Le programme de réinsertion qui veut venir en aide aux « Jeunes des collines »
Ce programme pour les ados israéliens à risque appréhende les auteurs d'attaques de type "Prix à payer" comme des marginaux, et non des criminels - et mise sur l'éducation

BEIT El, Cisjordanie – Ils font les gros titres pour les attaques de type « Prix à payer » contre les Palestiniens ou pour des affrontements avec les soldats israéliens lors des évacuations d’avant-postes.
Ces « Jeunes des collines » – qui cherchent à s’implanter sur chaque centimètre de la terre biblique d’Israël – sont considérés depuis longtemps comme une menace sécuritaire nationale, relevant de la compétence des plus hautes autorités chargées d’appliquer la loi.
Mais, ces dernières années, certains responsables gouvernementaux ont commencé à changer de méthode face à ce phénomène, en tentant de prendre en compte les causes se trouvant à la racine de l’abandon de leurs foyers par ces centaines de jeunes qui rejoignent les collines de Cisjordanie – en reconnaissant que prendre en charge les « Jeunes des collines » nécessite également une approche basée sur l’éducation.
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Lancé en 2015, Etgar Beit El fait partie de ces programmes soutenu par le ministère de l’Éducation et reposant sur cette approche.

Dans le cadre du programme Etgar, environ 440 écoles proposent des cours à des élèves en difficulté ou déscolarisés. Leur objectif est de donner aux jeunes qui ne parviennent pas à entrer dans le moule de l’éducation traditionnelle une opportunité de passer l’examen du Bagrut (équivalent du baccalauréat français) ainsi que le soutien complet nécessaire pour qu’ils reviennent dans le droit chemin.
Mais seule l’école de l’implantation de Beit El, dans le centre de la Cisjordanie, fondée en 2015, travaille avant tout avec les Jeunes des collines.
« Notre hypothèse est que les Jeunes des collines sont essentiellement des adolescents en situation à risque », commente Menachem Lev, président du département d’Éducation du Conseil local de Beit El qui supervise Etgar.
« Tout comme certains jeunes marginaux finissent à Lifta [un village palestinien abandonné dans les faubourgs de Jérusalem] ou à Cats Square, à Jérusalem [un lieu de rassemblement en centre-ville], d’autres finissent sur les collines [de Cisjordanie] et doivent être traités de la même façon », explique Menachem Lev, 59 ans, qui souligne qu’un grand nombre d’élèves proviennent de foyers en difficulté ou qu’ils ont connu des expériences significatives de traumatisme lorsqu’ils étaient enfants.

Toutefois, les « Jeunes des collines » font l’objet d’une surveillance particulière – « largement considérés comme des terroristes » – de la part de l’Unité des crimes majeurs de la police et parfois même des services de sécurité du Shin Bet, tandis que la gestion des jeunes en situation de risques « typiques » relève de niveaux inférieurs de la police, en coopération avec les ministères des Affaires sociales et de l’Éducation, déplore le responsable éducatif.
« Tandis que de nombreux programmes et de nombreuses ressources sont consacrés aux marginaux ‘typiques’, nous sommes à peu près les seuls à travailler également avec les ‘Jeunes des collines’ et nous le faisons selon une philosophie basée sur l’éducation », continue-t-il.
Sur les collines
Et cette philosophie s’est totalement affichée lorsque le Times of Israël s’est rendu le mois dernier à Etgar Beit El.
Il est vrai qu’il a été étrange de voir plusieurs dizaines de jeunes adolescents portant de larges kippas en laine, avec de longues papillotes mal entretenues tombant sur les bureaux, installés dans une salle de classe improvisée dans une caravane et en train de passer l’examen du Bagrut.
Un grand nombre de ces jeunes avaient peut-être passé la nuit dans l’un de ces avant-postes devenus célèbres en Cisjordanie. Mais à les voir, ils étaient, à ce moment précis, des élèves comme des milliers d’autres dans tout le pays tentant d’obtenir les certifications nécessaires pour pouvoir emprunter le chemin qu’ils souhaiteront prendre à l’avenir.

