civils et les terroristes.

Israël affirme avoir tué 18 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023. Dans son discours annonçant la trêve, Netanyahu évoquait le chiffre de 20 000 terroristes tués.

Des Palestiniens marchant à proximité de maisons détruites lors d’une opération militaire israélienne dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 novembre 2024. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Israël est soumis à une forte pression internationale en raison du nombre élevé de victimes civiles présumées à Gaza, mais le pays insiste sur le fait qu’il cherche à minimiser le nombre de victimes civiles.

Il souligne que le Hamas viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités terroristes, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Bien qu’Israël ait également accusé le Hezbollah d’utiliser les villages frontaliers pour y stocker des armes et fomenter des attaques contre Israël, de nombreux Libanais ont pu fuir les combats pour se réfugier dans les régions du nord. À Gaza, l’exiguïté de l’enclave a maintenu les civils à proximité des combats, même si Israël a mis en place des zones humanitaires sûres. Israël a également accusé le Hamas de dissimuler des terroristes et des armes à l’intérieur ou à proximité des zones de sécurité.

D’après un haut fonctionnaire américain, le Hezbollah serait « extrêmement affaibli » sur les plans armé et politique.

Des Libanais portant un cadavre récupéré sous les décombres d’une maison détruite dans le village d’Ainata, au sud-Liban, à la suite du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre 2024. (Crédit : Hussein Malla/AP)

Un diplomate occidental a fait écho à cette évaluation, affirmant qu’Israël avait le dessus et avait presque dicté les termes de son retrait.

Avec l’entrée en vigueur du cessez-le-feu mercredi, l’agenda du Hezbollah comprend le rétablissement complet de sa structure organisationnelle, l’analyse des failles de sécurité ayant permis à Israël de porter de nombreux coups douloureux, ainsi que l’examen de l’année écoulée, notamment des erreurs commises en sous-estimant les capacités technologiques d’Israël, ont indiqué trois autres sources au fait des réflexions du groupe terroriste chiite libanais.

Le Hezbollah sort ébranlé des combats, ses dirigeants étant encore sous le choc de l’élimination de son chef Nasrallah. Ses partisans se retrouvent massivement sans abri à la suite du bombardement des sites du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth et de la destruction de villages entiers dans le sud-Liban, où le groupe terroriste chiite libanais s’était retranché pour attaquer de l’autre côté de la frontière et lutter contre les troupes terrestres israéliennes déployées dans le sud du pays.

Selon des chiffres récents publiés par l’ONU citant des données du gouvernement libanais, plus de 1,4 million de personnes, soit près d’un quart de la population libanaise, auraient fui leur domicile depuis que le Hezbollah a lancé les hostilités contre Israël le 8 octobre 2023.

Des habitants déplacés, certains portant un drapeau du Hezbollah, retournant à Dahiyeh, à Beyrouth, au Liban, après un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entré en vigueur le 27 novembre 2024. (Crédit : Bilal Hussein/AP)

La Banque mondiale a estimé, dans une première évaluation, le coût des dégâts et des pertes pour le Liban à 8,5 milliards de dollars, une somme qui dépasse les capacités du gouvernement, toujours marqué par les conséquences d’un effondrement financier catastrophique survenu il y a cinq ans. Les pertes directes subies par Israël en raison des milliers d’attaques de roquette et de drone ont été estimées à environ 1 milliard de dollars.

En 2006, le Qatar, le Koweït et l’Arabie saoudite, pays du Golfe, avaient contribué à payer les 5 milliards de dollars nécessaires à la reconstruction du Liban, ce qui était la dernière fois qu’Hezbollah et Israël entraient en guerre. Mais rien n’indique que ces États arabes sunnites soient prêts à renouveler cet effort.

L’Iran, qui a créé le Hezbollah en 1982, a promis d’apporter son aide à la reconstruction. Les coûts sont immenses : la Banque mondiale estime à 2,8 milliards de dollars les dégâts subis par les habitations au Liban, dont
99 000 ont été partiellement ou totalement détruites.

Le groupe terroriste chiite libanais n’a pas encore répondu à une demande de commentaire détaillée à ce sujet. Le ministère iranien des Affaires étrangères n’a pas non plus répondu à une demande de commentaire.

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