Le patriarche latin de Jérusalem parmi les candidats au remplacement du pape François
Fin connaisseur du Proche-Orient, ce franciscain et théologien italien parlant l'hébreu et l'anglais est en poste à Jérusalem depuis plus de 30 ans
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Les cardinaux du monde entier vont rejoindre Rome pour les obsèques du pape François, mort lundi, et participer aux congrégations générales (réunions préparatoires) avant le conclave.
Parmi eux, 135 cardinaux électeurs, – diplomates, hommes de terrain, théologiens ou médiateurs – ceux âgés de moins de 80 ans, prendront part au vote.
Si certains sont régulièrement présentés par les observateurs comme « papabili », c’est-à-dire favoris pour succéder à François, l’issue du conclave est toujours imprévisible, rendant tout pronostic très hasardeux.
Si certains candidats sont régulièrement présentés par les observateurs comme « papabili », c’est-à-dire favoris pour succéder à François, l’issue du conclave est toujours imprévisible, rendant tout pronostic très hasardeux.
Parmi les candidats figure le patriarche latin de Jérusalem, 60 ans
Fin connaisseur du Proche-Orient, ce franciscain et théologien italien parlant l’hébreu et l’anglais est arrivé à Jérusalem en 1990.
Pizzaballa, 60 ans, a été ordonné en 1990 et s’est installé à Jérusalem la même année. Diplômé du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem, il a traduit des textes liturgiques en hébreu et s’est occupé de la pastorale de la congrégation catholique hébréophone locale.

En 2004, M. Pizzaballa est devenu Custode de Terre Sainte, à la tête des Franciscains en Israël, dans les territoires palestiniens, en Jordanie, en Syrie, à Chypre, à Rhodes et dans une partie de l’Égypte.
Le pape François a choisi Pizzaballa pour occuper le siège vacant de chef du patriarcat latin de Jérusalem en 2016, et l’a nommé patriarche latin en 2020, un rôle qui est habituellement occupé par un prêtre palestinien ou jordanien. François l’a nommé cardinal en 2023. Pizzaballa a déclaré que sa nomination en tant que cardinal avait fait entendre la « voix de Jérusalem » au sein de l’Église et sur la scène internationale.
« Jérusalem est le cœur de la vie du monde », a-t-il déclaré. « C’est donc de ce cœur que nous devons recevoir la vie du monde entier. Mais ce cœur, Jérusalem, veut aussi apporter la perspective et le désir de la vie de Jérusalem au monde entier. »
Dans une interview accordée à l’Associated Press en 2023, Pizzaballa a déclaré que la communauté chrétienne de la région, vieille de 2 000 ans, était de plus en plus attaquée, le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël encourageant, selon lui les extrémistes à harceler le clergé et à vandaliser les biens religieux à un rythme de plus en plus rapide.
En septembre 2023, il devient le premier patriarche de Jérusalem – la plus haute autorité catholique d’Orient – en exercice à être créé cardinal. Un mois plus tard éclate la guerre entre le Hamas et Israël, avec ses répercussions dans le région. Ses multiples appels à la paix l’ont placé sur le devant de la scène.
Après les attaques du Hamas le 7 octobre de cette année-là, Pizzaballa avait déclaré qu’il s’offrirait en échange des otages israéliens du Hamas si cela permettait de ramener les enfants à la maison.
« Si je suis disponible pour un échange », a-t-il répondu à la question d’un journaliste. « N’importe quoi, si cela peut permettre de libérer des enfants, pas de problème. Je suis tout à fait disposé à le faire. »
Dans le même temps, Pizzaballa a dû faire face à des critiques de la part d’Israël concernant la réponse initiale des responsables chrétiens de Jérusalem au pogrom du Hamas. La déclaration du patriarche ne mentionnait pas explicitement l’attaque du Hamas, réaffirmant en termes généraux sa condamnation de tout acte visant des civils.
« À mon avis, ce serait merveilleux s’il était élu, non seulement parce qu’il vient d’ici et qu’il nous comprend, mais aussi parce que c’est une personne exceptionnellement brillante et bonne », a déclaré au Times of Israel le rabbin David Rosen, ancien directeur international des affaires interreligieuses de l’American Jewish Committee.
Farid Jubran, conseiller des franciscains, a refusé de spéculer sur les chances de Pizzaballa.
« Le cardinal Pizzaballa a moins de 80 ans et participera au conclave », dit-il. « Mais nous prions vraiment pour un pape qui soit le meilleur pour l’Église. Et c’est la chose la plus importante. »
L’AFP a contribué à cet article.