Sur les plusieurs centaines de « Jeunes des collines » qui, selon l’establishment sécuritaire, transitent à travers les avant-postes de Cisjordanie, Etgar Beit El en suit environ une trentaine.
Tandis que le programme avait initialement été établi pour servir des jeunes en situation de risque « classiques », Menachem Lev explique que des responsables du ministère de la Justice étaient entrés en contact avec lui dans le sillage de l’attentat terroriste de Duma, au mois de juillet 2014 – deux adolescents israéliens avaient alors été accusés d’avoir lancé une bombe artisanale dans une habitation appartenant à des Palestiniens, tuant une mère, un père et leur nouveau-né qui dormaient à l’intérieur – et ils lui avaient demandé si le programme pouvait commencer à travailler également en direction des « Jeunes des collines ».
Ces jeunes marginaux, largement issus de yeshivas nationales-religieuses, sont ensuite rapidement devenus la majorité des élèves d’Etgar Beit El.
« La plupart de ces gamins ont un niveau Seconde ou Terminale et ils arrivent ici après être passés d’une école à une autre », explique Menachem Lev.

Tandis qu’environ la totalité des élèves étaient présents ce jour-là, dans les caravanes, pour passer le Bagrut, Menachem Lev reconnaît que les classes ne sont pas habituellement pleines.
Parce que pour Etgar Beit El, les murs des classes se prolongent jusqu’aux avant-postes où un grand nombre des adolescents passent la plupart de leur temps. Lev note que les six enseignants qui prennent part au programme se rendent dans une dizaine de hameaux sauvages situés entre Siloh, dans le centre de la Cisjordanie, et Itamar, au nord.
« Ces jeunes ne sont pas capables de rester toute la journée assis dans une classe, alors ils apprennent en petits groupes ici et sur les collines », indique le responsable.

Croire en eux
Le programme des cours couvre toutes les disciplines abordées lors de l’examen, et Menachem Lev souligne rapidement que le Bagrut n’est pas l’alpha et l’oméga d’Etgar Beit El.
« La base, c’est le Bagrut, mais nous avons également un travailleur social dont la mission est de rencontrer chaque enfant une heure par semaine », explique-t-il.
« Le Bagrut est un outil, mais ce n’est pas l’essentiel », clame alors Yaniv Goodman, le travailleur social, un homme robuste et barbu. « Ce qui m’intéresse, c’est que chacun de ces jeunes quitte le programme en ayant atteint la maturité. »
Il indique considérer que son rôle est de fournir à tous les élèves du programme un modèle d’adulte qui croit en eux et qui a la volonté de les écouter.

« Ce programme leur permet d’avoir le sentiment qu’ils ont une valeur après que tant de personnes, au cours de leurs vies, leur ont dit le contraire et les ont abandonnés. Lorsqu’ils constatent qu’ils peuvent obtenir le Bagrut et qu’il y a des gens qui croient en eux, alors ils réalisent que le monde n’est pas un ennemi et qu’ils peuvent réussir », ajoute Yaniv Goodman.
Il se réjouit qu’en plus du taux de réussite au Bagrut qui s’élève à 80 % à 90 %, la majorité des anciens élèves font ensuite leur service militaire dans l’armée.
Ils sont quelques-uns, chaque année, à ne pas pouvoir entrer dans les rangs de l’armée israélienne en raison d’un mauvais casier judiciaire, mais les personnels d’Etgar Beit El font en sorte que ces cas particuliers puissent intégrer des programmes de service national.
Les nouveaux pionniers
L’un de ces anciens élèves est Ori Shiloh, qui est resté dans le programme, dans le cadre du service national, en tant que conseiller d’orientation pour des élèves à peine plus jeunes que lui.
Il explique qu’avant d’arriver à Etgar Beit El, il s’est fait arrêter à tant de reprises qu’il est incapable d’en donner le nombre exact.
« J’ai été renvoyé de la yeshiva en troisième et je me suis rapidement retrouvé sur les collines – à Meginei Eretz, près de Har Bracha, et sur une autre, près d’Elon Moreh », raconte-t-il, nommant des avant-postes du nord de la Cisjordanie.
Ori Shiloh, qui porte de longues papillotes et qui fait plus jeune que ses 21 printemps, s’assied à l’extérieur d’une des salles de classe du mobil-home et tripatouille l’agrafeuse qu’il tient entre les mains alors qu’il se rappelle de ses années d’adolescence.
« Je voulais être sur les collines, mais j’étais aussi à la recherche d’un endroit qui me permettrait de passer le Bagrut et j’avais des amis qui venaient ici », explique-t-il au sujet de son arrivée à Etgar Beit El.
Tandis qu’il reconnaît le rôle tenu par le programme dans la direction prise par sa vie, Ori Shiloh admet qu’une partie de lui regrette encore les nuits passées sous les étoiles, sur les collines abandonnées.
« Je suis fier d’avoir participé à cette implantation sur cette terre. Aujourd’hui, je me déçois moi-même un peu de ne plus le faire », ajoute-t-il.

