Les dessous de la non-invitation de Netanyahu à la Maison Blanche
Un responsable israélien a déclaré aux journalistes à Rome qu’il y avait "des raisons" pour lesquelles Netanyahu n’avait pas été accueilli par le président, sans plus de détails
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Selon un haut responsable israélien qui s’est exprimé auprès de journalistes à l’occasion de la visite du Premier ministre à Rome, Benjamin Netanyahu n’a pas encore été invité à la Maison Blanche pour « un certain nombre de raisons ».
Le fonctionnaire n’a pas précisé quels étaient ces motifs.
Il a ajouté que la question devrait être posée à la Maison Blanche.
Un responsable américain et un diplomate de haut rang du Moyen-Orient avaient déclaré au Times of Israel, le mois dernier, que l’intention des États-Unis et des Émirats arabes unis d’inviter Netanyahu avait été reconsidérée, au vu des politiques du nouveau gouvernement vis-à-vis des Palestiniens et dans l’attente du ramadan, qui commence ce mois-ci.
Historiquement, la période du ramadan est synonyme de regains de tensions entre Israéliens et Palestiniens.
Axios a fait savoir que la décision des Émirats arabes unis d’annuler l’invitation adressée à Netanyahu en janvier était également liée à la crainte que le Premier ministre israélien ne fasse des déclarations publiques hostiles à l’Iran depuis le sol émirati.
Toujours lors du briefing de vendredi dernier, le haut responsable israélien a imputé le rétablissement des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran aux faiblesses combinées de l’administration Biden et du précédent gouvernement israélien.
« Il y avait un sentiment de faiblesse, tant du côté américain que du côté israélien, et l’Arabie saoudite allée voir ailleurs », a déclaré le haut responsable israélien.
Le responsable a ajouté que les pourparlers entre Ryad et Téhéran avaient commencé dès 2021, du temps du bref gouvernement d’unité de Naftali Bennett et Yair Lapid, alors que l’administration Biden était concentrée sur l’accord nucléaire iranien.
En conséquence, l’Arabie saoudite s’est tournée vers la Chine, qui a servi de contrepoids aux États-Unis et aidé à négocier l’accord annoncé vendredi.
Ces propos très durs du cabinet du Premier ministre à l’encontre du président américain Joe Biden, qui s’est engagé en début de mandat à tout faire pour réintégrer l’accord nucléaire iranien avant de relâcher ses efforts ces douze derniers mois, au vu de la coopération militaire de Téhéran avec la Russie et des manifestations populaires contre le régime iranien.
Balayant d’un revers de main les explications tenant à l’attitude de l’actuel gouvernement, le haut responsable israélien a déclaré que les membres du précédent gouvernement feraient mieux de se demander pourquoi les premiers contacts ont été initiés sous leur mandat.