Le procureur de la CPI dément toute équivalence faite par la CPI entre Israël et le Hamas
Karim Khan a indiqué que si les mandats d'arrêt étaient émis, le monde tout entier devait assumer la responsabilité de les faire respecter
Dans son premier entretien majeur depuis qu’il a annoncé qu’il avait réclamé des mandats d’arrestation à l’encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu, du ministre de la Défense Yoav Gallant et de trois dirigeants du Hamas, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a rejeté les accusations « insensées » laissant entendre qu’il aurait fait une équivalence entre les actions d’Israël et celles du groupe terroriste.
« Je ne dis pas qu’Israël, avec sa démocratie et sa Cour suprême, est identique au Hamas, bien sûr que non. Je ne peux pas être plus clair, Israël est en droit de protéger sa population et d’obtenir la libération des otages. Mais personne n’est autorisé à commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l’Humanité. Les moyens définissent qui nous sommes », a dit Khan au journal britannique Sunday Times.
Khan a ajouté que lorsqu’un responsable israélien lui avait demandé comment le pays était supposé retrouver les otages, il avait donné l’exemple de la Grande-Bretagne et de l’IRA.
« Il y a eu des tentatives d’assassinat à l’encontre de Margaret Thatcher, Airey Neave a été tué, Lord Mountbatten a été tué, il y a eu l’attaque d’Enniskillen, il y a eu des blessés… Mais les Britanniques n’ont pas décidé de dire : ‘Eh bien, sur Falls Road [au cœur de Belfast la catholique], il y a indubitablement des membres de l’IRA et leurs sympathisants républicains, larguons donc une bombe de 900 kilos sur Falls Road.’ Vous n’avez pas le droit de faire ça », a tenté d’expliquer Khan dans une autre comparaison.
Le média britannique a indiqué que Khan portait un bracelet bleu « Bring Them Home », le slogan utilisé par le mouvement en faveur du rapatriement des otages, ainsi qu’une médaille consacrée au plus jeune captif israélien à être actuellement retenu dans les geôles du Hamas, Kfir Bibas.
« Cela briserait le cœur de n’importe qui », a-t-il déclaré. « Kfir n’était âgé que de neuf mois. Mais il n’y a pas de monopole de la souffrance. Il y a des bébés palestiniens qui meurent et nous ne pouvons pas faire preuve de deux poids, deux mesures. »
Khan a indiqué que si les mandats d’arrêt étaient émis, le monde tout entier devait assumer la responsabilité de les faire respecter.
« Si les États ne s’impliquent pas, cela aura des implications massives », a-t-il expliqué. « La Cour pénale internationale est leur enfant – je ne suis que la nounou, qu’une aide qui a été embauchée. Ils ont le choix de prendre soin de cet enfant ou d’assumer la responsabilité de son abandon ».