Israël en guerre - Jour 562

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Les actifs d’une société d’options binaires gelés aux Etats-Unis pour une fraude de 16 M $

Le régulateur accuse l'israélo-américain Jason B.Scharf d'avoir escroqué au moins 8 000 victimes. Une plainte au civil a également été déposée contre l'un de ses responsables de commercialisation affilié

Simona Weinglass est journaliste d'investigation au Times of Israël

Le siège de la CFTC à Washington (Autorisation)
Le siège de la CFTC à Washington (Autorisation)

La CFTC (Commodity Futures Trading Commission), autorité de surveillance des marchés américains de matières premières et dérivés, a annoncé avoir déposé une plainte au civil ce mois-ci contre l’entrepreneur israélo-américain dans le commerce d’options binaires, Jason B. Scharf, prétendant que lui et les entreprises qu’il contrôle ont escroqué plus de 16 millions de dollars à au moins 8 000 victimes, la majorité d’entre elles vivant aux Etats-Unis.

Une cour fédérale de district rattachée au Middle District de Floride a dévoilé la plainte civile déposée par la CFTC le 10 juillet, prétendant que Scharf, qui vit actuellement à Valley Village, en Californie, a escroqué ses investisseurs par le biais des sites internet citrades.com et AutoTradingBinary.com. La plainte désigne également comme prévenu Michael Shah et son entreprise company Zilmil, Inc., de Jacksonville, en Floride.

Selon la plainte, Shah était un des annonceurs du site citrades.com et orchestrait des campagnes de publicité qui attiraient les investisseurs vers le site.

Selon la plainte de la CFTC, Scharf et les entreprises qu’il contrôlait ou qu’il contrôle encore – parmi lesquelles CIT Investments LLC, une entreprise à responsabilité limitée du Nevada ; Brevspand EOOD, une entreprise commerciale bulgare; CIT Investments Ltd., une entité commerciale des îles Marshall ; CIT Investments Ltd., une entité commerciale d’Anguilla, et A & J Media Partners, Inc. — « ont sollicité frauduleusement les clients, leur demandant d’ouvrir des comptes d’options binaires grâce à de fausses affirmations de profits colossaux et de ‘retours garantis’ dans le commerce des options binaires, sollicitations renforcées par de faux témoignages de clients supposément gagnants ».

Jason B. Scharf (Capture d'écran : Facebook)
Jason B. Scharf (Capture d’écran : Facebook)

Scharf aurait mené cette fraude depuis au moins le mois de janvier 2014 jusqu’à aujourd’hui.

De surcroît, la plainte prétend qu’une fois que les clients avaient déposé de l’argent auprès de CITrades, il leur était impossible d’être remboursés. Les fonds circulaient alors à travers de nombreuses entreprises offshore et sur des comptes bancaires, et finissaient sur les comptes de leurs bénéficiaires.

La CFTC a accusé Shah, l’annonceur, d’avoir « attiré des clients potentiels à travers des campagnes de publicité frauduleuses vers l’achat d’options binaires, et d’avoir mené des clients intéressés vers des sites d’options binaires similaires à celui géré par Scharf ».

Dans le passé, les annonceurs affiliés – qui créaient des vidéos et des sites internet frauduleux prônant la vente d’options binaires – ne s’étaient jamais trouvés dans la ligne de mire de la justice, mais l’action entreprise par la CFTC semble indiquer que la situation est en train de changer. Tandis que Shah est américain, Israël possède également une importante industrie d’annonceurs affiliés.

James McDonald, directeur d’exécution au sein de la CFTC, a fait savoir dans un communiqué émis le 12 juillet que « cette action devrait envoyer un message aux fraudeurs indiquant que le genre de conduite qui est présumé ici ne sera pas toléré ».

Le 12 juillet 2017, le juge Brian J. Davis de la cour de district américaine a ordonné le gel des actifs de Scharf et de Shah. Les deux hommes ont également eu l’interdiction de détruire leurs registres auxquels le CFTC a dorénavant accès.

Comment les annonceurs affiliés trompent les victimes des options binaires

La plainte de la CFTC comprenait une description détaillée des modes opératoires utilisés par les annonceurs.

