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Le Labour assouplit sa propre définition de l’antisémitisme

Le Board of Deputies a fustigé la décision du parti d'abandonner des points présents dans la définition nationale, notamment l'affirmation du "projet raciste" d'Israël

Jeremy Corbyn, chef du Parti travailliste britannique, lors d'un rassemblement à Glasgow, en Écosse, le 28 mai 2017 (Crédit : AFP / Andy Buchanan)
Jeremy Corbyn, chef du Parti travailliste britannique, lors d'un rassemblement à Glasgow, en Écosse, le 28 mai 2017 (Crédit : AFP / Andy Buchanan)

Le parti britannique du Labour a adopté une définition de l’antisémitisme plus laxiste que celle utilisée par la branche exécutive du pays.

La définition du Labour, telle qu’elle a été rapportée jeudi par la station de radio LBC, est basée sur celle qui a été adoptée par l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance) et depuis par plusieurs pays, notamment le Royaume-Uni, l’Allemagne et cinq autres de l’Union européenne, ainsi que par l’UE.

Mais le Labour a exclu au moins quatre points présents dans la décision originale, notamment le fait d’accuser les Juifs d’afficher « plus de loyauté » envers Israël, d’appliquer une politique « deux poids, deux mesures » concernant Israël, de clamer que l’existence d’Israël est un « projet raciste », et de comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis.

« Le Labour exige maintenant de ses membres un niveau moindre d’antiracisme que ne l’exige la loi », a commenté le chroniqueur du Guardian Jonathan Freedland sur Twitter. Il a noté que les services des procureurs britanniques utilisent une définition identique à celle de l’IHRA.

Le Labour, sous la direction de Jeremy Corbyn, un politicien d’extrême-gauche qui a désigné le Hezbollah et le Hamas comme étant « ses amis » et qui lutte contre des voix qui l’accusent de nourrir des sentiments antisémites, est scruté par les médias en raison de la rhétorique antisémite employée par ses membres. En 2016, une commission interparlementaire a accusé le Labour de créer un « espace sécure pour ceux dont les attitudes envers les Juifs sont exécrables ».

Au mois de mai, Jonathan Arkush, alors président du Board of Deputies des Juifs britanniques, avait affirmé que Corbyn avait des « points de vue antisémites » qui pourraient amener les Juifs du pays à quitter le pays s’il devait devenir Premier ministre. Arkush avait cité la défense, en 2013, d’une fresque antisémite par Corbyn, entre autres.

Corbyn a maintenu que le parti travailliste ne tolérerait pas une rhétorique raciste parmi ses membres. Des douzaines de personnes ont été expulsées en raison de déclarations antisémites. Toutefois, le parti a conservé de nombreux membres en son sein qui, selon les leaders communautaires juifs, se sont illustrés par un discours de haine antisémite. Ces derniers mois, Corbyn a pour la première fois fait face à des manifestations sur le problème de l’antisémitisme dans sa formation politique au cours de visites de travail à l’étranger.

Le chef du Parti travailliste de l’opposition britannique Jeremy Corbyn prend la parole lors de la commémoration du 25e anniversaire du meurtre de Stephen Lawrence à Trafalgar Square à Londres, le 23 avril 2018. (AFP PHOTO / POOL / Victoria Jones)

La définition du Labour contient des références à Israël et notamment que « la description faite d’Israël (par le pays lui-même et fréquemment par d’autres) en tant qu’Etat Juif » est une question qui « peut causer des difficultés particulières dans le contexte de décision de quelle langue ou de quel comportement est antisémite ».

Elle définit également comme antisémite les actions consistant « à accuser les Juifs en tant que population ou Israël en tant qu’Etat d’inventer ou d’exagérer la Shoah » et « d’utiliser les symboles et les images associés à l’antisémitisme classique » ou de « distinguer Israël ou les Israéliens ».

Cette définition propose majoritairement des exemples de comportements antisémites qui ne concernent pas Israël, comme ceux appelant à nuire aux Juifs ou à nier la Shoah ou le droit des Juifs à l’autodétermination.

La vice-présidente du Conseil des représentants des Juifs britanniques, Marie van der Zyl (Crédit : Board of Deputies of British Jews)

La présidente du Board of Deputies Marie van der Zyl et Jonathan Goldstein, à la tête de l’organisation-cadre du Jewish Leadership Council, ont commenté cette nouvelle définition dans un communiqué émis jeudi.

« C’est aux Juifs de définir ce qu’est l’antisémitisme pour eux », ont-ils dit. « Il est impossible de comprendre pourquoi le Labour refuse de s’aligner à cette définition universelle. Ses actions ne font que diluer la définition et ébranler davantage la confiance que les Juifs britanniques ont dans sa sincérité à s’attaquer à l’antisémitisme au sein de la formation ».

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