Les dattes israéliennes s’invitent au Parlement marocain
Très prisées pendant le Ramadan, les délicieuses dattes israéliennes font l’objet d’un boycott dans les pays du Maghreb
« Il n’y a pas d’échanges entre le Maroc et Israël » : le ton du ministre chargé du commerce extérieur marocain, Mohamed Abbou, est clair. Interrogé sur le sujet des dattes israéliennes lors d’une séance de questions au gouvernement, le ministre a réitéré la position de son pays, en assurant que les seules dattes israéliennes qui pénètrent au Maroc suivent des voies de « contrebande », rapporte le Huffington Post Maghreb.
Les dattes israéliennes font en effet l’objet d’un boycott par le gouvernement marocain, suite à une campagne menée depuis des années par le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) marocain, qui veille à ce que les relations commerciales entre les deux pays ne reprennent pas.
Souvent moins chères que leurs homologues marocaines, une gourmandise très prisée à l’issue du Ramadan, les dattes israéliennes sont accusées d’être vendues grâce à une « politique commerciale agressive », et surtout d’être cultivées sur des « territoires volées », en « Palestine occupée », voire de contribuer directement « à la mort d’enfants palestiniens », proclame le site islamique Al Kanz.
Mais il est difficile de tracer l’origine de ces dattes, relève Jeune Afrique, et c’est tout le souci du mouvement BDS : selon l’un de ses fondateurs, Sion Assidon, les étiquettes seraient changées, indiquant une provenance d’Afrique du Sud. « Nous exhortons aussi [les commerçants] à être très attentifs à leur origine, souvent camouflée », explique-t-il.
Les autorités religieuses ont aussi pris le sujet en main : l’année dernière, un imam marocain, directeur-adjoint de l’union internationale des académiques musulmans, avait délivré une fatwa, une décision qui a force de loi, interdisant aux commerçants d’acheter des dattes israéliennes, rappelle le Jerusalem Post.