Le sergent-major Meir Abergel, 54 ans : ce policier expérimenté aimait raconter des histoires
Il a été tué par des hommes armés du Hamas devant le poste de police de Sderot le 7 octobre
Le sergent-major Meir Abergel, 54 ans et coordinateur des enquêtes au poste de police de Sderot, a été tué le 7 octobre en défendant la ville contre l’attaque du Hamas. Dès le début, Meir a décidé de se rendre à la gare, alors même qu’il n’était pas de service, en arrêt pour raisons médicales.
C’est devant le poste de police que Meir a été abattu à bord de son véhicule par des hommes armés du Hamas entrés dans la ville avant de prendre d’assaut le poste.
Meir fait partie des huit policiers de Sderot tués en défendant le poste, tout comme le sergent-major Shmuel Golima, du sergent-major David Ben Dayan, du sergent-major Adir Shlomo, du sergent-major Denis Belenky, du sergent-major Yaron Dayan, du sergent-chef Eliyahu Michael Harush et du premier sergent Mor Shakuri.
Meir a été inhumé à Sderot le 10 octobre. Il laisse derrière lui sa fille, Idan, sa mère, Tzivya, son frère Yaniv et sa petite amie Ayelet.
Né à Sderot, Meir y fait toute sa scolarité, excellent en histoire et en géographie, selon un éloge funèbre local. Après le lycée, il part faire son service militaire, dans le génie de combat, où il restera pendant cinq ans, bien au-delà du temps requis.
Il rejoint en octobre 1991 les rangs de la police israélienne, service auquel il consacrera plus de 30 années de sa vie et dont il gravira les échelons pour devenir coordinateur des enquêtes au poste de police de Sderot.
Grand fan de l’équipe de football du Beitar Jérusalem, il allait voir ses matchs dès qu’il le pouvait. Ses proches rappellent qu’il aimait voyager, que ce soit en Israël ou à l’étranger, préparer ceux de sa famille et de ses amis, sans oublier sa passion pour la photographie et la cuisine et recevoir ses proches autour d’une bonne table.
Ces dernières années, on lui avait diagnostiqué une leucémie pour laquelle il suivait un traitement, ce qui ne l’a pas empêché d’aller défendre ses collègues officiers le 7 octobre.
Sa fille, Idan, a dit à propos de son père dans un message sur les réseaux sociaux : il « m’acceptait comme j’étais ».
Idan a déclaré que malgré la mort de son père, elle trouvait du réconfort dans le fait qu’il l’ait toujours soutenue, notamment lorsqu’elle lui avait annoncé être transgenre, il y quatre ans de cela : « Mon père m’aimait et m’acceptait pour ce que j’étais. »
« C’est ce qui me donne la force de continuer », a-t-elle ajouté, notant que son père venait avec elle à ses rendez-vous chez le médecin et « soutenait sa transition sans critique ni se soucier de la façon dont les autres nous regarderaient à [Sderot] ».
Idan se rappelle avoir vu son père pour la dernière fois lors du dîner de fêtes de la veille : lorsque « les sirènes ont retenti, papa s’est dirigé vers la gare – il n’était pas obligé, parce qu’il était en congé-maladie, mais il a insisté pour rejoindre ses camarades et les aider. »
Sa petite amie Ayelet, rencontrée en 2007, a écrit en ligne que Meir « était drôle et intelligent, avec un grand sens de l’humour. Il avait surtout une grande sagesse de la vie. »
« Il aimait raconter des histoires, surtout sur la police et l’armée », confie-t-elle. « Tout le monde était captivé par ce qu’il disait. Il aimait cuisiner et recevoir, et tout le monde aimait venir chez lui. Il aimait voyager, au pays et ailleurs ; il avait fait de nombreux voyages et treks et connaissait beaucoup de pays. Il faisait toujours passer les besoins des autres avant les siens… Avec Meir, rien n’était impossible. Quand il voulait quelque chose, il se fixait un objectif et il y arrivait. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.