Le Premier ministre australien chahuté lors de sa venue à la synagogue incendiée de Melbourne
Anthony Albanese rencontre des dirigeants juifs devant le bâtiment incendié et les exhorte à l'unité après l'incendie "diabolique" ; certains l'accusent d'avoir "laissé faire"
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Mardi, alors qu’il visitait les décombres d’une synagogue de Melbourne détruite par un incendie criminel la semaine dernière, le Premier ministre australien Anthony Albanese a été interpellé par une foule qui l’a accusé de tous les maux et qui a critiqué sa venue tardive sur le site.
Albanese a rencontré les dirigeants juifs à l’extérieur de la synagogue. Il a affirmé qu’il ferait tout ce qui était nécessaire pour aider à la reconstruction après ce « crime diabolique ».
Une vidéo de sa visite diffusée sur les réseaux sociaux montre Albanese entouré d’une foule de membres de la communauté juive et des médias alors qu’il fait une déclaration devant la synagogue ultra-orthodoxe Adass Israel.
Au milieu des bousculades, alors qu’Albanese se dirigeait vers sa voiture, des personnes ont commencé à l’interpeller.
Une femme dans la foule a hurlé : « Vos mots ne valent rien et tardifs, vous avez laissé cela se produire. »
On entend un homme crier : « Monsieur le Premier ministre, vous avez perpétré… », mais le reste de sa remarque est inintelligible, tandis que la garde rapprochée d’Albanese enjoint la foule de reculer et de ne pas toucher à la voiture du Premier ministre.
Footage from PM Albanese’s visit to the firebombed Adass Synagogue in Melbourne, deemed a domestic terror attack, shows him being heckled and criticised for not visiting the site sooner. He fled without responding to questions from the media or the public. / Full livestream… pic.twitter.com/UESf9lng8h
— Rukshan Fernando (@therealrukshan) December 10, 2024
Un autre a crié « Allez vivre à Gaza », a rapporté News.com, une référence manifeste à ce qui est considéré comme une position anti-Israël du gouvernement Albanese.
Un autre a déclaré qu’il était « temps de démissionner », d’après News.com.
Selon le média, les dirigeants de la communauté juive avaient demandé à ce que le Premier ministre ne soit pas importuné. Maise fait qu’il n’ait pas organisé sa visite plus tôt aurait attisé la colère.
Alors qu’Albanese s’éloignait, on pouvait entendre des personnes dans la foule remercier les membres de son entourage et les agents de sécurité qui étaient encore présents.
Au cours de sa visite, Albanese a notamment rencontré Yumi Friedman, qui se trouvait à l’intérieur de la synagogue lors de l’incendie, a rapporté 9News.
La police antiterroriste est à la recherche de trois suspects soupçonnés d’avoir incendié la synagogue Adass Israel aux premières heures de vendredi.
L’incendie a fait l’objet d’une condamnation internationale, tandis qu’un important groupe juif de défense des droits de l’homme a averti que l’Australie pourrait ne plus être sûre pour les touristes juifs.
Un membre de la congrégation présent dans le bâtiment de plain-pied a été légèrement blessé. Cet incendie a mis à rude épreuve les relations entre l’Australie et son allié Israël, ainsi qu’entre les autorités australiennes et la communauté juive locale.
« Cet incendie criminel est un acte terroriste. Il a été alimenté par l’antisémitisme et la haine », a déclaré Albanese, coiffé d’une kippa et entouré de dirigeants de la communauté juive.
« Nous sommes un pays qui a besoin de se rassembler et de s’unir. »
Albanese devait tenir une conférence de presse sur cette attaque plus tard dans la journée de mardi.
L’ambassadeur d’Israël, Amir Maïmon, s’est également rendu à la synagogue, déclarant que ces faits étaient « choquants et tristes » et qualifiant les assaillants de « terroristes », a rapporté 9News.
De hauts responsables de la police ont déclaré que cette attaque était « probablement un incident terroriste », mobilisant les ressources d’investigation d’une série d’agences gouvernementales.
Lundi, l’Australie a créé une unité de police chargée de lutter contre l’antisémitisme afin d’enquêter sur cette attaque.
Shane Patton, commissaire en chef de la police de l’État de Victoria, a déclaré lors d’une conférence de presse que la police de l’État et la police fédérale, ainsi que le service de renseignement intérieur du pays, travaillent en tandem pour identifier les trois suspects recherchés dans le cadre de cet attentat.