L’émir du Qatar nie tout lien avec « des extrémistes »
Pour le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, le Hamas et les Frères musulmans ne sont pas des groupes terroristes

L’émir du Qatar a nié que son pays finance des groupes extrémistes et a affirmé un engagement sans faille et à long terme dans la coalition qui mène des frappes aériennes contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).
« Nous ne finançons pas des extrémistes », a affirmé le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani dans une interview diffusée jeudi soir par la chaîne de télévision américaine CNN. « Si vous parlez de certains mouvements en Syrie et en Irak, nous les considérons tous comme un mouvement terroriste ».
Cependant, « nous n’acceptons pas » de mettre toutes les organisations islamistes dans le même sac, a ajouté le jeune émir en référence aux étiquettes « terroristes » accolées à la confrérie des Frères musulmans ou au Hamas palestinien.
Selon lui, ce serait une « grave erreur » de qualifier « d’extrémistes » tous les mouvements islamistes.
Le Qatar, petit mais richissime émirat gazier, a été accusé dans le passé de financer ou d’appuyer des groupes sunnites radicaux, en particulier les Frères musulmans, dans la foulée des révoltes arabes depuis 2011.
Il fait aujourd’hui partie des cinq pays arabes qui participent à la campagne militaire déclenchée mardi dernier par Washington contre le groupe EI en Syrie. Les Etats-Unis et la France poursuivent par ailleurs des bombardements en Irak.
Contrairement à l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et la Jordanie, le Qatar s’est montré discret jusqu’ici sur sa participation. Il abrite cependant l’une des plus importantes bases américaines au Moyen-Orient.
« Nos amis américains nous ont demandé si nous pouvions nous joindre (à la coalition) et nous l’avons fait », a dit cheikh Tamim, ajoutant que le Qatar et les autres pays participant à cette coalition « y resteraient pendant un moment ».
L’émir a clairement indiqué que l’objectif à court/moyen terme du Qatar était, comme pour ses partenaires, de « se débarrasser des mouvements terroristes » en Syrie, mais qu’à plus long terme, il faudrait s’attaquer au régime de Bachar Al-Assad.
« La principale cause de tout ceci, c’est le régime en Syrie et ce régime devrait être puni ».