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« Marche des drapeaux » : la police en état d’alerte maximale

3 000 agents seront déployés, dimanche, à travers toute la Vieille Ville ; les villes arabes et juives seront sécurisées ; Ayman Odeh demande l'annulation d'un défilé "raciste"

Des agents de la police israélienne pendant "la marche des drapeaux" à la porte de Damas dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 15 juin 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Des agents de la police israélienne pendant "la marche des drapeaux" à la porte de Damas dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 15 juin 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef de la police israélienne Kobi Shabtai a ordonné mercredi que le niveau d’alerte soit renforcé à Jérusalem et dans les villes mixtes, où vivent Juifs et arabes, dans tout le pays en amont de la marche nationaliste qui est prévue dans la Vieille Ville, dimanche, ont fait savoir les forces de sécurité dans un communiqué.

Les responsables craignent une recrudescence des violences autour de l’anuelle Marche des Drapeaux – un défilé organisé à Jérusalem et qui attire en général des milliers de nationalistes de la ligne dure dans le quartier musulman de la Vieille Ville, qu’ils traversent pour rejoindre le mur Occidental à la date-anniversaire de la réunification de la ville en 1967. La marche des drapeaux est prévue dimanche, et les forces de l’ordre ont d’ores et déjà limité le nombre de participants défilant dans la Vieille Ville à 16 000.

Une inquiétude majeure porte sur d’éventuels tirs de roquette depuis la bande de Gaza, a signalé la chaîne publique Kan. Elle a cité des plans mis en place par la police, des plans qui envisagent notamment l’évacuation rapide des milliers de personnes qui défileront si le pays devait être attaqué. L’année dernière, le groupe terroriste du Hamas avait procédé à des tirs de barrage à la roquette pendant le défilé, ce qui avait entraîné son interruption et sa reprogrammation, un mois plus tard. Cette année, les groupes terroristes de Gaza ont encore mis en garde contre la tenue de l’événement.

L’armée israélienne a renforcé ses systèmes de défense antiaériens en précaution, a noté la chaîne Kan.

De son côté, Al-Mayadeen, une chaîne libanaise proche des groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah, a fait savoir mercredi que les organisations n’excluaient pas une « riposte » depuis Gaza s’il devait y avoir des « provocations » durant la marche des drapeaux de dimanche.

Des Israéliens se précipitent vers des abris alors que des sirènes d’attaques aériennes retentissent pendant une marche de la Journée de Jérusalem, à Jérusalem, le 10 mai 2021. (Crédit : AP/ Ariel Schalit/File)

« La riposte à d’éventuelles provocations viendra de toutes parts, y-compris de Gaza », auraient indiqué les groupes terroristes aux médiateurs égyptiens et internationaux, selon Al-Mayadeen.

De son côté, Shabtai s’est entretenu de la situation sécuritaire avec de hauts-responsables de la police, de la police des frontières, des services de sécurité du Shin Bet, du ministère des Affaires étrangères et autres, ont expliqué les forces de l’ordre. Les médias israéliens ont fait savoir, mercredi soir, que le Shin Bet considérait, comme la police, que le défilé devait avoir lieu comme prévu le long de son itinéraire prédéterminé – jusqu’au mur Occidental, via la porte de Damas et le quartier musulman de la Vieille Ville.

Après cette rencontre, le chef de la police a donné pour instruction de passer l’état d’alerte à son niveau maximal dans la capitale, où la marche est prévue, et dans les villes mixtes du pays, où habitent Juifs et arabes, des localités où des violences interethniques avaient explosé, l’année dernière.

Shabtai a ordonné que les congés des agents de la police des frontières soient raccourcis et que les exercices soient annulés de manière à pouvoir déployer le plus grand nombre de troupes. Trois compagnies réservistes ont été rappelées en renfort et les autres réservistes ont reçu pour instruction de se tenir prêts pour une éventuelle intervention.

« La police mène d’importantes actions préventives contre les instigateurs de troubles et contre les émeutiers », a précisé un communiqué.

Des dizaines de personnes auraient été arrêtées à Jérusalem et ailleurs, soupçonnées de vouloir saboter le défilé et le communiqué a précisé que la police est entrée en contact « avec d’autres entités susceptibles de perturber l’ordre public pour les mettre en garde ».