Il explique la manière dont les difficultés physiques et psychologiques ont fini par avoir des répercussions.
« Pas d’eau courante, les raids de la police en plein milieu de la nuit, les arrestations, les mises en garde du Shin Bet – ce n’est pas facile surtout quand il n’y a pas de soutien de la part des habitants environnants », note-t-il, faisant référence aux implantations voisines dont les résidents prennent parfois leurs distances face aux jeunes de ligne dure dans les avant-postes, par crainte de la mauvaise réputation que les adolescents sont susceptibles de leur causer par ricochet.
« Les gens ne comprennent pas qui sont les Jeunes des collines », continue-t-il de manière brusque. « Quand on était gamins, on a appris à l’école l’histoire des pionniers qui avaient aidé à construire l’État. Ce qu’on fait aujourd’hui, ce n’est pas différent. »
Le jeune homme accepte les étiquettes que de nombreux adultes ont cherché à lui coller dans sa vie – « jeune à risque » ou « marginal », pour n’en nommer que quelques-unes – mais il explique que ces identités ne signifient pas pour autant qu’il n’a pas été aussi motivé par la seule idéologie de s’implanter sur ces terres.
Agitant toujours son agrafeuse entre ses mains, il estime que c’est l’opposition des communautés nationales-religieuses aux « Jeunes des collines » – ces communautés dans lesquelles ils ont grandi – qui « est précisément ce qui nous entraîne à nous écarter encore plus de la société en général ».
« Ce sont les mêmes communautés qui nous ont élevés et qui nous jettent dehors », dit-il, faisant allusion à une cause psychologique sous-jacente qui a entraîné des centaines de jeunes, victimes de négligences, à s’installer sur les collines et à flirter avec l’extrémisme.
Et concernant les attaques de type « Prix à payer » – ces crimes de haine commis par les « Jeunes des collines » et autres contre les Palestiniens et leurs biens, des attaques qui, selon eux, viennent en riposte aux violences palestiniennes ou aux politiques gouvernementales considérées comme hostiles au mouvement pro-implantations – Ori Shiloh indique que c’est n’est pas un sujet souvent abordé dans les conversations à Etgar Beit El.

« Parmi les gars, ici, je ne pense pas que qui que ce soit ait pris part à ce genre de choses », dit-il. « Mais je ne veux pas parler à la place des autres. »
Le travailleur social Goodman établit clairement que son travail n’est pas de sermonner les adolescents contre ce type de violences.
« Je leur parle de la vie elle-même, pas des attaques de type ‘Prix à payer' », déclare-t-il. « S’ils veulent en parler, ils peuvent le faire. Ils savent que j’y suis opposé, mais ce n’est pas mon problème. »
Tandis qu’il reconnaît que le devoir des autorités judiciaires est de poursuivre les auteurs d’attaques de type « Prix à payer », il déplore toutefois les tactiques « excessives » employées à l’encontre de ses élèves.
« L’autre jour encore, on les a arrêtés sur le chemin et on les a fouillés, aux abords de Beit El, seulement à cause de leur apparence. »
Le lien des papillotes
Malgré le succès relatif d’Etgar Beit El, Menachem Lev rit à l’idée que des « Jeunes des collines » viennent frapper à sa porte pour s’inscrire au programme.
« Le jour où ils commenceront à venir à nous sera un vrai miracle », s’amuse-t-il, ajoutant qu’actuellement, son personnel est obligé de se rendre dans les collines pour y trouver des élèves.

Il explique que les adolescents sont généralement réticents à l’idée de prendre part à un programme affilié au gouvernement, particulièrement en raison de l’inquiétude qu’il puisse être lié au Shin Bet – agence de sécurité immensément impopulaire au sein des « Jeunes des collines » en raison, selon eux, des tactiques disproportionnées employées par le service à leur égard.
Plusieurs jeunes qui se sont entretenus avec le Times of Israël ont mentionné Haroeh Haivri, un autre programme destiné à cette jeunesse – un programme dans lequel ils ne veulent d’aucune manière être impliqués et qu’ils conseillent à leurs amis d’éviter.

