Leah Goldin rejoindra Isaac Herzog lors de son voyage aux États-Unis
La mère du soldat israélien dont le corps est aux mains du Hamas depuis 2014 sera présente lors des réunions du président israélien ; elle évoquera les Israéliens détenus à Gaza
Le président Isaac Herzog emmènera Leah Goldin – dont le fils Hadar a été tué lors de la guerre de Gaza en 2014 et dont la dépouille est détenue par le groupe terroriste palestinien du Hamas – avec lui lors de la visite cette semaine à Washington et à New York, a annoncé son bureau dimanche.
Goldin sera présente lors des réunions de Herzog au Congrès et avec le secrétaire général de l’ONU et évoquera les Israéliens détenus à Gaza.
Les dépouilles de deux soldats israéliens, Oron Shaul et Hadar Goldin, tués en 2014 à Gaza, sont aux mains du Hamas, qui contrôle l’enclave.
Il détient également deux civils israéliens entrés respectivement en 2014 et 2015 de leur propre gré dans l’enclave palestinienne – Avera Mengistu, un Juif d’origine éthiopienne et Hisham al-Sayed, un bédouin musulman – présentés comme mentalement instables par les autorités israéliennes et présumés vivants.
Le 5 juillet, leur familles sont, pour la première fois, venus ensemble à Genève réclamer l’aide de l’ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Aux côtés du président américain Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, Herzog rencontrera le secrétaire d’État Antony Blinken et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.
À New York, Herzog rencontrera le chef de l’ONU, Antonio Guterres, la gouverneure de New York, Kathy Hochul, le maire de New York, Eric Adams, et des dirigeants de la communauté juive, notamment lors d’une réception organisée par l’UJA-Federation of New York.
L’objectif de cette visite est de renforcer les liens entre les deux pays, selon le bureau du président, et de montrer la profondeur des relations bilatérales. Cette visite intervient dans un contexte de tensions entre la Maison Blanche et le gouvernement israélien dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
La visite du président israélien intervient alors que les relations diplomatiques entre Israël et les États-Unis se sont tendues, l’Administration Biden appelant de manière répétée à une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien et critiquant l’expansion des implantations israéliennes sous Benjamin Netanyahu.
Ce dernier, qui dirige l’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël, n’a pas été invité à la Maison Blanche depuis sa réélection en novembre 2022.
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Interrogé début juillet sur CNN pour savoir pourquoi il n’avait pas invité Netanyahu, le président américain avait répondu que le Premier ministre « cherche à gérer ses problèmes actuels au niveau de sa coalition gouvernementale », l’une des plus « extrémistes qu’il ait jamais vue ».
Les deux dirigeants aborderont aussi « les liens militaires de plus en plus étroits entre la Russie et l’Iran et les activités déstabilisatrices de Téhéran dans la région », a noté le communiqué de la Maison Blanche.
Herzog, qui joue un rôle essentiellement protocolaire, s’adressera également aux deux chambres du Congrès réunies en session plénière lors de cette visite les 18 et 19 juillet.
Le sort des soldats disparus est un sujet particulièrement sensible en Israël, pays où la très grande majorité des jeunes juifs sont soumis au service militaire obligatoire, mais différentes tentatives de libération, en échange de prisonniers palestiniens, ont échoué ces dernières années.
Leah Goldin, dont le fils a été tué le 1er août 2014 quelques heures seulement après l’entrée en vigueur d’une trêve, a affirmé que la communauté internationale doit « inverser l’équation » et a suggéré que l’aide envoyée à l’enclave palestinienne, contrôlée par le Hamas, soit conditionnée au renvoi de la dépouille ».
Depuis 2008, le Hamas et Israël se sont affrontés dans plusieurs guerres. En décembre dernier, le Hamas avait menacé de clore « à jamais » le dossier de ces quatre Israéliens si aucun échange de prisonniers n’intervenait rapidement avec l’État hébreu.
Lazar Berman et l’AFP ont contribué à cet article.