Le chef de la police, Kobi Shabtai, assiste à une cérémonie en l’honneur des forces de l’ordre israéliennes, à la Knesset à Jérusalem, le 17 mai 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le député Ayman Odeh, leader de la Liste arabe unie d’opposition, une alliance à majorité arabe, a écrit sur Twitter « qu’au lieu de s’inquiéter à l’idée d’embraser ce secteur dangereux, il est possible et nécessaire de prévenir cela ».

Il a appelé le gouvernement à faire interdire « ce défilé du racisme et de la haine au cœur de la Jérusalem-Est occupée ».

Selon le communiqué des forces de l’ordre, 3000 policiers sécuriseront le défilé et des milliers de plus seront déployés autour de la ville et ailleurs dans le pays.

La police a noté qu’un certain nombre d’événements étaient programmés dans les prochains jours, notamment une soirée étudiante qui devrait durer toute la nuit et un pèlerinage juif à Nabi Samwil, en Cisjordanie, aux abords directs de Jérusalem-Est, ce qui nécessitera de fermer des routes et de renforcer la présence policière.

« Notre principale mission est de nous assurer que les événements de Yom Yeroushalayim puissent se dérouler de manière appropriée et en toute sécurité, comme tous les ans », a commenté le chef de la police du district de Jérusalem, Doron Turgeman, dans une déclaration, précisant que le nombre d’agents déployés pour la marche des drapeaux uniquement serait approximativement de 2 000.

Il a souligné que, contrairement à ce que certaines informations ont pu laisser entendre, les participants ne feraient pas l’ascension du mont du Temple.

« La police appelle les personnes qui défileront lors de la marche des drapeaux et le public tout entier à obéir aux instructions données par les forces de l’ordre, à s’abstenir de toute manifestation de violence physique ou verbale et à permettre au défilé de se dérouler dans des conditions optimales de sécurité, en respectant pleinement l’ordre et en se soumettant à la loi », a fait savoir la police de Jérusalem dans son communiqué.

Elle a précisé que des agents sous-couverture seraient aussi déployés, que les agents afficheraient « une tolérance zéro » pour toute démonstration de violence et qu’ils n’hésiteraient pas à utiliser tous les outils à leur disposition contre les éventuels contrevenants.

Plusieurs artères, dans la capitale, seront fermées à la circulation entre 14 heures et 19 heures.

Il s’agit de la rue Bezalel, de la rue King George, de la rue Agron, de la rue Yitzhak Kariv, de la rue Shlomo Hamelech, de la rue Hativat Yerushalayim, de la rue Tzanchanim, de la rue Heil HaHandasa, de la rue Sultan Suleiman et de la rue Hayim Bar-Lev Street, dans la direction sud.

Le tramway de Jérusalem interrompra aussi ses services aux arrêts situés à proximité de la Place de l’armée israélienne pendant le défilé. Les itinéraires habituels empruntés par les transports publics qui traversent le secteur seront déviés.

Il y aura une cérémonie officielle de l’État pour marquer Yom Yeroushalayim au mémorial de Givat Hatachmoshet.

La police israélienne patrouille pendant une marche du drapeau reportée, le 15 juin 2021. (Crédit: Olivier Fitoussi/Flash90)

Le climat est déjà tendu à Jérusalem avant ce défilé, en particulier en raison des agitations entourant le mont du Temple.

La semaine passée, le ministre de la Sécurité intérieure et autorité de tutelle de la police, Omer Barlev, avait annoncé que la marche suivrait l’itinéraire habituel. En 2021, l’itinéraire avait dû être été modifié en dernière minute pour éviter un embrasement d’une situation déjà tendue, ce qui n’avait pas dissuadé le Hamas de tirer des roquettes sur Jérusalem, déclenchant un conflit long de 11 jours.

L’annonce de Barlev avait entraîné la controverse dans la coalition, les législateurs de gauche déplorant cette décision et affirmant qu’elle risquait d’entraîner une escalade avec les groupes terroristes palestiniens. Les ministres Yair Lapid et Benny Gantz auraient également fait part de leurs réserves.

Israel fait parvenir des messages au groupe terroriste du Hamas via l’Égypte et le Qatar en espérant empêcher les tensions de grimper pendant la marche, a fait savoir mardi la Treizième chaîne.

Célébration de la prise par Israël de la Vieille Ville et de Jérusalem-Est à la Jordanie lors de la guerre des Six Jours, en 1967, Yom Yeroushalayim est un événement prisé des religieux nationalistes, et notamment des jeunes qui défilent en dansant avec des drapeaux israéliens. Les Palestiniens considèrent cette marche comme une provocation.

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