Le Passeport Vert prolongé d’une semaine alors que la 5e vague s’essouffle
L'indice R passe sous la barre du 1 pour la première fois depuis novembre, mais le Premier ministre met en garde contre une célébration prématurée de la fin de l'épidémie d'Omicron
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Le cabinet a prolongé dimanche d’une semaine l’usage du Passeport vert, alors que les chiffres du ministère de la Santé montrent que l’épidémie commence à s’atténuer pour la première fois depuis novembre.
Le Premier ministre Naftali Bennett a mis en garde contre une célébration prématurée, exhortant la population à continuer de respecter les règles sanitaires en place.
Lors de leur réunion hebdomadaire, les ministres ont approuvé la demande du ministère de la Santé visant à prolonger d’une semaine la réglementation relative au « passeport vert ». Cette réglementation, qui limite l’accès à certains lieux et activités aux personnes munies d’une preuve de vaccination ou de tests négatifs, devait expirer mardi.
Le ministère de la Santé avait réclamé un délai supplémentaire pour évaluer les données relatives à la résistance au variant Omicron après la vaccination ou la guérison.

Les règles relatives au passeport vert pour les établissements d’enseignement – qui exigent que le personnel possède un certificat valide et que les enseignants et les élèves portent des masques dans les salles de classe – ont été prolongées jusqu’au 27 février. De même, les règles du passeport vert pour les lieux de santé et de bien-être ont elles été prolongées jusqu’au 1er mars.
Un ensemble de règles, baptisé « badge violet », qui définit les exigences applicables aux sites commerciaux, a également été prolongé d’une semaine, tout comme la limitation à 50 du nombre de participants aux rassemblements en intérieur.
Toutes les prolongations doivent être approuvées par la commission de la Loi et de la Constitution de la Knesset ainsi que par la commission de l’Éducation de la Knesset.
Le ministre des Finances Avigdor Liberman a voté en faveur des prolongations, mais a prévenu que ce serait la dernière fois qu’il ferait, précisant qu’il ne permettrait pas une nouvelle prolongation au-delà du 6 février, « même d’une seule seconde. »

Le ministre de la Justice Gideon Saar et la ministre de l’Éducation Yifat Shasha-Biton, issus du même parti de Tikva Hadasha, ont tous deux voté contre.
Les indicateurs de ces derniers jours ont montré un ralentissement de la plus grande vague d’infections que le pays ait connue depuis le début de la pandémie, alimentée par le variant Omicron hautement contagieux. L’indice de reproduction du virus a été donné dimanche à 0,96, le plus bas depuis le 6 novembre. Tout chiffre supérieur à 1 indique que les contaminations sont en hausse, tandis qu’un chiffre inférieur à 1 signale une diminution de l’épidémie. Le taux de transmission s’appuie sur les données d’une période de 10 jours.
Le mois dernier, le chiffre R avait grimpé à 2,12, mais il est depuis en baisse.
« Nous voyons le début d’une tendance à la stabilisation de la vague d’Omicron », a déclaré Bennett au début de la réunion du cabinet. « Je choisis mes mots afin d’éviter de donner l’impression que c’est terminé, et les ‘célébrations de fin d’Omicron’ ne sont pas d’actualité ».

« En ce moment même, ces heures-ci, nous devons faire face à une forte pression dans les hôpitaux, où il y a encore un grand nombre de personnes infectées », a averti M. Bennett.
Les derniers chiffres du ministère de la Santé indiquent que 2 665 patients atteints du COVID sont soignés dans les hôpitaux du pays, dont 1 086 sont dans un état grave. Avec 49 371 nouveaux cas diagnostiqués samedi et 15 739 autres depuis minuit, le nombre total de patients actifs dimanche s’élève à 429 006.
Les données montrent également que plus de 198 personnes atteintes du COVID sont décédées en Israël au cours de la semaine écoulée, ce qui porte le bilan de la pandémie à 8 669 décès, dont 425 depuis le 1er janvier.
Samedi, le ministère de la Santé a indiqué que 30 personnes en moyenne mouraient chaque jour du coronavirus. Il y a une semaine, le nombre moyen de décès quotidiens était de 18, et il y a un mois, la moyenne était d’un décès par jour.

Le Premier ministre a défendu les nouvelles règles instaurées dans les établissements scolaires qui ont servi à assouplir les exigences de quarantaine pour les élèves exposés à un porteur du virus connu et qui ont incité le plus grand syndicat d’enseignants du pays à appeler à une grève de protestation.
Les nouvelles règles « placent 2,5 millions d’élèves sur le radar des tests deux fois par semaine », a déclaré M. Bennett, soulignant que ses propres enfants ne faisaient pas exception et qu’il les avait testés le matin-même.
« Les parents doivent faire preuve de responsabilité, prendre soin de tester leurs enfants correctement et de les envoyer à l’école uniquement s’ils se sentent bien », a-t-il déclaré. « Encore quelques semaines comme ça, si nous agissons tous de manière responsable, nous traverserons aussi cette vague ensemble ».
Selon les consignes en place, chaque élève doit subir un test de dépistage du virus à domicile le dimanche et le mercredi matin, et après avoir été exposé à un porteur du virus connu.