Israël en guerre - Jour 474

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Les familles des observatrices de Tsahal déplorent la diffusion d’enregistrements modifiés

Après une bataille juridique, les familles ont obtenu des enregistrements de leurs proches quelques heures avant qu'elles ne soient tuées ou kidnappées sur la base militaire de Nahal Oz- mais certaines soldates manquent dans ces enregistrements

Les familles des observatrices de Tsahal  qui ont été tuées par des terroristes du Hamas à l'avant-poste de surveillance de Nahal Oz le 7 octobre 2023, brandissent des photos des soldates et s'adressent à la presse après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 17 juillet 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)
Les familles des observatrices de Tsahal qui ont été tuées par des terroristes du Hamas à l'avant-poste de surveillance de Nahal Oz le 7 octobre 2023, brandissent des photos des soldates et s'adressent à la presse après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 17 juillet 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)

Après une longue bataille juridique, l’armée israélienne a transmis, lundi soir, aux parents des observatrices – tatzpitaniyot – de Tsahal qui avaient été tuées ou enlevées lors du pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023, les enregistrements des communications de ces jeunes femmes qui étaient déployées le long de la frontière avec Gaza en cette funeste matinée de shabbat. Certaines familles ont toutefois déploré que ces enregistrements étaient partiels et que certaines des soldates n’étaient pas entendues du tout.

Ces enregistrements audio obtenus sur la base militaire de Nahal Oz – qui ont été envoyés aux familles après que la Haute Cour de justice a ordonné qu’ils soient divulgués aux proches à l’issue de plus d’un an de procédure – datent du vendredi 6 octobre, la veille du massacre, et du 7 octobre, en tout début de matinée.

Les proches ont noté que les enregistrements se terminaient à 18 h 30, le vendredi – ce qui signifie que les observatrices qui avaient pris leur service après cette heure n’y sont pas du tout entendues. Ils ont fait savoir que les enregistrements remis comprenaient également « quelques secondes » à partir de 4 heures 47 du matin, le 7 octobre – soit moins de deux heures avant le début de l’assaut sans précédent qui avait été lancé par le Hamas.

Au cours du pogrom commis par le groupe terroriste dans le sud d’Israël, qui avait fait plus de 1 200 morts, en majorité des civils – et au cours duquel 251 personnes avaient été kidnappées et prises en otage – les terroristes avaient pris d’assaut la base de Nahal Oz, située à côté du kibboutz qui porte le même nom.

Quinze observatrices de Tsahal avaient été tuées et sept avaient été prises en otage à Gaza – Ori Meguidish ayant été sauvée et le corps sans vie de Noa Marciano ayant depuis été retrouvé. Elle avait été assassinée en captivité.

Les cinq autres jeunes femmes – Liri Albag, Karina Ariev, Agam Berger, Naama Levy et Daniella Gilboa – se trouvent encore dans les geôles du Hamas.

Pendant des mois avant le massacre, les observatrices avaient signalé des signes d’activité le long de la frontière agitée de Gaza, située à seulement un kilomètre de leur base. Dans les rapports qui avaient été établis par les soldates, des informations portant sur des séances d’entraînement des hommes armés qui faisaient des exercices à la frontière plusieurs fois par jour – ils y creusaient notamment des trous et y plaçaient des explosifs.

Le centre de commandement incendié de la base militaire Nahal Oz, pris d’assaut par les terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023, pendant une visite faite par les proches des soldates de surveillance qui ont été tuées par les terroristes, le 19 décembre 2023. (Crédit : Autorisation/Eyal Eshel)

Alors que les observatrices fournissent des informations en temps réel aux soldats sur le terrain, ce qui leur a valu d’être surnommées « les yeux de l’armée », les membres de cette unité à 100 % féminine ont estimé qu’elles n’avaient pas été prises au sérieux, en partie par sexisme. Selon les récits faits par les autres soldates, aucune mesure n’avait été prise par les officiers supérieurs qui avaient reçu les rapports et les informations avaient été jugées sans pertinence par les responsables des services de renseignement.

Certaines familles ont indiqué, lundi soir et mardi matin, que les enregistrements leur avaient permis de tourner la page.

« Nous avons entendu la voix de Shay. Nous l’avons entendue parler de sa dernière garde, le matin du vendredi 6 octobre », a commenté la famille de la sergente Shay Ashram.

La sergent Shay Ashram, tuée lorsque le Hamas a envahi l’avant-poste de l’armée israélienne de Nahal Oz le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

« Nous l’avons entendue rire alors que la dernière fois que nous lui avons parlé, nous l’avons entendue pleurer, très apeurée, dans la matinée du 7 octobre », a dit la famille. « C’est une honte que nous n’ayons pu entendre sa voix qu’après une lutte qui a duré plus d’un an, qui a notamment nécessité le dépôt d’une requête auprès de la Haute Cour ».

La famille a aussi appelé à la libération des cent otages qui restent maintenus en captivité par les terroristes à Gaza – parmi eux se trouvent cinq observatrices.

Mais d’autres ont fait part de leur amère déception.

Yigal Cohen, le père de la soldate Hadar Cohen, tuée le 7 octobre, a déclaré au site d’information Ynet : « Nous avons reçu des enregistrements du matin du 6 octobre jusqu’au soir, et c’est tout. Hadar était de garde de 20 heures à minuit » – ce qui signifie que la totalité de sa garde n’a pas été incluse dans les contenus audio.

« Nous avons attendu si longtemps pour l’entendre ; ils ne nous ont pas informés à l’avance de ce que nous allions entendre et du fait qu’elle ne figurait pas dans les enregistrements », a-t-il ajouté. « C’est très étrange, c’est une grande déception. C’est irréel. Ce n’est pas possible que sur un tel front, avant une telle attaque, on n’ait pas pu les entendre. Nous avons le sentiment qu’on nous cache des choses ».

La caporale Hadar Cohen, tuée à Nahal Oz le 7 octobre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

Barak Landman, le père d’Adi Landman, a déclaré à Ynet que ce que les familles avaient reçu était « embarrassant ».

Un avocat représentant les familles dans le cadre de la requête déposée auprès de la Haute Cour, Gilad Bar-Tal, a déclaré que la déception était « énorme et insupportable » et il a accusé l’armée de  » conserver son comportement dégradant envers les familles des observatrices ».

Il a promis de poursuivre le combat juridique pour obtenir les enregistrements dans leur totalité – notamment ceux portant sur la fin de la soirée du 6 octobre et sur la nuit du 6 au 7 octobre. Il a affirmé que les enregistrements partiels qui viennent d’être remis ne pouvaient pas être considérés comme une réponse acceptable à la requête actuellement en cours.

De son côté, Tsahal a fait savoir, mardi matin, que de nouvelles vérifications étaient effectuées de manière à déterminer si d’autres parties de l’enregistrement pouvaient être envoyées.

« L’armée se tient aux côtés des familles en deuil et elle ne leur cache aucune information », ont fait remarquer les militaires dans un communiqué. « Comme cela a été expliqué aux familles lors de la remise des enregistrements, les séquences transférées étaient des enregistrements dans lesquels seuls leurs proches pouvaient être entendus ».

Selon une source militaire, les parties des enregistrements qui n’ont pas été transmis comprennent des conversations auxquelles participaient également les soldats de combat.

« Pour des raisons de protection de la vie privée, les familles des observatrices n’ont pas pu recevoir ces parties », a déclaré la source dans un communiqué qui a été envoyé aux journalistes militaires sous couvert d’anonymat.

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