Menachem Lev explique que Haroeh Haivri a rencontré des difficultés lors du recrutement des élèves en raison de rumeurs qui avaient laissé entendre que son personnel était lié au Shin Bet. Tandis que Haroeh Haivri a insisté sur le fait qu’il travaillait indépendamment de l’agence de sécurité, le site national-religieux d’information Hakol Hayehudi a pour sa part publié des documents gouvernementaux internes, datant de 2015, qui montraient que le chef du Shin Bet avait été impliqué dans la mise en œuvre du programme.
Évoquant son personnel – aux longues papillotes, arborant polos, pantalons kaki et sandales – Menachem Lev ajoute que c’est également plus facile pour Etgar Beit El de gagner la confiance de ces adolescents soupçonneux par nature « parce qu’on leur ressemble ».

« Nous sommes également les seuls à aller jusqu’à eux, dans les collines, tous les jours – plutôt que de les obliger à venir vers nous », explique-t-il.
Les élèves intégrés dans le programme Haroeh Haivri « finissent par ne plus être des Jeunes des collines, mais deviennent des marginaux plus typiques. Non pas qu’il y ait quoi que ce soit de mal à être un marginal, bien entendu ».
Haroeh Haivri a refusé, pour sa part, nos demandes de commentaires pour cet article.
Ori Shiloh établit clairement que certains ne sont pas à l’aise à l’idée d’accorder leur confiance aux travailleurs d’Etgar Beit El, malgré leur ressemblance physique.
« J’ai certains amis qui refuseraient de venir ici », continue-t-il.
Prenons, par exemple, l’avant-poste de Kumi Ori, aux abords de Yitzhar, qui a fait les gros titres ces derniers mois en raison des affrontements entre résidents et soldats. Menachem Lev admet que les adolescents qui vivent là-bas sont bien plus radicaux que les jeunes qui viennent à Beit El dans le cadre du programme, et que ce dernier ne les intéresserait probablement pas.

Même s’ils réussissent à convaincre les jeunes qu’ils ne sont pas des informateurs du Shin Bet, les employés d’Etgar Beit El doivent également écarter tout soupçon d’une éventuelle collaboration avec d’autres agences gouvernementales, que ne reconnaissent pas un grand nombre de ces « Jeunes de collines » ultra-nationalistes.
« On peut les entendre dire des phrases comme ‘Oh, il est trop lié au gouvernement’ ou ‘Oh, il travaille trop avec l’establishment‘ – mais, en règle générale, ils respectent nos enseignants », clame Menachem Lev.
Le président du département de l’Éducation de Beit El se souvient néanmoins d’un moment précis où son programme avait brièvement perdu la confiance des élèves.
Il y a plusieurs années, les élèves faisaient un voyage qui avait été prévu à Nehalim, dans le centre d’Israël. Certains jeunes étaient soumis à des ordonnances administratives leur interdisant de se trouver ailleurs que dans leur ville d’origine ou à Beit El, mais ils avaient pensé être en sécurité, la visite ayant été programmée par leur école.
Mais une fois arrivés à destination, une voiture de police avait fait son apparition et des agents en étaient sortis pour les poursuivre.
« Après, j’ai dit aux officiers : ‘Mais qu’avez-vous fait, bande d’idiots ? Vous savez le temps qu’il nous a fallu pour installer un climat de confiance ?’ Les gamins étaient méfiants à l’idée de venir et ils constatent que des policiers les suivent », se souvient Menachem Lev.
« Mais nous avons regagné rapidement leur confiance », ajoute-t-il.

« Je ne suis pas là pour me disputer avec ces jeunes pour ce qu’ils font, je leur dis seulement : ‘Regardez, vous avez beaucoup de temps libre, laissez-nous vous donner le moyen de le remplir’, » continue-t-il.
« Et de cette façon, les deux parties sont gagnantes parce qu’on les fait descendre un peu des collines et qu’ils sont également en capacité d’avoir le Bagrut et de voir leur existence connaître une évolution », poursuit-il.
Qui est responsable ?
Avi Arieli, ancien directeur – de 2009 à 2013 – de ce qu’on appelle la « Division juive » au sein du Shin Bet, qui combat le terrorisme non arabe, salue le travail réalisé par Etgar Beit El qui, selon lui, apporte un réel bénéfice dans la lutte contre les violences des « Jeunes des collines ».
Il pointe néanmoins rapidement le refus de l’équipe de mettre en garde les élèves contre leur retour dans les collines, après les cours de la journée, clamant qu’il s’agit d’une grave erreur.
Soulignant l’illégalité inhérente de ces avant-postes établis dans des zones sensibles en termes de sécurité et sans approbation du gouvernement, Avi Arieli déclare qu’il « est très facile pour ces gamins de tomber dans une vie de crime parce qu’ils se trouvent dans un environnement qui est lui-même illégal ».

