Les employés de l’ambassade US interdits de Vieille Ville vendredi et Yom Yeroushalayim
Les employés du gouvernement américain en Israël devront également rester à l’écart de la porte de Damas et, plus généralement, de la Vieille Ville, à la nuit tombée jusqu'à lundi
L’ambassade des États-Unis à Jérusalem a imposé des restrictions à ses employés et à leurs familles concernant l’accès à la Vieille Ville, quelques jours avant l’épineuse « Marche des drapeaux », organisée pour Yom Yeroushalayim, ce dimanche.
Dans un communiqué publié mercredi, l’ambassade a interdit à tous les employés du gouvernement américain, ainsi qu’à leurs familles, de se rendre dans la Vieille Ville le dimanche 29 mai, jour de la marche, et le vendredi précédent, jour de forte présence musulmane pour les prières.
L’ambassade a également défendu à ses employés et à leurs familles, au moins jusqu’à lundi, de se rendre dans la Vieille Ville à la nuit tombée. En outre, selon le communiqué, les employés auraient pour instruction de ne pas emprunter les portes de Damas, de Hérode et des Lions.
L’interdiction a été instituée en raison de « tensions persistantes et de problèmes de sécurité potentiels », a déclaré l’ambassade, sans évoquer explicitement la Marche des drapeaux. L’ambassade a également invité tous les citoyens américains présents en Israël à « être vigilants et prendre les mesures appropriées pour assurer leur sécurité » en ce moment.
La Marche des drapeaux attire généralement des milliers de nationalistes israéliens purs et durs, qui traversent le quartier musulman de la Vieille Ville pour se rendre au mur Occidental afin de célébrer l’unification de la ville, obtenue lors de la guerre des Six Jours, en 1967. L’événement, connu sous le nom de Yom Yeroushalayim, est célébré comme une fête nationale.
L’avertissement de l’ambassade intervient également à la suite d’une série d’attentats terroristes particulièrement meurtriers, perpétrés en Israël ces dernières semaines, et dans le contexte d’une montée des tensions et menaces à Jérusalem, autour du mont du Temple et de la mosquée Al-Aqsa.
En prélude à la marche, la police israélienne a relevé son niveau d’alerte à Jérusalem et dans les villes dites mixtes, juives et arabes du pays, en prévision de possibles flambées de violence.
Jeudi, plusieurs députés ont publiquement dénoncé le maintien de la Marche, au motif qu’elle causait trop de frictions.
« En fait, la Marche des drapeaux met en danger la vie des Israéliens et des Palestiniens », a déclaré à la radio de l’armée la ministre de la Protection de l’environnement, Tamar Zandberg, du parti de gauche Meretz. « Nous devenons tous des victimes. À mon avis, l’objectif de la marche est de semer la division. »
Le député Walid Taha, du parti Raam, a qualifié la marche de « provocation honteuse ».
« Nous faisons partie intégrante de la nation palestinienne et nous la condamnons », a-t-il déclaré à Makan News, la station de radio arabe dirigée par le radiodiffuseur public israélien
L’administration Biden a fait pression pour que l’itinéraire de la Marche évite la porte de Damas et le quartier musulman de la Vieille Ville, a déclaré mercredi un responsable israélien au Times of Israel.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Barlev, a autorisé l’itinéraire habituel allant de la place Safra au mur Occidental en passant par le quartier musulman.
Les Palestiniens considèrent depuis toujours l’événement comme une provocation. Les propriétaires de magasins palestiniens de la Vieille Ville doivent parfois fermer plus tôt le jour de la Marche, pour laisser la place aux manifestants de droite. Ils le feraient souvent de leur propre chef, si l’on en croit la police.