Le maire d’Afula manifeste contre la vente d’une maison à une famille arabe
Le maire adjoint et des membres du conseil municipal manifestent "pour que la ville conserve son caractère juif", parmi drapeaux israéliens et bannières du groupe extrémiste Lehava
Le maire et le maire adjoint de la ville d’Afula, dans le nord du pays, se sont joints samedi soir à des dizaines de manifestants, dont des membres du conseil municipal, pour manifester contre la vente d’une maison à une famille arabe.
Itai Cohen, membre du conseil municipal, a déclaré que la municipalité continuerait à « veiller à ce que Afula conserve son caractère juif ».
« A ceux qui recherchent une ville mixte, Afula n’est pas la bonne adresse », a déclaré Cohen à la radio militaire dimanche matin. « Nous sommes un lieu de droite avec des caractéristiques juives. »
Les manifestants ont agité des drapeaux israéliens et des banderoles de l’organisation d’extrême droite Lehava. Lehava s’oppose aux mariages mixtes et à l’assimilation des Juifs ainsi qu’aux droits des LGBT, et tente de faire barrage aux activités publiques des non Juifs en Israël. Les législateurs de tous les horizons politiques ont tenté de le désigner comme une organisation terroriste.
La manifestation a été organisée via une page Facebook intitulée « Otzma Yehudit Afula », sur laquelle les organisateurs ont écrit : « Notre ville est en vente, nous ne devons pas laisser faire et nous ne devons pas rester silencieux. » Otzma Yehudit (« Le pouvoir juif ») est un mouvement kahaniste qui fait maintenant partie de l’Union des partis de droite dans le cadre d’un accord de fusion négocié par le Premier ministre Benjamin Netanyahu avant les élections d’avril. On ne sait pas si la page Facebook est une page officielle du parti.
ראש עיריית עפולה השתתף אתמול בהפגנת מחאה על מכירת בית ברחוב ההדסים בעיר, ככל הנראה למשפחה ערבית. עוד השתתפו, סגנו ושלושה חברי מועצה נוספים
(אורלי אלקלעי ; צילום: מתוך דף הפייסבוק "עוצמה יהודית עפולה") pic.twitter.com/dQ7WBe4qu7— כאן חדשות (@kann_news) June 16, 2019
Certains des participants à la manifestation ont déclaré au quotidien Haaretz qu’un membre du conseil municipal distribuait des drapeaux israéliens aux manifestants.
Le maire d’Afula, Avi Elkabetz, s’est joint aux manifestations précédentes contre la vente de maisons dans la ville aux Arabes. Il s’est présenté aux élections sur la base d’un programme visant à « préserver le caractère juif d’Afula », et après les élections, les conseillers municipaux ont ajouté à leur serment d’allégeance un engagement à préserver la nature juive de la ville, a rapporté Haaretz.
Après son élection, Elkabetz a réservé certains secteurs de la ville pour les seuls résidents d’Afula après avoir promis durant sa campagne que « la conquête de la ville doit cesser. Nous devons fièrement hisser les drapeaux israéliens dans toute la ville et diffuser de la musique en hébreu. »

L’année dernière, l’adjoint au maire Shlomo Malihi et Elkabetz s’étaient déjà joints aux quelque 150 manifestants qui ont manifesté contre la vente d’une maison dans la ville à une famille arabe. Les manifestants portaient des banderoles dénonçant la vente et les propriétaires qui ont vendu leur maison aux Arabes, dont l’une indiquait : « Les traîtres contre les Juifs n’auront pas de repos », a rapporté Haaretz.
En 2016, le tribunal de district de Nazareth a annulé les appels d’offres remportés par des dizaines de familles arabes israéliennes pour la construction de maisons à Afula, des mois après qu’une vague de protestations racistes a secoué cette ville du nord.
Le président de la Cour, le juge Avraham Avraham, a déclaré dans sa décision que les 48 familles arabes ont violé les règles de l’appel d’offres en coordonnant leurs offres sur plusieurs des 50 lots de maisons dans un quartier prévu à côté du quartier d’Afula Illit dans le but de fixer les prix des maisons.
Les manifestants, principalement des résidents juifs d’Afula, ont argué qu’il s’agissait d’un effort délibéré pour s’assurer que le nouveau quartier serait peuplé exclusivement de résidents arabes, et ont exigé que les offres soient disqualifiées.
En outre, les résidents ont déclaré que les offres devraient être disqualifiées parce qu’elles ont toutes été remportées par des résidents des villages arabes de la région, et non par des résidents de la ville. Ils ont exigé que la préférence soit donnée aux résidents d’Afula dans tous les projets fonciers futurs.
L’année dernière, la police a ouvert une enquête sur des graffitis anti-Arabes peints sur la maison d’un homme d’Afula. L’homme a dit qu’il avait découvert les mots « Mort aux Arabes » peints en rouge sur sa porte d’entrée.