Sergente-chef Mor Shakuri, 29 ans : la policière devait se marier en juin
Tuée lors d'une bataille contre le Hamas sur le toit du commissariat de police de Sderot le 7 octobre
La sergente-chef Mor Shakuri, 29 ans, de Sderot, cheffe de patrouille, a été tuée en combattant les terroristes du Hamas qui tentaient de s’emparer du poste de police de Sderot le 7 octobre.
Son commandant, l’inspecteur en chef Bar Manshuri, a raconté à Ynet que Mor était montée sur le toit du poste de police de Sderot pour tirer sur les terroristes qui se trouvaient dans les rues, jusqu’à ce qu’elle soit à court de munitions : « Elle m’a signalé que ses munitions étaient épuisées, malheureusement je n’ai pas pu les aider ou les approvisionner en munitions, je lui ai écrit que nous étions en train de livrer une bataille épouvantable et qui n’en finissait pas [à l’intérieur du poste de police] ». Alors qu’elle était exposée et luttait pour sa vie, elle m’a écrit : ‘Sois fort,’Bar’. Même à ce moment critique, elle ne pensait pas à elle, mais aux autres ».
La surintendante Mali Shoshana, qui était sur le toit avec Mor ce jour-là, a confié à Douzième chaîne qu’un employé du ministère de la Défense a été blessé pendant qu’ils se trouvaient sur les toits. Mor a alors retiré sa chemise, l’a déchirée et l’a utilisée pour lui faire un garrot : « Mor s’est battue avec bravoure sous les tirs et a soigné une personne blessée », a-t-elle indiqué. « J’ai rencontré Mor pendant mes quatre années de service au poste de police d’Ashkelon – c’était une officière dévouée, professionnelle, remarquable, aimée de tous, avec de l’autorité, sensible et très humaine. C’est une perte énorme ».
Elle a été enterrée le 10 octobre à Sderot. Elle laisse dans le deuil ses parents, Ayala et Roni, sa sœur Sapir et son fiancé David.
Sa mère, Ayala, a raconté à la Douzième chaîne que Mor l’avait appelée ce matin-là et lui avait dit : « Maman, il est important pour moi que tu saches que si je ne survis pas, je t’aime, j’aime papa, prends soin de ma sœur », a-t-elle raconté. « Je connais Mor, elle s’est certainement dit : ‘Je me battrai jusqu’au bout’. Elle n’a jamais baissé les bras. Si elle avait été du genre à avoir peur, elle serait en vie avec moi ici… mais malgré toute ma douleur, je suis fière d’elle car elle nous a protégés ».
Mor est née et a grandi à Sderot. Elle a servi comme commandante stagiaire dans une base de formation de Tsahal à côté de Pardes Hanna pendant son service militaire, avant de rejoindre la police il y a environ six ans. Elle a rencontré David, un collègue policier alors qu’elle servait au poste de police d’Ashkelon. Ils se sont fiancés quelques mois avant qu’elle ne soit tuée. Le couple prévoyait de se marier en juin.
David a dit à la Douzième chaîne que Mor s’était battue avec détermination « et qu’elle avait protégé les citoyens du sud. Cela ne nous réconforte pas et ne nous la ramènera pas, mais cela nous donne de la force, car elle s’est battue jusqu’au dernier souffle en héroïne ».
Sa sœur, Sapir, a raconté au magazine Laisha que « Mor était ma BFF, ma meilleure amie, elle s’inquiétait toujours pour moi, elle était toujours là pour moi dans les moments difficiles ».
« Tous ceux qui l’ont connue décrivent son rire, sa joie et son large sourire. Mor apportait de la lumière partout, on ne pouvait pas la rater », a précisé Sapir. Sa décision de devenir policière « n’a surpris personne. C’était parfait pour elle, c’était une vraie battante ».
Sapir a ajouté qu’elle se réjouissait « tellement la voir sous la houpa, [Mor] attendait ce moment avec impatience, pour fonder son propre foyer et devenir mère, et elle ne pourra jamais le faire ».