Biden : Le gouvernement Netanyahu est « le plus extrémiste » que j’aie jamais vu
Le président américain a affirmé que Washington est bien "loin" de négocier un accord de normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le président américain Joe Biden a déclaré dimanche que le gouvernement du Premier ministre Netanyahu est « le gouvernement israélien le plus extrémiste » qu’il ait jamais vu, accusant les membres du cabinet qui soutiennent de s’installer « où ils veulent » en Cisjordanie de faire « partie du problème » dans le conflit.
La chaîne américaine CNN a interrogé le président sur ce qu’il faudrait faire pour qu’il invite Netanyahu à visiter la Maison Blanche, mais le président est parvenu à esquiver la question, notant que le président Isaac Herzog viendra à Washington la semaine prochaine.
Herzog a été invité par les dirigeants du Congrès à prendre la parole lors d’une session conjointe en l’honneur du 75e anniversaire de l’indépendance d’Israël.
Il devrait également rencontrer Biden à la Maison Blanche, mais ces invitations ne sont traditionnellement confirmées que quelques jours à l’avance.
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Netanyahu n’a pas encore reçu d’invitation similaire, même s’il est de retour au pouvoir depuis plus de six mois. Biden avait déclaré aux journalistes en mars qu’il ne prévoyait pas d’inviter Netanyahu à « court terme », alors que les États-Unis sont inquiets face aux efforts du gouvernement israélien pour réformer radicalement le système judiciaire.
Malgré l’absence d’invitation, Biden a souligné qu’il est un « partisan indéfectible d’Israël depuis… aussi longtemps que je suis là ».
Quant à Netanyahu, Biden a dit : « Je pense qu'[il] essaie de [comprendre] comment il peut résoudre ses problèmes existants en termes de coalition ».
Le président américain a souligné que la sécurité ultime d’Israël repose sur une solution à deux États » et a déploré que certains membres du gouvernement de Netanyahu – « l’un des cabinets les plus extrémistes que j’ai vus » – ne soutiennent pas l’idée.
En effet, aucun des membres du cabinet n’a publiquement déclaré ces dernières années soutenir une solution à deux États. Netanyahu avait même déclaré le mois dernier qu’Israël devait « écraser » les aspirations palestiniennes à un État.
Selon Biden, Israël n’est pas le seul responsable de la dernière recrudescence de la violence en Cisjordanie, mais « ils font partie du problème – en particulier les membres du cabinet qui disent… ‘nous pouvons nous installer où nous voulons, [et que les Palestiniens] n’ont pas le droit d’être ici' ».
Biden a noté que l’Autorité palestinienne (AP) « a perdu en crédibilité », et ce,& pas seulement à cause d’Israël. En conséquence, un « vide pour l’extrémisme » a été créé parmi les Palestiniens. « Il y a des éléments très radicaux », a-t-il dit.
Le président américain a affirmé que son administration est en contact régulier avec Israël, « essayant de calmer ce qui se passe ».
Il s’est ensuite penché sur la crise concernant les efforts du gouvernement israélien pour remanier le système judiciaire. « Espérons que Bibi continuera à évoluer vers la modération en changeant le tribunal », a-t-il déclaré.
Biden a par ailleurs indiqué que son administration était bien « loin » de négocier un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.
« Nous en sommes bien loin. Nous avons [encore] beaucoup de choses à discuter », a déclaré Biden à CNN après avoir été interrogé sur la question.
« Nous faisons des progrès dans la région, [mais un accord de normalisation] dépend de la conduite et de ce qui nous est demandé pour qu’ils reconnaissent Israël », a déclaré le président américain.
« Très franchement, je ne pense pas qu’ils aient vraiment de problème avec Israël », a-t-il noté.
« Que nous fournissions ou non un moyen par lequel l’Arabie saoudite puisse avoir l’énergie nucléaire civile et si les États-Unis pourraient être un garant de leur sécurité – tout ceci est… un peu loin », a affirmé Biden.