Le shekel s’affaiblit avec la remise à l’ordre du jour de la refonte par Netanyahu
La monnaie locale a replongé en raison de l'incertitude renouvelée quant à l'avancement des changements prévus dans le système judiciaire
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Le shekel s’est déprécié et les actions israéliennes oscillaient entre pertes et gains après la déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahu que son gouvernement de coalition irait de l’avant avec certaines composantes de son plan controversé de refonte du système judiciaire.
Le shekel a perdu jusqu’à 1,6 % lundi matin pour se situer aux alentours de 3,61 contre le dollar américain et s’échangeait à 3,60 à 12:19. La monnaie locale a gagné plus de 2 % la semaine dernière.
L’indice de référence TA-125 de la Bourse de Tel Aviv a glissé de 0,1 % et l’indice TA-35 des sociétés blue chip a peu changé à Tel Aviv. L’indice TA des cinq plus grandes banques a baissé de 0,4 % et l’indice TA-Finance a baissé de 0,6 %. Dimanche, les actions israéliennes ont clôturé sur une baisse de plus de 1 %.
Netanyahu a annoncé dimanche, jour où il n’y a pas de transactions en devise locale, que son gouvernement commencerait à faire avancer unilatéralement certains éléments de son plan de refonte du système judiciaire, quelques jours après que l’opposition a annoncé qu’elle se retirait des négociations. Parallèlement à cela, Netanyahu aurait indiqué à plusieurs ministres au cours du week-end que la législation initiale de la coalition visant à obtenir le contrôle de la commission de sélection des juges ne sera pas relancée.
« Nous constatons une volatilité du taux de change, principalement influencée par les propos des représentants du gouvernement et les informations relatives aux projets de réforme du système judiciaire », a déclaré Sabina Levy, responsable de la recherche chez Leader Capital Markets, au Times of Israel.
Le shekel a gagné plus de 3 % ce mois-ci en raison du climat légèrement plus optimiste qui régnait grâce à l’éventualité d’un compromis sur la réforme judiciaire entre les dirigeants de l’opposition et de la coalition, ainsi qu’à l’élection, la semaine dernière, d’une représentante de l’opposition au sein de la commission de sélection des juges.
Cet optimisme semble s’être évaporé après l’annonce des dirigeants de l’opposition la semaine dernière qu’ils renonçaient à poursuivre les négociations visant à parvenir à un consensus sur les réformes judiciaires sous l’égide du Président.
En mars, après l’adoption rapide à la Knesset d’un texte législatif essentiel à la réforme du système judiciaire, Netanyahu avait annoncé une pause dans l’avancement des projets de loi afin de permettre la tenue de négociations à la résidence du président Isaac Herzog dans le but de parvenir à un accord global.
Depuis l’annonce des changements judiciaires au début de l’année, la monnaie locale a perdu plus de 2 %, car l’incertitude sur la nature et les modalités de la réforme affecte la confiance des investisseurs.
La semaine dernière, le Fonds monétaire international (FMI) a salué la « performance économique remarquable » d’Israël en 2022, mais a averti que « l’incertitude » concernant les réformes judiciaires controversées pourrait nuire à la croissance et avoir un « impact négatif » sur l’économie. Le FMI a appelé les législateurs à proposer une « solution politiquement viable ».
« Comme dans tout pays, le maintien de la force de l’État de droit est essentiel au succès économique », a déclaré le FMI.