Les attaques contre des navires, une obligation religieuse dit un responsable Houthi
Ces attaques et le soutien aux Gazaouis et aux musulmans dans leur "jihad" contre les "Juifs" [Israël] sont une obligation religieuse, morale et nationaliste, selon Muhammad Abdulsalam
Muhammad Abdulsalam, porte-parole du groupe rebelle terroriste des Houthis, a réitéré, le 17 décembre, le soutien de son mouvement à Gaza, soulignant que les attaques contre les navires naviguant dans la mer Rouge visaient à augmenter le coût économique de la guerre pour les pays qui soutiennent Israël.
Abdulsalam est également à la tête de la Délégation nationale pour les pourparlers de paix au Yémen. Son intervention a été postée sur Telegram par la chaîne de télévision Al-Masirah, chaîne officielle des Houthis, groupe soutenu par l’Iran au Yémen.
Abdulsalam a affirmé que ces attaques et le soutien aux Gazaouis et aux musulmans dans leur « jihad » contre les « Juifs » [Israël] étaient une obligation religieuse, morale et nationaliste, a rapporté le Middle East Media Research Institute (MEMRI).
« Moralement, aucun être humain, qui croit [en Dieu] ou qui a un peu d’humanité, ne peut rester silencieux en regardant les crimes israéliens à Gaza », a-t-il déclaré. Il a ajouté que le Yémen considérait Israël comme une « menace existentielle pour la Oumma [communauté musulmane dans le monde] en tant qu’entité, ainsi que pour les pays et leurs peuples ». « Et quiconque ne voit pas Israël comme tel est induit en erreur par la tromperie américaine. Israël est une menace réelle pour l’unité de la nation islamique », a-t-il déclaré.
Discutant de l’intervention des Houthis dans la guerre entre le Hamas et Israël, il a affirmé que les attaques de son groupe contre des navires dans la mer Rouge avaient forcé environ 55 navires à modifier leur itinéraire. Il s’est vanté que les attaques avaient augmenté les coûts d’assurance et de déplacement de ces navires.
« Cela s’ajoute au fait que [certaines] entreprises ont annoncé qu’elles suspendraient leurs expéditions navales, notamment des entreprises du Danemark, de France, du Japon et d’Israël. »
Il a également évoqué une entreprise chinoise, qu’il n’a pas nommée, affirmant qu’elle avait arrêté ses expéditions vers et depuis Israël.
Le 17 décembre, des informations ont rapporté que le transporteur chinois OOCL avait décidé de suspendre toutes ses expéditions à destination et en provenance des ports maritimes israéliens.
Les États-Unis patrouillent la mer Rouge, région stratégique du globe, aux côtés d’une coalition internationale pour protéger le trafic maritime des attaques des Houthis. Ces dernières semaines, plusieurs missiles et drones ont ainsi été abattus par des navires de guerre américains, français et britanniques qui patrouillent dans la zone.
Mardi, l’armée américaine a annoncé avoir intercepté dans le sud de la mer Rouge de nombreux drones et missiles tirés par le groupe.
Plus tôt dans la journée, les Houthis ont assuré dans un communiqué avoir « mené une opération ciblée contre un navire commercial » identifié comme étant le MSC UNITED, et avoir lancé des « drones contre des cibles militaires » dans le sud d’Israël.
Ce mardi, des explosions ont été entendues et des missiles aperçus à proximité d’un navire en mer Rouge, non loin de Hodeida, un port de l’ouest du Yémen sous contrôle des rebelles, a indiqué l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, sans faire état de victimes ou de dégâts.
Deux autres explosions ont peu avant retenti à proximité d’un autre navire, là encore au large de Hodeida, sans faire état de dégâts ou de victimes, d’après l’agence maritime britannique. Le bateau a continué son trajet.
Selon le Pentagone, les Houthis, qui contrôlent des pans entiers du territoire yéménite, dont la capitale Sanaa, ont déjà lancé une centaine d’attaques de drones et de missiles, ciblant en tout dix navires marchands impliquant plus de 35 pays. L’Iran est « très impliqué dans la planification » des attaques menées par les Houthis en mer Rouge, a affirmé vendredi la Maison Blanche.
L’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement palestinien Hamas, des groupes irakiens et les ces Houthis comme faisant partie de « l’axe de la résistance » face à Israël au Moyen-Orient.