La CFTC a affirmé que l’entreprise de Shah, Zilmil, avait développé et vendu des systèmes d’option binaires de trading autonomes qui, en définitive, ne fonctionnent pas.

« Les systèmes de trading autonome ne marchent pas comme c’est affirmé dans la publicité », a dit la plainte. « Au lieu de placer des transactions gagnantes comme promis, les systèmes de trading de Zilmil placent ce résultat dans les pertes des clients, en supprimant parfois le compte entier de ce dernier en seulement quelques heures ».

La CFTC a cité un échange de courriels entre Shah et l’opérateur de CITrades dans lequel ce dernier décrit avec délectation la manière dont le programme de trading escroque les clients : « Le programme rattaché à cela fait son travail et le fait merveilleusement bien, écrasant les gens immédiatement ».

Les systèmes de trading autonomes de Zilmil comprennent millionairemoneymachine.co, 7daymillionaire.co, moneyplatform.net; binaryboom.co and www.binarymachine.co. CItrades n’était pas le seul client de l’entreprise dans l’industrie des options binaires.

James McDonald, directeur d'exécution de la CFTC (Crédit : LinkedIn)
James McDonald, directeur d’exécution de la CFTC (Crédit : LinkedIn)

Le Times of Israël a exposé et détaillé les activités de ces entreprises largement frauduleuses au mois de mars 2016, en commençant par un article intitulé « Les loups de Tel-Aviv« .

Ces compagnies trompent leurs victimes en leur faisant croire qu’elles proposent des investissements lucratifs à court terme, mais dans l’écrasante majorité des cas – à travers des plate-formes de commerce truquées, un refus de rendre l’argent ou d’autres ruses – les clients finissent par perdre tout leur argent ou presque et ce du jour au lendemain. Les commerciaux escrocs cachent habituellement l’endroit où ils se trouvent, présentent de manière mensongère les produits qu’ils vendent et utilisent de fausses identités.

Une proposition de loi visant l’interdiction de l’industrie des options binaires en Israël est actuellement étudiée à la Knesset et a été adoptée en première lecture le mois dernier. La loi proposée interdirait l’ensemble du commerce des options binaires et mettrait donc un terme définitif à la ruine de victimes flouées dans le monde entier (la législation concernerait également les entreprises de Forex et de CFD opérant depuis Israël, exigeant l’obtention d’une autorisation spécifique pour opérer dans chaque pays où se trouvent des clients. Un grand nombre de ces entreprises qui ont leurs bureaux en Israël s’engagent également dans des pratiques frauduleuses).

La loi accorderait à l’ISA l’autorité pour imposer des peines allant jusqu’à deux ans de prison pour tout contrevenant à cette interdiction.

Au total, l’industrie des options binaires générerait entre cinq et dix milliards de dollars par an et emploierait des dizaines de milliers de personnes. Ces derniers mois, anticipant la loi proposée, plusieurs entreprises d’options binaires ont fermé leurs portes tandis qu’un grand nombre a installé ses centres d’appels à l’étranger, notamment en Ukraine et ailleurs en Europe de l’est.

CIT Investments, l’entreprise propriétaire du site internet citrades.com, avait été inscrite à Anguilla en mars 2013 par deux partenaires israéliens, en utilisant la plateforme SpotOption. En 2014, Jason Scharf, récemment arrivé pour vivre en Israël depuis les Etats-Unis, s’était brouillé avec son partenaire et avait revendu ses parts dans l’entreprise.

Peu de temps après, Scharf était retourné aux Etats-Unis, quittant l’Etat juif, et avait continué à faire fonctionner le site CITrades depuis la Californie, tandis qu’un bureau israélien était occupé par d’autres employés.

CITrades a utilisé une firme appelée Grey Mountain Management comme l’un de ces processeurs de paiement. Grey Mountain Management a souvent été utilisé par des entreprises d’options binaires pour traiter les versements réalisés par les clients de l’industrie des options binaires aux Etats-Unis. Son propriétaire, David Cartu, a été récemment impliqué dans un procès pour faillite par un tribunal irlandais.

Le Times of Israël a contacté Scharf et Shah pour obtenir une réponse sur les affirmations énoncées contre eux. Ni l’un ni l’autre n’ont répondu avant la publication de cet article.

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