« Au moment où un adolescent de 16 ou 18 ans devient un ‘adulte responsable’, rien de bon ne peut en sortir », clame-t-il, ajoutant que les jeunes, là-bas, développent une idéologie superficielle que personne, autour d’eux, ne peut remettre en cause.
Tout en reconnaissant qu’il ne relève pas de la responsabilité des employés d’Etgar Beit El de faire sortir physiquement les élèves des avant-postes, il note que si les adolescents retournent finalement sur les collines, une grande partie du travail positif est annulée.
S’exprimant sous couvert d’anonymat, un éducateur connu pour travailler avec les « Jeunes des collines » s’oppose partiellement à l’approche d’Avi Arieli.
« On parle de quelques tentes réparties ici et là. Qu’est-ce qui est tellement illégal dans ce qu’ils font ? Est-ce que les implantations actuelles n’ont pas été formées à partir de ces mêmes tentes ? », s’interroge-t-il.
« Une grande partie de l’establishment sécuritaire tente d’entrevoir les ‘Jeunes des collines’ comme un phénomène ou une secte précise – mais c’est bien moins organisé que ça », continue l’éducateur qui prône plutôt une prise en charge de chacun de ces adolescents sur une base individuelle.
Des temps difficiles à l’horizon
L’année dernière, Etgar Beit El a reçu un coup de pouce unique venu s’ajouter à son budget d’environ 300 000 shekels grâce à des fonds gouvernementaux transférés par le député Bezalel Smotrich (qui appartenait alors à la formation HaBayit HaYehudit et qui a depuis rejoint Yamina).
Ce qui a permis à Menachem Lev de dispenser à ses élèves une formation professionnelle en plus de la préparation au Bagrut. Les jeunes ont appris la mécanique et la réparation des téléphones portables, climatiseurs et autres appareils électroniques.
Les adolescents ont même pris part à des « visites de patrimoine » dans tout le pays.

« Ce sont des gamins anti-establishment qui se sont soudainement retrouvés à arpenter la Knesset et des musées », s’épanche Menachem Lev avec effusion. « Nous créions un lien entre eux et la société normale. »
De plus, avec un budget de presque un million de shekels, Etgar Beit El a pu embaucher plus d’enseignants et se mettre au service de presque 100 adolescents descendus des collines.
Mais l’année a passé, et Bezalel Smotrich n’a pas été en mesure d’allouer des fonds supplémentaires – et le programme spécial mis en place à Etgar Beit El a dû s’arrêter.
Avec l’impasse politique qui paralyse le pays depuis un an, Menachem Lev exprime sa préoccupation face à un éventuel manque de financement pour que le programme puisse continuer l’année prochaine.
Il clame que le ministre de l’Éducation, Rafi Peretz, avait promis l’allocation d’un budget, mais qu’à l’heure même où Menachem Lev commence à préparer la rentrée prochaine, aucun financement n’a été accordé.

« Si les responsables de la sécurité pensent – et c’est le cas – qu’ils sont incapables de gérer les ‘Jeunes des collines’ et que le moyen de les prendre en charge passe par l’éducation, alors nous avons besoin de ces fonds », souligne Menachem Lev.
« L’État d’Israël doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher ce lieu important de fermer », a pour sa part commenté le maire de Beit El, Shai Alon.
« Ceux qui passent par cette école en sortent avec un diplôme de lycée et rejoignent l’armée israélienne. Je suis sûr que s’ils n’avaient pas reçu de l’aide là-bas, nous aurions trouvé certains d’entre eux impliqués dans des crimes nationalistes. Je suis heureux que nous puissions aider ces enfants et je demande à l’État d’Israël de nous aider à leur venir en aide », ajoute le maire.
Répondant à une requête du Times of Israël sur le sujet, le ministère de l’Éducation assure « être conscient de la nécessité de tels programmes et, s’il reçoit une augmentation budgétaire, il s’efforcera d’élargir les ressources qu’il est en mesure de fournir aux jeunes en situation à risque ».
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