Le producteur alimentaire Mondelēz veut pénétrer le marché israélien
Le groupe américain a rejoint l'incubateur israélien The Kitchen pour développer des projets ambitieux et innovants dans l'agro-alimentaire
Mondelēz International, un producteur de l’agro-alimentaire, notamment à l’origine des célèbres Oreo et Toblerone, va collaborer avec l’incubateur technologique The Kitchen pour faire son entrée sur la scène de la technologie alimentaire israélienne.
Cette collaboration va permettre à Mondelēz de travailler avec des start-ups israéliennes membres de l’incubateur The Kitchen. De son côté, l’entreprise basée aux Etats-Unis fournira une expertise technique et commerciale aux start-ups locales. Elles pourront travailler dans les Centres techniques mondiaux, mener des projets pilotes dans ses usines et avoir accès à des experts internationaux dans une grande variété de domaines comme la recherche et le développement, la sécurité alimentaire, le marketing et les opérations.
La recherche et le développement de Mondelēz et les équipes de SnackFutures, le pole innovation de l’entreprise qui tente de mettre au point de nouveaux types d’en-cas, dirigeront les opérations. La collaboration permettra à l’entreprise, dont les actions s’échangent à la bourse américaine, d’avoir un « accès et une visibilité sans comparaison à l’un des éco-systèmes de pointe de l’industrie agro-alimentaire mondiale », a déclaré l’entreprise américaine dans un communiqué jeudi.
« Avec plus de 6 000 start-up actives et une croissance continue au fil des ans, l’éco-système d’innovation d’Israël est l’un de plus dynamiques dans le monde. Nous sommes très contents d’en faire partie », a dit Tim Cofer, vice-président exécutif et responsable du développement de Mondelēz International, dans le communiqué.
« Nous voulons travailler avec les meilleurs talents les plus brillants pour faire avancer le futur du snack. Nous savons que nous n’avons pas toutes les réponses dans nos quatre murs, alors nous avons la mission de créer un éco-système original avec nos partenaires. La collaboration avec The Kitchen est un autre exemple de ce type d’éco-systèmes ».
Avec 12 porte-feuilles d’entreprises,The Kitchen développe et investit dans des start-up technologiques du secteur agro-industriel. L’objectif de l’incubateur est de soutenir « des projets prometteurs, mais à risque, dans l’industrie agro-alimentaire capables de bouleverser le système agro-alimentaire mondial : en le rendant plus productif, plus abordable, plus durable et plus saint », est-il expliqué dans le communiqué.
« The Kitchen, en tant que développeur de projets à risque, cherche constamment à apporter de la valeur au porte-feuille des entreprises, a déclaré le PDG Jonathan Berger. Faire un partenariat avec des leaders de l’industrie comme Mondelēz International nous permettra d’ajouter une grande valeur à The Kitchen et au porte-feuille des entreprises. Nous avons hâte de travailler avec leur équipe motivée et de faire profiter le monde de l’innovation agro-alimentaire israélienne en partant de la graine jusqu’à l’assiette ».
Dans le cadre de la collaboration, Rob Hargrove, le vice-président exécutif de le recherche, du développement et de la qualité chez Mondelēz, a rejoint le comité consultatif de The Kitchen.
« Il ne fait aucun doute qu’Israël est un leader mondial dans l’innovation alimentaire et agricole. Nous avons vraiment été inspirés par les entrepreneurs talentueux qui participent à The Kitchen », a indiqué ce dernier dans le communiqué. « Nous avons hâte de collaborer avec ces start-ups, que ce soit pour développer des nouvelles technologies ou pour apporter notre expertise dans des domaines spécifiques ».
Fondé en 2015 dans le cadre des programmes d’incubateurs de l’Autorité israélienne de l’Innovation et appartenant au groupe Strauss, The Kitchen est l’unique incubateur consacré à la technologie alimentaire. Il sert des start-ups travaillant dans divers domaines, de la chaîne logistique jusqu’à la fabrication de nourriture, en passant par la création de capteurs permettant de tester la qualité et la sécurité des aliments, la prolongation de la durée de conservation et la minimisation du gaspillage, les emballages intelligents, les ingrédients santé, l’amélioration de la composition nutritionnelle et la réduction de l’empreinte environnementale.
Il compte parmi ses entreprises Yofix Probiotics, Amai Proteins et Aleph Farms.
La technologie agro-alimentaire est un segment petit mais croissant du secteur de la start-up et du milieu de l’investissement en Israël. Elle a pour ambition de révolutionner les industries agroalimentaires et agricoles.
Entre 2014 et 2018, les sociétés israéliennes issues du secteur de l’agroalimentaire et de l’agriculture ont récolté plus de 800 millions de dollars à travers plus de 250 contrats, selon des données récoltées par Start-Up Nation Central, qui suit le secteur. Si Israël a toujours eu un temps d’avance sur l’innovation en agriculture, notamment du fait du manque de ressources naturelles et de ses kibboutzim, les fermes coopératives qu’il a créées, le pays se tourne désormais vers la technologie agroalimentaire, notamment les viandes alternatives, les nouveaux ingrédients à base de protéines, les réservations de restaurants, entre autres.
Les investisseurs du monde entier commencent à se manifester. En mars, McDonald’s Corporation a annoncé qu’il ferait l’acquisition d’Israel’s Dynamic Yield Ltd., une start-up à l’origine d’un logiciel qui permet de personnaliser du contenu en fonction des utilisateurs. L’an dernier, le géant PepsiCo a signé un accord pour racheter la société SodaStream pour 3,2 milliards de dollars.